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Fespaco 2023 : Quatre réalisateurs de l’espace UEMOA reçoivent des prix spéciaux

Publié le samedi 4 mars 2023 à 19h00min

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Fespaco 2023 : Quatre réalisateurs de l’espace UEMOA reçoivent des prix spéciaux

Des réalisateurs en compétition à la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) ont reçu des prix spéciaux offerts par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). La cérémonie de récompense a eu lieu à Ouagadougou, le vendredi 3 mars 2023.

Dans la catégorie long métrage fiction, c’est « Xalé, les blessures de l’enfance » du Sénégalais Moussa Sène Absa qui a été distingué. Il remporte la somme de 8 millions de F CFA. En court métrage fiction, le prix spécial est revenu à « L’envoyée de Dieu » d’Amina Abdoulaye Mamani du Niger.

Les convives à la cérémonie de récompense.

Elle repart avec 5 millions de F CFA. Dans la catégorie long métrage documentaire, « Al djanar, paradis originel » de la réalisatrice burkinabè Chloé Aïcha Boro a été choisi par les membres du jury. Elle reçoit 8 millions de F CFA. Enfin, dans la catégorie court métrage documentaire, le prix est revenu au Malien Mohamed Dayfour Diawara, avec « Les cavaliers de Tonka ». La valeur du prix est de 5 millions de F CFA.

« Le Fespaco ne saurait prospérer et se perpétuer sans l’effort et le travail des professionnels du 7e art », Abdoulaye Diop.

A travers ces prix, l’UEMOA souhaite promouvoir la culture dans son espace, et plus précisément le 7e art. Dans son allocution, le président de la commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, a reconnu que le Burkina Faso a fait preuve de bravoure en organisant ce Fespaco. Pour lui, le pays a prouvé qu’aucun défi ne peut remettre en cause l’engagement de rassembler les populations autour des valeurs et des ressources culturelles. Il a félicité les réalisateurs de l’espace pour les différentes œuvres proposées à cette édition.

Cependant, il a fait une interpellation. « En 2021, j’attirais notre attention sur la faible représentation des productions de l’UEMOA dans la sélection officielle. En 2023, cette tendance s’est accentuée : parmi les films en compétition pour l’Etalon d’or de Yennenga, le prix le plus prestigieux, on ne compte que deux œuvres de l’Union. Ce seul exemple devrait nous interpeller tous : professionnels du cinéma, administrateurs de la culture, gouvernants, partenaires techniques et financiers, critiques de cinéma et amoureux du grand écran », a-t-il fait remarquer.

Chloé Aïcha Boro a dit être honorée de recevoir cette distinction.

Mettre en lumière le vécu des habitants de l’espace UEMOA

Chloé Aïcha Boro a expliqué que son œuvre « Al djanar, paradis originel » est inspirée d’un sujet d’actualité qui touche les familles en Afrique : la transmission des terres. « Qu’est-ce qu’on fait de nos terres ancestrales ? ». C’est cette interrogation qui a guidé son projet. « Dans nos cultures, habituellement, on n’était pas propriétaires de nos terres ; on en était les gardiens. Aujourd’hui, dans de nombreuses familles, les terres sont désacralisées. Dès que le patriarche décède, la terre devient un bien immobilier au lieu d’être un berceau d’apparence. Au sein des familles, il y a ces conflits qui se mettent en place entre ceux qui pensent qu’il faut conserver la sacralité ancestrale et ceux qui pensent qu’il faut s’adapter à son époque, parce que quand une terre à de la valeur, il faut la vendre lorsqu’on a besoin d’argent. J’ai mis une caméra pendant cinq ans au milieu des conflits familiaux, sans aucun jugement de ma part », a-t-elle expliqué. Elle est étonnée d’être lauréate, car elle avait l’impression que les prix spéciaux étaient thématisés. Elle se disait qu’un documentaire comme le sien avait moins de chances.

Moussa Sène Absa a affirmé que toute l’équipe de tournage de son film est africaine.

Pour Moussa Sène Absa, « Xalé, les blessures de l’enfance » est une exploration de l’âme humaine dans ses grandeurs comme dans ses faiblesses. « C’est un regard de notre société de contraste et de résistance où les valeurs humaines sont mises à l’épreuve. C’est aussi un regard sur la place de la femme dans nos structures familiales et la fragilité de l’enfance », a-t-il détaillé. Il a confié que cette récompense est la reconnaissance d’un travail d’équipe.

En rappel, cela fait 26 ans que l’UEMOA soutient les réalisateurs de l´espace durant le Fespaco.

SB
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