La projection devait commencer à partir de 20 h 30 mais à notre arrivée à 19h41, nous apprenons que les tickets sont finis. Le film va donc être projeté à guichets fermés. Les files d’attentes sont interminables. C’est la désillusion pour plus d’un. La tristesse se lit sur le visage de ceux qui ne pourront pas regarder « Sira ». Certains décident de rebrousser chemin. D’autres par contre restent malgré tout dans la file d’attente dans l’espoir de regarder le long métrage.

Pour garer sa moto, il fallait négocier avec les parqueurs

Les parqueurs sont tellement débordés qu’ils refusent de prendre des motos. Ils vont pouvoir se frotter les mains quand on sait qu’il faut débourser 200FCFA par engin à deux roues. Mais il faut dire qu’ils font « le malin » selon une cinéphile qui négocie avec eux afin que sa moto soit garée dans un parking. Bousculés, des parqueurs crient sur des clients « Je te dis que de quitter ici » lance l’un d’entre eux.

Dans la file d’attente, les plaintes vont bon train. « Ce n’est pas professionnel, ils savaient très bien quelle était la capacité de la salle et ils ont vendu un surplus de tickets » prétend une dame d’un âge mur. Même ceux qui ont les badges presse n’ont pas pu entrer dans la salle parce que déjà pleine. Les plus malins sont restés dans la salle après une projection antérieure.

Il y a eu des bousculades pour rentrer

« C’est elle qui va gagner l’étalon de Yennega cette année »

La rumeur raconte que les cinéphiles ont pris position depuis 15h pour ne pas manquer « Sira ». Dans le rang, deux personnes échanges « C’est elle qui va gagner l’étalon de Yennega cette année. Il n’y a rien à dire. Mais bon, on ne sait jamais, les membres du jury ne perçoivent pas les choses de la même manière que le public » déclare l’un d’entre eux. A la sortie de la projection, Lefaso.net a recueilli les impressions de ceux qui ont eu « la chance » de regarder « Sira ».

Selon Miss Tanya « C’est un chef d’œuvre, j’ai même pleuré à la fin. C’était au moment où Sira s’est vengée, a mis son enfant au dos et a fait exploser le camp. J’ai coulé des larmes. Félicitations à ma marraine Apolline Traoré et vivement d’autres films de ce genre ». Pour elle, ce film invite les Burkinabè à la solidarité, l’entente et l’amour.

Miss Tanya a dit être très émue par le film

Quant à Pierre Ouangré « Il y a longtemps que je n’avais pas regardé un bon film africain. C’est une très belle œuvre qui marquera le FESPACO 2023. J’ai l’assurance qu’elle va remporter le grand prix » a-t-il affirmé. Du côté d’Heinemann-Grueder « C’est très dramatique, on a cherché à trouver une bonne solution à la fin. Le public a aimé, mais je crois qu’à part la violence, il y a d’autres éléments pour résoudre le terrorisme. La violence est un élément, mais elle ne suffit » a-t-il souligné.

Heinemann-Grueder est un cinéphile allemand résidant au Burkina

« Sira » il faut le rappeler, traite du terrorisme et parle aux Burkinabè.
L’œuvre cinématographique est en lice pour l’Etalon d’or de Yennega à cette 28e édition du FESPACO.

SB
Lefaso.net