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“L’écart entre la D1 et la D2 est toujours importante” : Jean Luc Barthès, directeur du développement du rugby en Afrique

Publié le jeudi 3 juillet 2008 à 10h14min

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Le tournoi international de rugby, le Super 16, s’est achevé à Accra sur la victoire du Niger aux dépens du Burkina. Jean Luc Barthès, de par sa fonction au sein de l’IRB (International rugby board), est l’un des promoteurs de la balle ovale en Afrique. Cheville ouvrière de cette compétition, il revient dans cette interview sur le niveau d’ensemble des équipes de la 2e division qui ont participé au tournoi. Il reconnaît certes qu’il y a de l’amélioration, mais estime qu’il y a toujours une classe de différence entre la D1 et la D2.

A l’issue de ce tournoi de Super 16, comment appréciez-vous le niveau général du rugby dans la sous-région ?

• Nous avons vu par moments des matches spectaculaires et très engagés, à l’image de la rencontre Burkina # Ghana, où il y avait en jeu une place de finale. Il n’y a pas eu beaucoup d’envolées. Et le seul regret que j’ai, c’est que les gens jouent beaucoup au pied. Alors que les Africains sont réputés pour être de véritables porteurs de balle. Mais bon, c’est le lot des compétitions africaines, où l’on est plus focalisé sur l’enjeu.

En tant que promoteur du rugby africain, comment voyez-vous le devenir de ce sport ?

• D’abord, je suis heureux de constater qu’il y a une meilleure maîtrise du règlement. Le niveau d’ensemble s’est relevé. J’espère qu’il y aura encore plus d’ambition dans le jeu de la part des acteurs.

Ce qui me motive davantage, c’est qu’il y a une culture de rugby qui est en train de se développer. Si on arrive à réunir des jeunes sur un terrain et à leur proposer une discipline codifiée, on n’aura pas perdu notre temps.

Est-ce qu’au vu du jeu on peut dire que les équipes de la D2 qui jouent le Super 16 ont le potentiel pour rivaliser avec les équipes de la D1 ?

• Non, l’écart est encore important. Dans les pays qui jouent la D1, il y a beaucoup de joueurs qui évoluent en Europe, donc dans des conditions optimums. Ils bénéficient des moyens plus adéquats pour améliorer leurs performances. Donc il y a forcément une classe de différence. Heureusement que cet écart se réduit.

Est-ce que dans la politique de la Confédération africaine de rugby (CAR) ou de l’International de rugby board (IRB) il y a un suivi de ces équipes de la D2 ?

• Le problème est qu’on est limité par les moyens. On ne peut pas trop multiplier les compétitions. L’année prochaine, nous avons l’ambition de créer un tournoi élargi, dès lors que des équipes, nous ont manifesté leur envie de participer au Super 16. Le choix du mode de compétition n’est pas une politique sportive, c’est le choix de la sagesse par rapport aux moyens financiers. Si nous arrivons à réunir plus d’argent, on fera mieux, je vous assure.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que le rugby est un sport de barbares avec une balle bizarre ?

• Un sport bizarre oui, car il se joue avec une balle qui n’est pas ronde, comme dans les autres disciplines. Quand on la jette à terre, elle ne rebondit pas comme on l’aurait souhaité. Mais contrairement à ce que les gens pensent, le rugby cultive énormément le fair-play. On peut s’affronter durement, mais il y a rarement des coups défendus. A titre d’exemple, j’ai assisté en France à la dernière Coupe du monde, où, sur l’ensemble des matches, il n’y a jamais eu d’incident aussi bien en dehors des stades qu’à l’intérieur. Je ne suis pas sûr que les autres sports se comporteraient de la même manière.

Propos recueillis à Accra par Kader Traoré

L’Observateur

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