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Ressources halieutiques : Du poisson prêt pour la casserole à Bagré

Publié le lundi 18 janvier 2010 à 03h51min

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Le projet d’élevage piscicole de Bagré a reçu le jeudi 14 janvier dernier la visite de l’ambassadeur de la République de Chine Taiwan), Zhang Ming-Zhong et du secrétaire permanent des Engagements nationaux Christophe Ilboudo.

C’est une première au Burkina Faso. Une unité de prétraitement du poisson marchand vient d’être lancée à Bagré. Il s’agit de rendre le poisson produit, prêt pour aller directement à la casserole, en le débarrassant de ses écailles, viscères, branchies et sang qui sont des sources de dégradation rapide du poisson.

Cette unité de transformation du poisson qui constitue la cinquième composante du projet d’élevage domestique du poisson, a démarré ses activités le jeudi 14 janvier 2010. A l’occasion, une délégation conduite par le secrétaire permanent des Engagements nationaux et l’ambassadeur de République de Chine Taiwan s’est rendue sur les lieux pour être témoin de ce premier jour de travail de la nouvelle unité. Elle a nécessité un investissement de plus de 130 millions de F CFA.

Sa capacité actuelle de production est de trois tonnes de poissons par jour et trois tonnes de flacons de glace destinées à la conservation du poisson. Pour le coordonateur du projet piscicole de Bagré, M. Sana Bouda, cette unité de transformation permettra à la ferme-pilote d’élevage de poisson ainsi qu’aux mareyeurs des pêches de capture du lac du barrage de Bagré et autres pêcheries environnantes d’avoir une valeur ajoutée sur leur produit.

Elle permettra également de valoriser les rebuts de poisson (viscères, écailles etc.) comme matière de fabrique d’aliments. Toute chose qui pourrait réduire de façon conséquente les importations de farine de poisson. Un autre enjeu, est la création d’emplois et de revenus que cette unité apportera. En effet, en cas de fonctionnement à temps plein, l’unité pourrait employer plus de 60 personnes.

Au final, c’est le consommateur qui bénéficie d’un poisson plus frais et plus hygiénique, conservable plus longtemps, prêt pour la casserole et surtout avec une qualité de goût irréprochable parce que bien conservé. Et l’ambassadeur taiwanais, Zhang Ming-Zhong, dont le pays apporte son appui technique et financier au projet d’élevage piscicole de Bagré, de se réjouir de cette nouvelle filière économique créée par le projet.

Il a affirmé toute sa fierté de voir une aussi belle initiative appuyée par son pays. "Même si le Burkina Faso est un pays enclavé aux ressources limitées, il est bien possible de réaliser des choses merveilleuses pour sortir le pays de son sous-développement", a-t-il déclaré. Le même sentiment de fierté a été exprimé par le secrétaire permanent des Engagements nationaux dont la structure pilote le projet d’élevage piscicole de Bagré.

Pour Christophe Ilboudo, le projet a atteint un stade qui donne entièrement satisfaction. En effet, il œuvre à lever les contraintes majeures qui freinent le développement de l’aquaculture au Burkina Faso. Ces contraintes sont entre autres, les problèmes de formation, de disponibilité de semences (alevins) de qualité et d’aliments. Cela à travers cinq composantes.

Il s’agit d’unités de fabrique d’aliment, de production de semences de poisson, de production de poisson marchand et d’un centre de formation. La cinquième composante est l’unité de prétraitement du poisson. Le projet d’élevage piscicole de Bagré, fruit d’une coopération fructueuse entre le Burkina Faso et la République de Chine Taiwan, a vu le jour en juillet 2004. Sa mise en œuvre a nécessité plus de 2,5 milliards de F CFA d’investissement.

La pisciculture est fortement encouragée par le gouvernement non seulement pour améliorer les revenus et les conditions nutritionnelles des populations mais aussi pour réduire les pertes en devises dues aux importations. Jusque-là la production annuelle du poisson est très faible avec seulement 10 500 tonnes contre une importation de 20 000 tonnes selon une étude réalisée en 2007.

Cette production qui est essentiellement issue de la pêche sauvage connaît une baisse drastique du fait de l’épuisement des stocks naturels comme c’est le cas du lac Bam et bien d’autres retenues d’eau du pays.

L’élevage du poisson marchand s’impose comme une nécessité si l’on veut augmenter le niveau de consommation de cette protéine dans le pays. Le poisson est une source importante de protéines de grande qualité nutritionnelle dont la consommation reste déficitaire dans le pays avec une moyenne de 2,31 kg par personne l’an, contre une moyenne de 16 kg au niveau mondial.

Fatouma Sophie OUATTARA (sofifa2@yahoo.fr)

Sidwaya

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