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Journées de refus de la corruption : Le gouvernement interpellé

Publié le mercredi 21 janvier 2004 à 07h06min

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Dans le cadre des ses premières Journées nationales de refus de la corruption (JNRC), le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a créé un espace d’interpellation du gouvernement sur les pratiques corruptives. La cérémonie s’est déroulée le 20 janvier 2004 au PNUD en présence du président de la Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption, venu au nom du gouvernement.

L’espace d’interpellation du gouvernement sur la corruption a été un cadre pour le REN-LAC de marquer la pertinence des premières "Journées nationales de refus de la corruption" qu’il organise du 20 au 22 janvier 2004. Il s’est agi pour le Réseau de rappeler aux autorités politiques burkinabè l’expression dangereuse de la corruption et cela, en dépit de l’arsenal impressionnant au plan législatif et institutionnel mis en place contre le phonomène.

La corruption, a relevé le secrétaire permanent du REN-LAC, M. Dieudonné Yaméogo, a pris des proportions dramatiques au pays des Hommes intègres. "Aucun secteur d’activités n’est épargné par le mal..." ; a-t-il poursuivi. Face à cette situation, M. Yaméogo a estimé que les pouvoirs publics ont montré leurs limites. Les limites selon le REN-LAC sont dues à un dysfonctionnement dans les institutions et structures publiques de lutte anti-corruption. Lesdites structures, a fait remarquer M. Yaméogo, pèchent le plus souvent par une insuffisance de moyens matériels et financiers et un manque de pouvoir de poursuite.

A cela, le REN-LAC ajoute les pressions politiques qui freinent des enquêteurs dans leur élan. Fort de ce constat, a indiqué le secrétaire permanent du Réseau , ces premières journées ont été placées sous le thème de "la problématique du contrôle des services publics au Burkina Faso : forces, faiblesses et perspectives." A l’occasion de l’interpellation du gouvernement, le REN-LAC a formulé des recommandations à même de rendre efficace la lutte contre le fléau.

Ainsi, le Réseau a souhaité que la justice soit libérée de toutes les entraves qui empêchent son fonctionnement libre et indépendant. Il a également été demandé au gouvernement, une révision du texte sur la déclaration des biens. A ce sujet, le REN-LAC a proposé la publication du contenu des déclarations dans le Journal officiel et aussi l’extension de la liste des personnes devant déclarer leurs biens.

En outre, M. Dieudonné Yaméogo a préconisé comme autre solution à la lutte anti-corruption, l’amélioration de la situation matérielle des agents publics. Au titre des instances de contrôle, il a recommandé une plus grande indépendance des structures et une publication de leurs rapports. De façon générale, le REN-LAC a exprimé la nécessité de rédiger et d’adopter une loi contre la corruption.

Toutes ces mesures visant à renforcer les actions déjà menées contre les pratiques de corruption ont été inscrites dans un mémorandum. Le document a été remis au président de la Haute autorité de coordination de lutte contre la corruption qui doit le porter au président du Faso.

Alassane KARAMA
Sidwaya

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