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Faits divers : Abats-les !

Publié le samedi 3 décembre 2005 à 07h11min

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Dans notre société on dit que votre voisin est votre premier parent car associé à vos joies et peines. Hélas, on rencontre aussi très souvent des voisins acariâtres, que ne fréquentent personne et prêts à en découdre pour un rien. Leur dire seulement bonjour est assimilé à de la provocation.

Avec les lotissements, personne ne choisit son voisin. Ne parlons pas des locataires. Ainsi, depuis qu’il s’est retrouvé avec pour voisin Kouka Jean n’a jamais su où il travaillait et de quel village il répondait. Kouka possédait un chat et un chien bien dodus.

Jean était célibataire et préférait cuisiner lui-même pour éviter, ces cubes maggies que tous les restaurateurs utilisaient dans leur cuisson. Il va sans dire que quand une légère bise se levait, les cours du voisinage étaient envahies des odeurs alléchantes des mets que préparait Jean. Aussi, quand Jean oubliait de rabattre la porte en se rendant aux toilettes ou chez le tablier d’en face, il trouvait à son retour les plats renversés et le contenu évaporé. Un samedi, Jean avait acheté du poisson frais qu’il avait fait frire dans la soirée. Alors qu’il était sorti pour s’acheter du pain chez le tablier, il vit le chien et le chat de son voisin Kouka se retirer précipitamment après avoir causé les dégâts.

De poisson, il ne restait que deux têtes de carpes. Jean alla du mur, appela Kouka et lui fit remarquer que ses bêtes avaient violenté son domicile en s’appropriant le poisson frit qu’il se réservait pour le souper. Pour toute réponse, Kouka lui répondit alors que son chien était couché à ses pieds : « mes animaux ne vont jamais chez quelqu’un. Si tu les vois chez toi, abats-les ! » Cela avait été dit avec dédain et sans considération. Jean retourna dans sa chambre tout en furie et marmottant entre ses dents.

Le lendemain était dimanche. Après être allé à la messe, Jean se rendit au marché et s’acheta de la viande et trois sachets de raticide. Une fois chez lui, il mijota un plat bien odorant et y versa le contenu des sachets. Ce jour, Kouka était à la maison. Jean laissa sa porte ouverte et démarra sa moto. Dès qu’il se fut éloigné, le chat et le chien de Kouka se mirent à table. Quand le plat fut bien nettoyé, le chat et le chien voulurent rejoindre leur logis. Kouka vit le chat qui tournait à gauche et à droite en cherchant. Le chien lui avait une langue pendante et les yeux exorbités.

Entre temps, Jean qui avait passé environ une heure hors de son domicile revint et vit que le plat était vide. Kouka qui à la vue de ses animaux devina ce qui s’était passé, s’empressa d’aller voir Bandaogo, le boucanier de viande de chien qui s’intéressait à son cabot. Il prit une avance de mille cinq cent francs. Une fois chez Kouka, Bandaogo constata dans quel piteux état était le cabot.

Comme la somme n’avait pas été dépensée, il se fit remettre ses mille cinq cents francs en demandant à Kouka s’il pensait que les chiens qu’il rôtissait étaient des cabots malades. Quand la nuit tomba dans la cité, Kouka se munit d’un sac de jute vide, y mit son chien et son chat qu’il alla jeter dans un terrain vague. Jean n’est plus inquiété par des animaux en divagation. Kouka, célibataire comme Jean le regarde en chien de faïence mais que peut-il ?

Rakissé
Sidwaya

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