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Marchés publics : Fin du micmac ?

Publié le jeudi 3 juillet 2008 à 12h09min

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Les Marchés publics connaissent un réaménagement profond depuis quelque temps. La mise en oeuvre de la réforme devenait une urgence au vu de la mauvaise réputation dont souffrait le secteur. Les Marchés publics ont toujours figuré dans le top 10 et aux premières loges du classement. C’est le secteur par définition de la grande corruption, avec des pots-de-vin faramineux qui circulent dans le cercle des initiés. La conséquence, ce sont des travaux bâclés et des infrastructures non durables, le tout sur le dos du contribuable.

En donnant un coup de pied dans la fourmilière, le gouvernement de Tertius s’attaque à une hydre aux multiples têtes. Une partie de l’opinion était persuadée qu’aucun zorro ne pouvait mettre fin aux pratiques délictueuses dans les Marchés publics parce que ceux-ci sont si juteux et qu’ils impliquent bien des personnalités de l’Administration publique, avec leurs grands amis du privé.

La réforme en cours est donc une réponse aux nombreuses attentes des Burkinabè qui, bien que ne pouvant décider de l’attribution des marchés aux plus compétents, aimeraient pouvoir disposer d’infrastructures dignes de ce nom et à la hauteur de l’enveloppe financière qui a été mobilisée.

Mais face au génie des requins du milieu, l’instance de régulation ne devra dormir que d’un oeil. Car si décentraliser la gestion des Marchés publics a l’avantage de permettre à des entreprises de créer des emplois en province, il n’est pas sûr que l’hydre de la corruption n’y "décentralise" pas également ses tentacules. On a déjà vu expérimenter cette approche par certains projets nationaux pour booster l’entrepreneuriat local, et qui s’est soldée par des échecs sur le terrain.

Surveiller, contrôler et sanctionner devraient être le leitmotiv de ces nouveaux gardiens de la vertu économique et financière travaillant aux côtés de l’autorité supérieure de contrôle de l’’Etat.

Aux entreprises qui vont se créer où se délocaliser dans les régions d’être à la hauteur en se révélant plus professionnelles. C’est le meilleur service qu’elles puissent se rendre à elles-mêmes et au pays. L’autorité de régulation des Marchés publics a donc du pain sur la planche si elle veut tenir le pari du Premier ministre qui a déclaré que ceux qui seraient pris seraient sanctionnés. Les bailleurs de fonds, et sans doute le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) qui vient de signer une convention pour relancer ces activités, attireront l’attention du gouvernement en cas de baisse de vigilance.

Par Abdoulaye TAO

Le Pays

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