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Journée mondiale de l’eau du ministre Salif Diallo

Publié le mardi 22 mars 2005 à 07h38min

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L’Assemblée générale des Nations unies a consacré la date du 22 mars de chaque année "Journée mondiale de l’Eau" dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations d’Action 21.

Cette année, la date du 22 mars marque également le lancement de la décennie internationale d’action, sur le thème "L’eau, source de vie" pour la période 2005-2015.

L’objectif de la décennie est d’attirer davantage l’attention sur les questions relatives aux ressources en eau, à tous les niveaux, et sur l’exécution de programmes et de projets relatifs à l’eau. La décennie vise également à promouvoir la participation des femmes aux activités de développement concernant l’eau .

Je me félicite de voir que le thème de la journée mondiale de l’eau de cette année porte sur une question vitale pour notre pays alors que nous poursuivons nos efforts pour réaliser les Objectifs de Développement du Millénaire à l’horizon 2015 à travers la mise en œuvre des consensus internationaux auxquels le Burkina Faso a adhéré dans le domaine de l’eau et de l’assainissement.

En rappel, l’objectif défini dans la Déclaration du Millénaire, objet de la résolution 55/2 adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies le 13 septembre 2000 à New York, est de "réduire de moitié, à l’horizon 2015, la proportion de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable ou n’ont pas les moyens de s’en procurer".

Et, à l’occasion du Sommet mondial pour le développement durable tenu en 2002 à Johannesburg, outre l’objectif de la déclaration du Millénaire en matière d’accès à l’eau potable, un nouvel objectif consistant à réduire de moitié à l’horizon 2015 la proportion de personnes qui n’ont pas accès à un système adéquat d’assainissement a été retenu.

Les Objectifs du Millénaire constituent donc une opportunité et un défi en ce qui concerne le secteur de l’eau et de l’assainissement pour les pays en développement comme le Burkina Faso.

En effet, ils offrent une chance de rehausser la visibilité du secteur ; cependant, ils requièrent une réforme profonde des politiques nationales pour traduire ces indicateurs globaux en objectifs nationaux réalistes, mettre en place des mécanismes et systèmes de financement durables, améliorer le cadre institutionnel par une définition claire des rôles et responsabilités des parties prenantes, développer des alliances et des partenariats entre les pouvoirs publics, le secteur privé et la société civile, procéder à la régulation du secteur pour une équité du service, prendre en compte les aspects environnementaux dans la mise en œuvre des stratégies et programmes, et surtout améliorer l’accès des services aux pauvres, y compris la prise en compte de questions transversales tel le genre.

Conscients de ce problème, les ministres en charge de l’Eau de seize (16) pays africains avaient décidé à Dakar en 1998, de l’adoption par chaque pays d’un plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) d’ici à 2005.

Pour sa part, le Burkina Faso est le premier pays de la sous-région à avoir adopté depuis mai 2003, son plan d’action pour la GIRE qui structure le cadre de gestion du secteur de l’eau pour les 13 prochaines années. Ce nouveau cadre de gestion de l’eau au Burkina Faso consacre désormais le partenariat entre l’Etat, les usagers, les collectivités territoriales, le secteur privé et la société civile.

Je saisis l’opportunité de la présente journée pour rendre un vibrant hommage et adresser mes remerciements à l’ensemble des acteurs et à nos partenaires au développement pour leur engagement en faveur de la cause de l’eau et de l’assainissement et pour le travail qu’ils mènent activement aux côtés du gouvernement pour mobiliser les ressources humaines, technologiques et financières nécessaires pour réussir.

Dans cet esprit de partenariat fort, la GIRE concrétise la mise en cohérence de tous les usages. (approvisionnement en eau potable, assainissement, hydraulique agricole, hydraulique urbaine et industrielle, ressources halieutiques, etc.) avec la ressource en eau sur les plans quantitatif et qualitatif et dans une optique d’équité, de progrès et de durabilité.

Dans cette vision et pour réaliser les Objectifs de Développement du Millénaire, ceux de la décennie internationale d’action 2005 - 2015 "l’eau source de vie" et du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, notre pays s’est résolument engagé dans l’élaboration et l’adoption d’instruments majeurs pour une gestion prospective et durable des ressources en eau et de l’assainissement. Il s’agit de :

- le Document de politique et stratégies en matière d’eau 1998 ;

- le Document cadre sur la gestion et la maintenance des points d’eau en milieux rural et semi urbain et son décret d’application 2000 ;

- la Loi d’orientation sur la gestion de l’eau 2001 ;

- le Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE) 2003 ;

- la Stratégie nationale de l’approvisionnement en eau potable en étude ;

- la Stratégie nationale de l’assainissement ;

- la Politique nationale de développement durable de l’agriculture irriguée et le Plan d’action V relatif pour l’horizon 2015 adoptée en avril 2004 ;

- le Lancement en mars 2004 de la "Biennale eau 2004 - 2005" pou contribuer à la réduction significative de la pauvreté ;

- le Plan d’action 2004 - 2008 de l’ONEA adopté en octobre 2004 pour l’approvisionnement en eau potable des centres urbains :

- le Programme d’appui Danois au secteur eau et assainissement, phase II (PADSEA II) pour la période 2005 - 2009.

L’opérationnalisation de ces différents instruments devra permettre d’augmenter sensiblement l’offre de services sociaux de base du pays.

Notre pays mobilise l’eau pour le développement de l’agriculture irriguée à travers plus de 1 500 barrages.

Pour ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable, le Burkina Faso compte actuellement environ 40 000 points d’eau (puits, forages et AEPS) ; ainsi, notre pays fait œuvre pionnière dans la sous-région avec un taux de couverture en milieu rural de 95%. Ce taux permet de corriger les disparités entre régions, de réduire l’incidence des maladies d’origine hydrique sur les populations, de libérer du temps pour les femmes afin qu’elles se consacrent à des activités génératrices de revenus.

Dans le domaine de l’assainissement, la mise en œuvre des plans stratégiques de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso sera poursuivie ainsi que l’élaboration de ceux des centres secondaires ; de même, pour le milieu rural, la relecture de la stratégie nationale de l’assainissement permettra d’élaborer et de mettre en œuvre un plan d’action conséquent afin d’améliorer l’évacuation des eaux usés et excréta.

Au regard de toutes ces actions en cours dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, nous pouvons affirmer que notre pays dispose des moyens adéquats pour envisager l’atteinte des objectifs du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et partant, des Objectifs de Développement du Millénaire.

Je garde l’espoir que l’esprit de partenariat fort entretenu et les efforts développés par l’ensemble des acteurs aux côtés du gouvernement nous permettront à notre pays de relever ces nombreux et exaltants défis en vue de répondre aux aspirations de l’ensemble du peuple burkinabè.

Je vous remercie

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