Un résultat qui leur ouvre grandement les portes de la phase finale. A l’aller à Bujumbura, les poulains de Pihouri Weboanga s’étaient inclinés par 2 à 0.

Au coup de sifflet final de l’arbitre angolais Rodrigue Carmelino ; c’était la grande liesse dans le camp des Burkinabè. Joueurs, encadrement technique, membres de la fédération se congratulaient sur l’aire de jeu. Dans les gradins, c’était aussi la joie. Les tambours, les grelots etc, tonnaient très fort. Le Burkina venait d’obtenir son ticket pour la phase finale de Gambie 2005. La manifestation s’est poursuivie hors du stade du 4-Août avec l’animation de la coordination et du comité de soutien aux Etalons et les klaxons des véhicules.

Pourtant la première mi-temps n’augurait pas un bon signe pour les Etalons cadets. Leur prestation dans cette manche de la rencontre a donné matière à réflexion à l’encadrement technique surtout qu’il faut remonter, dans un premier temps le retard accusé au match aller.

Après 7 minutes de jeu, Issouf Ouattara reprend de l’intérieur du pied le retrait de Hervé Oussalé pour ouvrir le score. Le public salue le but et espère revoir d’autres buts dans cette première mi-temps. Un but matinal qui surprend les Burundais qui pensaient faire une ballade de santé à Ouagadougou. Le pressing incessant des Etalons cadets donne des sueurs froides aux visiteurs, surtout à leur défense. Par moments, les Itamba se manifestent dans le camp burkinabè comme cette offensive à la 17e mn de Seleman Nshimiyé qui a failli tromper la vigilance du portier Ahmed Coulibaly. Ce n’est que partie remise pour les Burundais puisque vingt minutes après (37e) Didier Kavumbagu, d’un coup de tête, suite à un corner, remet les pendules à l’heure. C’est presque la désolation chez les Burkinabè. Il faut se surpasser maintenant pour atteindre les ambitions. La pause intervient sur cette note de parité.

En regagnant les vestiaires pour la mi-temps, les Etalons cadets ont essayé des injures et reçu des sachets d’eau de la part des "supporters’’ de la porte n° 10 du stade du 4-Août. Ces gens-là ne savent pas qu’un match de football se joue en 90 minutes, voire plus. Ils doivent revoir leurs comportements pour mériter le titre de supporter.

Des Etalons gonflés à bloc

A la reprise, le staff technique burkinabè procède à un remaniement de l’effectif pour donner un sang neuf. C’est le va-tout ou rien. Un petit ramasseur de balle se permet de déterrer un "truc’’ que le portier burundais a enfoui dans sa cage. Il s’ensuit une discussion entre Burundais et Burkinabè. Après ce petit contre-temps, la machine des Etalons cadets se remet en marche.

Sur un coup franc (53e), Alain Sibiri Traoré, inefficace auparavant, marque le second but du Burkina. On peut lancer un petit ouf car il reste beaucoup pour inscrire les deux autres buts pour se qualifier. Suite à une autre attaque des Burkinabè, un défenseur burundais manie la balle(57e) dans sa surface de réparation. Le penalty est indiscutable. Mais malheureusement il ne sera pas transformé par Saïdou Sandaogo entré au cours du jeu. Son tir trop croisé passe à côté de la cage des cadets burundais. Une minute plus tard (58e), le capitaine Serges Kièma commet une bévue dans sa défense. Mais Souleymane Nyabenda échoue face à l’excellent portier Amed Coulibaly. On a eu chaud du côté des Etalons cadets.

A la 62e minute, Saïdou Sandaogo se rachète en exploitant un corner exécuté par Alain Traoré. C’est le troisième but des Burkinabè et il reste un seul but pour ouvrir les portes de Gambie 2005. Et c’est le capitaine Serges Kièma, monté en attaque, qui inscrit de la tête le but de la qualification sur un corner d’Alain Traoré. La grande fête commence au stade. On remercie les Etalons cadets pour leur combativité. Les Burundais n’en croient pas. Ils procèdent rapidement à des remplacements. Mais ces changements ne donnent pas grand chose. Et pour enfoncer encore le clou, Dramane Nikièma remue pour la cinquième fois les filets du portier burundais Vladimir Niyonkuru. La messe est dite pour les visiteurs qui retourneront chez eux en croyant désormais aux qualités des Etalons cadets.

Fernand KOUDA

Propos d’après-match

Victoire éclatante de 5 à 1 pour les Etalons cadets du Burkina Faso sur les Itambas (hirondelles) Murugamba du Burundi, ce qui est une première au Faso. On pouvait ajouter que c’est du jamais vu. Encadreur, joueurs et dirigeants se sont exprimés. La joie est unanime chez tout le monde.

Pihouri Webonga, coach des Etalons : "Nous étions face à un peuple guerrier".

Je remercie tout le monde (cri). Il faut avoir toujours de la patience. Ce sont des enfants. Les spectateurs doivent les comprendre. Je remercie tous ceux qui ont contribué à cette victoire. Tactiquement, la rencontre a été bien jouée. Simplement des enfants n’ont pas voulu se battre. Et pourtant nous étions face à un peuple guerrier du Burundi. En seconde partie les enfants ont compris et Dieu merci. Nous avons gagné la partie.

Ramazani Maoulidi, coach burundais

Nous avons perdu par manque de chance. En première mi-temps nous avons bien joué. Avec peu d’occasions nous sommes parvenus à inscrire un but. En seconde partie nous avons eu des occasions nettes de but et nous n’avons marqué aucune.

Serges Kiéma, capitaine Etalons : "Nous aurons le sommeil"

Nous avons cru à cette qualification. Depuis cinq mois nous avons cherché la qualification. Aujourd’hui nous y sommes parvenus. Nous remercions le public et tous ceux qui ont eu à faire quelque chose pour nous. Nous pouvons dormir tranquillement en attendant la phase finale.

Joseph Zangréhanogo, SG de la FBF

"Nous dédions la victoire à son Excellence Blaise Compaoré" (rires). Les enfants étaient capable de l’exploit. La rencontre aller nous avait désorienté. Aujourd’hui les enfants nous ont montré de quoi ils étaient capables. A la FBF nous allons continuer l’encadrement pour que la représentation soit efficace comme de coutume.

Quand nous étions à un but partout, j’avais une petite inquiétude parce que le scénario arrêté n’était pas ça. Je saisis l’opportunité pour remercier tous ceux qui ont effectué le déplacement au stade du 4-Août. Nous remercions tous ceux qui dans l’ombre ont aidé ces enfants à avoir cette qualification que nous dédions au premier capitaine des Etalons, son Excellence Blaise Compaoré.

Céphas BAMOUNI
Bassouri SORGHO
Sidwaya