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SN-SOSUCO : Banfora se sucre-t-elle sur le dos de Bérégadougou ?

Publié le jeudi 27 octobre 2005 à 07h31min

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La population de Bérégadougou, siège social de la SN-SOSUCO n’est pas contente de la décision administrative de 1980 qui rattache ce département d’antan (actuellement commune de moyen exercice) à la commune de Banfora. Dans ce écrit, l’auteur, fortement indigné, trouve qu’il est anormal que les taxes de la SN-SOSUCO soit toujours gérées par Banfora, alors que Bérégadougou devrait, au nom de la décentralisation, jouir des taxes et patentes dues par l’usine.

Monsieur le Ministre,

Je m’adresse directement à vous, car je suis convaincu que mes préoccupations, qui sont aussi celles de la population du département de Bérégadougou (province de la Comoé), auront des réponses adéquates.

La sous-préfecture de Bérégadougou, créée par décret n°82-418 PRES/CMRPN/IS/SG/DGI/DAA du 29/10/ 1982, a été érigée en commune de moyen exercice en 1988. C’est sur les terres dudit département qu’est implanté le complexe sucrier de la SN-SOSUCO depuis les années 1970. Il va sans dire que ces populations ont été dépossédées de leurs terres cultivables au profit de cette société.

Comme dédommagement, l’Etat a exempté les populations d’impôt de capitalisation pendant 10 ans. Ce dédommagement a été interrompu par la révolution d’août 1983. Monsieur le Ministre, la SOSUCO à sa création versait des taxes au profit du département des Haut-Bassins, car la sous-préfecture de Banfora, à l’époque, dépendait de ce département.

Cette situation a pris fin avec le décret N°80/111/PRES/1S/DGI/DCP du 19/04/1980 portant modification des limites territoriales de la commune de Banfora. En effet, ce décret en son article 1er, étend la Commune de Banfora aux villages de Bounouna, Nafona, Tarfila, et au sucrier de Bérégadougou.

En son temps, l’esprit du décret était louable, car il était inconcevable que la SOSUCO soit installée sur les terres d’un village (Bérégadougou) de la sous- préfecture de Banfora et que les taxes payées par celle-ci ne soient pas profitables aux populations de la localité.

De nos jours, ce décret ne répond plus aux réalités des populations, car Bérégadougou, étant une commune de moyen exercice, se voit privé de son complexe sucrier. C’est justement pour éviter toute contestation ultérieure et rendre difficile une prise de décision des autorités futures que celles de 1980 ont dit expressément que le complexe sucrier de Bérégadougou est rattaché à la commune de Banfora. Les autorités administratives et étatiques de 1980 prévoyaient déjà que Bérégadougou se développerait et exigerait que la SN-SOSUCO lui revienne de droit, tôt ou tard.

Monsieur le Ministre, comment justifiez-vous le fait que la commune de Banfora traverse le département de Bérégadougou ? Pourquoi priver les populations du département de Bérégadougou de leurs droits après les avoir spoliées de leurs terres de cultures, de leurs arbres fruitiers et de leurs rôniers ? Tout le monde sait l’importance que revêt le rônier dans le pouvoir d’achat de ces populations.

La décentralisation a-t-elle 2 vitesses ?

Monsieur le Ministre, pourquoi l’usine SN-SOSUCO, qui est située à plus de 15 km de la mairie de Banfora et à 2 km de celle de Bérégadougou reste-t-elle toujours rattachée à la commune de Banfora ?

Pourquoi, Monsieur le Ministre, toutes les correspondances à vous adressées à ce propos par les populations du département de Bérégadougou sont restées sans suite ? S’il est vrai que la décentralisation est faite pour un mieux-être des populations locales, pourquoi alors autant de manque de considération pour Bérégadougou ? Le décret N°80/111/PRES/IS/DCI/DCP/ du 16/04/1980 reconnaît que le complexe sucrier SN-SOSUCO est installé à Bérégadougou.

Mais plutôt que de réviser ce décret dès que Bérégadougou a été érigée en commune, les autorités communales de Banfora ont décidé, de façon unilatérale, d’octroyer 4 millions et par suite 6 millions de francs par an à Bérégadougou ; soit 10% des taxes et patentes dues par la SN-SOSUCO.

Monsieur le Ministre, cette situation frustre énormément les populations du département de Bérégadougou. Elles ne comprennent pas l’attitude de la mission chargée de la délimitation de la commune rurale de Bérégadougou.

En effet, pourquoi celle-ci a-t-elle refusé de montrer les limites sud ? Cette commissions a-t-elle reçu des consignes strictes de vous avant de venir à Bérégadougou ? Pourquoi délimiter des secteurs alors que les populations ne connaissent même pas les limites de leur commune ?

Monsieur le Ministre, les populations du département de Bérégadougou mérite mieux que cela et j’ose croire que vous dissiperez mes appréhensions, qui sont aussi celles de toute une population, en trouvant des réponses et des solutions adéquates au problème de Bérégadougou.

Tout en espérant une prompte réaction de votre part, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma profonde gratitude.

I.D. Un ressortissant du département de Bérégadougou

Observateur Paalga

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