Il était 22 heures 12 lorsque Dramane Nabaloum est sorti du vestiaire avec son peignoir fétiche. Ovationné par ses fans, qui scandaient son nom, il se dirigeait tranquillement vers le lieu du combat. Quant à son adversaire, il était déjà sur le ring et gesticulait. Contrairement à « Boum-Boum », qui a un peu maigri, lui, par contre, avait de l’embonpoint. Du coup, le doute commençait à s’installer dans la salle et beaucoup de gens se demandaient si le Burkinabé serait à la hauteur.

Mais après la première reprise de ce combat prévu en 8 rounds de 3 minutes, les sceptiques ne tarderont pas à se rendre compte que les choses étaient un peu bizarres. En effet, les deux boxeurs se sont touchés à maintes reprises, mais les coups apparemment semblaient être des caresses.

A la deuxième reprise, ce sera presque la même chose et du coup, on avait l’impression d’assister à une exhibition. C’est à la troisième reprise que le Nigerian, au sortir d’un corps à corps, va s’affaler. Compté par l’arbitre, il se relèvera, mais le KO était déjà consommé. « Boum-Boum »venait ainsi d’offrir une dernière victoire, sans doute facile, à ses nombreux supporters.

Six autres combats professionnels étaient au programme. En welters (6x3), Sou Toké l’a emporté face à Siki Benger de la RD Congo par jet d’éponge à la troisième reprise. Le poulain de Jean pierre Mahé a très souvent marché sur son adversaire, qui était souvent en difficulté. Le jet d’éponge est venu en quelque sorte mettre fin à son calvaire.

Comme lui, son compatriote Justin Muamba a aussi souffert face à Boniface Kaboré, qui s’est imposé grâce à un jet d’éponge à la première reprise. En plumes, Hebadini Sama a battu aux points Mohamed Ali du Bénin. Alexis Boureima Kaboré et le Béninois Marcel Ahossi en mouches ont été, eux, disqualifiés pour non-respect des règlements.

La bagarre de rue de Philibert Sodjinou

Le combat le plus décevant de la soirée, a été celui qui a opposé le champion d’Afrique des poids moyens, Sabou Balogou (Togo), au Béninois Philibert Sodjinou. Cette partie, prévue en dix reprises de trois minutes, n’est pas allée à son terme par la faute du deuxième cité, qui est tout sauf un boxeur. Il a été disqualifié au troisième round pour avoir donné des coups irréguliers à son adversaire. Philibert s’est comporté comme si quelqu’un l’avait provoqué dans la rue. Nul sur tous les plans, le Béninois a carrément opté pour la bagarre de rue et ne s’est pas montré à la hauteur de sa réputation.

Idrissa Kaboré (super-welter), qui aspire à suivre les traces de « Boum-Boum », a dominé aux points Dimitri Prothunos. D’entrée, il a pris de vitesse le Lettonien en le travaillant au corps. Touché au visage, celui-ci reprendra la partie après avoir reçu des soins. Au deuxième round, il prendra encore des coups et fera même connaissance avec le tapis. Compté, il était toutefois en mesure de poursuivre le combat. Alors qu’on croyait qu’Idrissa Kaboré passerait à la vitesse supérieure, il va lâcher prise, permettant à Dimitri de prendre confiance. Revenu dans le combat, ce dernier a su conserver des forces et tenir jusqu’au bout. Idrissa, malgré sa victoire, a encore besoin de se perfectionner avant de viser un titre africain.

Ce jubilé de « Boum-Boum » a été une réussite et cela grâce à Jean Marc Perono (une des grandes personnalités de la boxe mondiale), qui a permis au triple champion d’Afrique de déposer les gants par la grande porte. Bercé dès son enfance par le monde du noble art (son père était entraîneur), ce promoteur manager âgé de 57 ans mérite des félicitations. Notons qu’avant le combat « Boum-Boum » # Adebayor, le tirage au sort de cinq motos ACCESS a fait des heureux.

Justin Daboné
L’Observateur