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Procès Sankara et compagnons : La partie civile regrette que les accusés Nabonswendé Ouédraogo et Bossobè Traoré n’aient pas fait amende honorable

Publié le jeudi 3 février 2022 à 15h52min

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Procès Sankara et compagnons : La partie civile regrette que les accusés Nabonswendé Ouédraogo et Bossobè Traoré n’aient pas fait amende honorable

Me Jean-Patrice Yaméogo a plaidé ce jeudi 3 février 2022 pour une condamnation des accusés Nabonswendé Ouédraogo et Bossobè Traoré, poursuivis pour respectivement, assassinat et complicité d’attentat à la sûreté de l’État, complicité d’assassinat et complicité d’attentat à la sûreté de l’État.

L’avocat a d’abord relevé que l’accusé Nabonswendé Ouédraogo a maintenu qu’il n’a, ni de près ni de loin, participé aux événements du 15 octobre 1987. Des déclarations que Me Yaméogo bat en brèches en s’appuyant entre autres, sur le témoignage de l’accusé Yamba Elysée Ilboudo, lorsqu’il affirme que Nabonswendé Ouédraogo faisait partie du commando.

« Yamba Elysée Ilboudo a dit qu’il a trouvé effectivement Nabonswendé Ouédraogo au domicile de Blaise Compaoré afin qu’ils se rendent au Conseil. Ilboudo dit encore que dans la Galante qu’il conduisait, se trouvait Nabonswendé Ouédraogo », relève l’avocat du témoignage de l’accusé Yamba Elysée Ilboudo. Me Yaméogo rappelle également que le rescapé Alouna Traoré, et bien d’autres témoins, ont noté la présence de l’accusé Nabonswendé Ouédraogo parmi les membres du commando. Jean-Patrice Yaméogo pense aussi qu’en embarquant de chez Blaise Compaoré pour le Conseil, et lourdement armé, Nabonswendé Ouédraogo était imprégné de la mission.

L’avocat a, de ce fait, attiré l’attention du tribunal sur le fait que l’accusé Nabonswendé Ouédraogo est allé de dénégation à dénégation, refusant de faire amende honorable.

Jean-Patrice Yaméogo observe également que l’accusé Bossobè Traoré a refusé devant le tribunal de s’amender. Il a déclaré qu’il n’était pas au courant du coup d’État, rappelle Me Yaméogo avant de revenir sur des confessions que l’accusé lui-même a faites à son amie, Thérèse Kationga.

C’était le 12 octobre 1987. L’accusé confiait à celle-ci qu’un coup d’État va avoir lieu le 15 octobre 1987, à l’initiative de Blaise Compaoré. L’avocat soutient devant le tribunal que le témoignage de Mme Kationga est cohérent et précis. Toujours à la charge de l’accusé, Jean-Patrice Yaméogo a évoqué la déposition d’éléments de la sécurité rapprochée de Thomas Sankara d’où il ressort que, bien que n’étant pas membre de la sécurité en cette soirée du 15 octobre 87, Bossobè Traoré s’est retrouvé sur le lieu du drame au moment des faits.

« Comment se fait-il qu’il se retrouve en ce lieu et à cette heure ? », pose l’avocat avant d’expliquer. En effet, poursuit-il, Bossobè Traoré et N’Soni Nabié (élément de sécurité de Blaise Compaoré) étaient des amis de longue date, bien avant la révolution. De ce fait, Bossobè Traoré participait aux rencontres préparatoires du coup d’État. C’est ici qu’il a eu l’information, qu’il a portée à son amie, Thérèse Kationga, le 12 octobre 87, convainc Me Yaméogo. C’est donc Bossobè Traoré qui donnait les mouvements de Thomas Sankara, notamment lorsqu’il a démarré pour le conseil.

Pour l’avocat, le fait que Bossobè Traoré ait bénéficié de largesses du nouvel homme fort dès novembre 1987, pour aller se soigner en France et des promotions (professionnelles), montre bien sa culpabilité.

C’est pourquoi requiert-il des peines pour les deux accusés, Nabonswendé Ouédraogo et Bossobè Traoré.

O.L.
Lefaso.net

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