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La problématique des prix des produits forestiers non ligneux (PFLN) au Burkina Faso

Publié le jeudi 28 mars 2019 à 19h00min

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  La problématique des prix des produits forestiers non ligneux (PFLN) au Burkina Faso

Les Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) s’entendent par : « tout bien d’origine biologique autre que le bois, dérivé des forêts, des autres terres boisées et des arbres hors forêts » (FAO, 2007). Ce concept regroupe les plantes vivantes et les parties des plantes, les animaux et produits d’animaux, les produits préparés ou manufacturés et les services que pourraient rendre ces milieux. Les PFNL sont énormes au Burkina Faso. Les principaux PFNL y sont présentés en 10 catégories de produits que sont : (1) les fruits et graines ; (2) les feuilles et fleurs ; (3) les gommes et résines, (4) les sèves et latex ; (5) les tubercules, rhizomes et racines ; (6) les écorces et tiges ; (7) les champignons comestibles ; (8) le miel ; (9) la paille et (10) les insectes comestibles.

Les PFNL ont des valeurs nutritive, thérapeutique et un potentiel économique important.
Quelques produits forestiers non ligneux

Adansonia digitata L. (Bombacaceae). Baobab (Français), Twèga (Mooré), Bokki (Fulfuldé), Butobu (Gulmanchema
Vitellaria paradoxa C.F. Gaertn., Syn Butyrospermum paradoxum subsp parkii, (Sapotaceae), Karité (Français) ; Shii yiri (Jula) ; Taanga (Mooré)
Saba senegalensis A. DC. Pichon (Apocynaceae) ; Liane saba (Français), Zaban (Jula) Wedga (Mooré).
Tamarindus indica L. (Caesalpiniaceae). Tamarinier (Francais), Pusga (Mooré), Tomi (Jula). Njami (Fulfuldé)

Ces produits, jadis connus sous des appellations péjoratives de "sous produits", "produits secondaires", "produits mineurs" ou "produits de cueillette" sont d’une importance capitale dans la vie quotidienne des populations au Burkina Faso.

On admet donc que ces produits pourraient jouer un rôle aussi important, sinon plus important que le bois en terme de contribution à la lutte contre la pauvreté et de durabilité d’exploitation.

Le regain d’intérêt pour les PFNL sur le plan international, se traduit au Burkina Faso par une multitude d’initiatives. Ces interventions sont variées de par leurs approches et les zones d’intervention. Elles restent cependant pour la plupart, isolées et non concertées. Il en résulte une difficulté d’obtenir des données statistiques fiables au niveau national sur ces produits.

Mais la principale difficulté réside au niveau des prix et des unités de mesure des PFNL. Si certains produits forestiers non ligneux comme le néré et surtout le karité sur lequel il y a une abondante littérature et fait l’objet d’attention nationale et internationale, d’ailleurs c’est le 4è produit d’exportation après l’or, le coton et l’élevage, les autres produits forestiers non ligneux ne disposent pas de données statistiques suffisantes. Si ce n’est des données éparses.

Au niveau des prix des produits forestiers non ligneux, seul le karité encore a au moins quelques fourchettes de prix même si l’anarchie existe, comparativement aux autres produits. Or, si ces PFNL, avaient des prix de vente harmonisés ou fixés au niveau national par l’Etat ou une concertation entre producteurs, cela pourrait permettre aux acteurs de profiter des retombées économiques.

Mais hélas aucun prix au niveau national pour orienter les acteurs. Nous reconnaissons qu’au regard du fait que leur production n’est pas stable, car tributaire en grande partie des aléas climatiques, il faut néanmoins fixer des prix pour les espèces fortement demandées (néré, karité, baobab, tamarin etc.) afin que les acteurs puissent tirer leur épingle du jeu. Mais comment fixer les prix des produits de la cueillette ? La vente de ces produits est liée à la politique de la loi de l’offre et de la demande.

En plus, c’est une activité dominée en majorité par l’informel et que les acteurs sont en majorité analphabètes. Voici autant de difficultés qui ne favorisent pas la valorisation des PFNL au Burkina Faso. Chaque acteur négocie le prix avec le client que ce soit au niveau national ou international. Cette situation d’instabilité des prix profite plus aux clients étrangers qu’aux producteurs nationaux. C’est un commerce non équitable.

Dr HIEN S.J.Wenceslas
Attaché de Recherche à l’INSS/CNRST

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