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Réconciliation nationale : Les concertations communales lancées à Ouahigouya, dans la région du Nord

Publié le dimanche 27 juin 2021 à 15h00min

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Réconciliation nationale : Les concertations communales lancées à Ouahigouya, dans la région du Nord

Le Premier ministre Christophe Dabiré a procédé ce samedi 26 juin 2021, à Ouahigouya, au lancement des concertations communales entrant dans le cadre du processus de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Ces assises constituent une étape décisive vers le Forum national de la réconciliation qui donnera l’occasion à tous les Burkinabè de se parler, de s’écouter, de se pardonner et de tracer ensemble le chemin de leur avenir commun.

Vingt ans après le travail du Collège des sages et la tenue de la journée du pardon, et un peu moins d’une décennie après la mise en place de la Commission de réconciliation nationale et des réformes par le régime de la transition, les besoins de réconciliation sont aujourd’hui plus présents que jamais au Burkina Faso. Autrefois centrés sur les questions de crimes de sang, de crimes économiques et de problèmes administratifs, qui au demeurant restent entiers, les problèmes de réconciliation se sont étendus aux problèmes communautaires, sécuritaires, et de citoyenneté.

Photo des offciels avec le Majesté Naba Kiiba, roi du Yatenga

Cette situation a nécessité des décisions de haut niveau pour contribuer à la stabilité et à la cohésion pacifique entre les populations. La décision phare, c’est l’engagement du président du Faso, Roch Kaboré, de faire de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, un axe majeur de son mandat actuel.

Sa vision stratégique, faut-il le rappeler, c’est de « faire du Burkina Faso une nation réconciliée avec elle-même, fortement marquée du sceau d’une cohésion durable et qui, après avoir pansé ses plaies et s’être dotée des systèmes permettant d’éviter la répétition des faits générateurs de besoins de réconciliation, construit sereinement son avenir, sur le socle des valeurs communes librement partagées ».

Le contexte sécuritaire imposé à notre pays exige une nouvelle démarche dans le cadre du processus de la réconciliation nationale, selon le PM

La tenue des concertations communales constitue donc la pierre angulaire de cette démarche participative et inclusive voulue par le gouvernement burkinabè. « Par plusieurs canaux, les Burkinabè ont souhaité faire entendre leur voix dans le processus de réconciliation. Désormais, avec ces concertations communales, le peuple a la parole », a déclaré le Premier ministre Christophe Dabiré qui avait à ses côtés, le ministre d’Etat chargé de la Réconciliation nationale, Zéphirin Diabré.

Des autorités coutumières et réligieuses ont pris part à la cérémonie

"Les Burkinabè veulent savoir ce qui s’est passé, avant de pardonner"

Comme attente, il a souhaité que ces concertations communales à venir permettent aux forces vives de la nation de mieux s’imprégner de la vision du président du Faso, Roch Kaboré, et de la démarche du gouvernement qui, dit-il, sera fidèle au tryptique vérité –Justice –Réconciliation.

« Notre démarche se fonde sur la conviction que la Vérité est incontournable dans toute réconciliation, qu’elle soit moderne, religieuse ou traditionnelle. Les Burkinabè veulent savoir ce qui s’est passé, avant de pardonner. Il est du devoir de mon gouvernement, d’étancher cette soif, par une saine reconstitution des faits, si tel est le souhait des victimes. Quant à la justice, elle est le pilier de l’Etat de droit auquel nous sommes tous attachés. Si, en fonction de la nature des problèmes, certains mécanismes non modernes pourront être mis à profit pour solutionner des conflits appelant à la réconciliation, je tiens à réaffirmer ici, que mon gouvernement respectera scrupuleusement l’indépendance de la justice dans le traitement de tous les dossiers qui lui ont été déjà soumis, ou qui viendraient à lui être soumis », a-t-il précisé en substance.

Une délégation du gouvernement était présente

La compréhension, l’appropriation, l’engagement et la contribution de tous les Burkinabè sont des conditions indispensables de la réussite de cette démarche. C’est dans cette optique que les mécanismes suivants ont été imaginés et permettront de prendre en compte les avis des forces vives de la nation à toutes les étapes du processus : La mise en place d’un Conseil national d’orientation et de suivi, organe consultatif de plus de cent membres représentants toutes les couches socio professionnelles du pays, et dont le rôle est de conseiller et d’orienter l’action du gouvernement sur le chantier de la réconciliation nationale, et l’élargissement des comités techniques de rédaction de la stratégie nationale de réconciliation et des autres stratégies connexes, à des représentants non étatiques, issus de tous les milieux sociaux professionnels.

Le préfet de la commune de Ouahigouya (ordinateur sur la jambe)

Les événements nécessitant des actions de réconciliation à Ouahigouya

Dans son mot de bienvenue, le gouverneur de la région du Nord, Justin Somé, a salué l’engagement du chef de l’État et du gouvernement à travers la prise de mesures fortes pour faire de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale leur cheval de bataille. Aussi, il a témoigné son engagement et sa pleine adhésion à cette démarche qui vise, selon lui, à unir les filles et les fils de la région du Nord en vue de son développement harmonieux.

La cérémonie de lancement était une occasion pour le préfet André Lankoandé de présenter à l’assistance une synthèse de l’analyse communale de Ouahigouya. L’on retient de sa présentation que les types de conflits dans cette localité sont divers. Parmi ceux-ci, il y a les conflits fonciers, politiques, religieux, liés à la chefferie, et à l’exploitation des ressources naturelles notamment les problèmes entre agriculteurs et éleveurs et l’obstruction de postes à bétail. [ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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