Le cancer du sein et celui du col de l’utérus demeurent une préoccupation au Burkina Faso. Dans notre entourage immédiat, nous avons une personne qui a souffert, qui souffre ou qui est décédée des suites d’un cancer féminin, ce tueur silencieux. L’arme la plus redoutable dans la lutte est le dépistage avant l’apparition des signes cliniques.

Mais au préalable, il faut que les uns et les autres soient sensibilisés à ces pathologies. En appui aux efforts du gouvernement, l’amicale des femmes de Vista Bank Burkina a organisé, en partenariat avec l’hôpital Saint-Camille, une séance de sensibilisation au profit de ses membres le samedi 13 novembre 2021 à Ouagadougou, après une séance d’aérobic. Cette campagne de sensibilisation s’inscrit dans le cadre du programme d’activités 2021-2023 de l’amicale et permettra aux membres de l’amicale d’avoir les informations justes concernant les cancers gynéco-mammaires et éventuellement se faire dépister précocement, selon la présidente Djenabou Kafando. Au regard de la pertinence du sujet, l’Administrateur-directeur général (ADG) de Vista Bank Burkina, Mohamed Ba, a alloué une ligne budgétaire conséquente à l’amicale pour la tenue de cette activité.

Photo des officiels

« C’est une initiative utile. Nous sommes très heureux de l’avoir accompagnée », a déclaré la représentante de l’ADG, la directrice des finances, Cynthia Dégila. Elle a exhorté les participantes à faire de cette activité un plein succès afin de sauver des vies, celles des femmes et des enfants. Pour avoir perdu sa mère des suites d’un cancer, la marraine, Aminata Diallo/Glez, prône le dépistage précoce. « Si on veut survivre, il faut faire de la prévention. C’est-à-dire se faire dépister, être colée-serrée avec le médecin afin qu’il vous explique les causes et conséquences des cancers. C’est seulement dans ces conditions qu’on peut avoir une chance de survie », conseille-t-elle.

S’occuper d’une personne atteinte du cancer, ce n’est pas la mer à boire. Il faut, selon la responsable de la salle Canal Olympia Idrissa-Ouédraogo, de la patience et surtout de l’amour. Dans la pratique, les participantes ont, au cours de cette rencontre, suivi des communications sur le cancer du sein, celui du col de l’utérus mais aussi sur le frottis cervico-utérin. Ces communications ont été présentées par Dr Safyatou Ilboudo/Sawadogo, gynécologue-obstétricienne ; Dr Carine Attiou, chirurgienne oncologue de la colposcopie et pathologique cervico-vaginale, et Dr Déborah Dao Ouédraogo.

La présidente de l’amicale, Djenabou Kafando, s’est dite satisfaite de la tenue de cette campagne

« Le risque augmente à partir de 30 ans »

Selon Dr Attiou, le cancer du col de l’utérus est une multiplication anarchique des cellules situées au niveau du col de l’utérus. Il sévit particulièrement dans les pays en voie de développement. Au Burkina, 1 132 nouveaux cas du cancer du col de l’utérus ont été enregistrés en 2021. Ce nombre est sous-estimé parce que tout le monde n’a pas les moyens pour aller consulter. Mais qu’à cela ne tienne, cette maladie est le deuxième cancer chez la femme après celui du sein avec une mortalité très élevée toujours liée au retard de consultation.

Pourtant, c’est un cancer qui met du temps avant de s’installer, environ 10 à 15 ans, ce qui facilite son dépistage. « Nous encourageons les femmes à venir se faire dépister dès 25 ans pour un frottis cervico-utérin et également consulter un médecin dès qu’elle constate une petite anomalie », a lancé la communicatrice. Abordant les symptômes du cancer du col de l’utérus, Dr Attiou a relevé le saignement après les rapports sexuels et du liquide qui sort du vagin.

L’utilisation des secrets de femmes, selon Dr Attiou, favorisent la pénétration du virus papillomavirus humain, première cause du cancer du col de l’utérus

Quand la maladie est à un état très avancé, les signes qui apparaissent sont le sang dans les urines, les difficultés à aller aux toilettes, des urines qui sortent dans le vagin. Ce cancer, qui touche actuellement des femmes de plus en plus jeunes, est un problème de santé publique, compte tenu de son traitement très onéreux.
Une vaccination préventive est proposée pour éviter la contamination du virus papillomavirus humain. Généralement, le prix des vaccins de deux à quatre souches tourne autour de 100 000 F CFA.

Une vue des participants

« Il y aura un programme national de santé qui va permettre d’inclure les vaccins contre le papillomavirus humain qui est le facteur important, dans le programme élargi de vaccination », a renchéri la communicatrice du jour. Cette campagne de sensibilisation sera suivie de journées de dépistage et de consultation ouvertes à l’ensemble des femmes de Vista Bank et les épouses des collaborateurs, les 15, 16 et 17 novembre 2021, dans l’enceinte de la banque à partir de 8 heures. L’hôpital Saint-Camille déploiera une équipe pluridisciplinaire composée d’oncologues et de médecins spécialisés pour les consultations et éventuellement le dépistage et la prise en charge.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net