Depuis les années 90, les Universités africaines sont l’objet de manifestions diverses. Revendicatives pour la plupart, les actions menées se déportent très souvent sur le terrain de la violence.

Le Burkina n’a d’ailleurs pas échappé à cette logique. En ce début d’année, une association syndicale a même appelé ses militants à rester mobilisés. Face dit-il, à la volonté des autorités d’instaurer coûte que coûte la police universitaire, l’ensemble des étudiants doit se tenir prêt à tenir tête.

Il faut d’ailleurs rappeler, que le pays a déjà connu une « année invalidée. » C’était en 2000. Même si aujourd’hui, certains des acteurs de la crise s’accusent mutuellement d’avoir volontairement surestimé son ampleur. Contribuant ainsi, à l’escalade que l’on sait..

Est-ce pour cette raison que plusieurs ministres du gouvernement se marchent visiblement sur des plates bandes dans leur approche de la citoyenneté en milieu jeune, et universitaire singulièrement ?

Une chose est sure, la communauté étudiante a bien compris le message : les associations d’action civique voient le jour avec plus ou moins de succès. Après sa mise sur les fonds baptismaux, le mouvement peut compter sur le soutien moral, matériel et financier du gouvernement. Même si tous proclament qu’ils sont apolitiques.

Lors de ces messes citoyennes, on assiste à des échanges souvent directs entre communicateurs et étudiants. Ce fut d’ailleurs le cas ce dimanche matin. Pour les étudiants, il est impossible de tenir à la fois le discours du rassemblement civique, et de citer en même temps, des extraits du discours de Blaise Compaoré.

D’autres encore, affirment que la citoyenneté ne naît pas ex nihilo. Elle serait à leurs yeux, non le moyen, mais plutôt le couronnement d’une pratique démocratique sans équivoques.

Juvénal Somé
Lefaso.net