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Expérimentations agricoles : Le Nerica et l’engrais biologique font leur preuve

Publié le jeudi 5 octobre 2006 à 07h50min

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Le bas-fond de Gogo dans la province du Zoundwéogo a reçu le 26 septembre 2006, une visite commentée sur les nouvelles variétés et pratiques en riziculture faite aux autorités locales.

Les recherches appliquées au secteur agricole constituent un passage indispensable dans la quête permanente de la souveraineté alimentaire dans notre pays où plus de vingt milliards de francs CFA sont dépensés chaque année pour l’importation de riz. Le ministère en charge de l’Agriculture avec l’appui des partenaires œuvre quotidiennement à réduire cette lourde charge du budget de l’Etat.

Elaboré au lendemain de la dévaluation du francs CFA à travers les Engagements nationaux, le Projet riz pluvial (PRP) vise entre autres à accroître durablement la production rizicole, promouvoir la production nationale de riz et augmenter les revenus tout en améliorant la situation alimentaire et nutritive. Ce Projet a appuyé la direction régionale de l’Agriculture du Centre-Sud dans la mise en œuvre de tests variétaux sur le riz et sur l’utilisation de l’engrais organique amélioré.
Le bas-fond PRP de Gogo qui a abrité ces tests a été créé en 2003 sur une superficie de 54 ha.
Le site a bénéficié d’une extension au cours des années suivantes. 533 producteurs, dont près de 60% de femmes, y occupent une ou plusieurs parcelles de 0,16 ha chacune.

Des résultats satisfaisants

Pour mettre en exergue l’efficacité de l’engrais biologique, des parcelles aménagées contiguës ont subi les mêmes traitements aux mêmes périodes en dehors de l’engrais. D’un côté, l’engrais minéral (Urée, NPK), c’est la parcelle témoin.

De l’autre, l’engrais organique amélioré ou encore engrais biologique a été utilisé. Constations faites, même niveau d’évolution du riz, même verdure, certifiant ainsi la performance de l’engrais bio. Pour la promotrice de cet intrant, son emploi est adapté à nos productions. Mme Awa Ouédraogo a exprimé son ambition de faire découvrir et adopter son produit. Fabriqué à base de peaux, cornes, os...d’animaux, l’engrais bio est importé de l’Union européenne. Les tests variétaux du Nerica (Nouveau riz pour l’Afrique) ont également été positivement appréciés. Six variétés de riz ainsi expérimentées ont marqué la différence avec le riz témoin. Semé le 15 juin, chaque type de riz a par la suite été baptisé dans la langue du terroir. Des noms élogieux comme « bonne femme », en disent assez sur le comportement de ces variétés.

Des gerbes touffues, de couleur verte, de gros épis ont été constatées. Selon les techniciens, 5 à 7 tonnes par hectare, c’est la prévision pour la récolte. Ces variétés ont également l’avantage de résister aux « maladies » du riz. Elles ont été obtenues par des croisements entre le riz africain (origa glabérimax) et le riz asiatique (sativa). Un test de dégustation est prévu à la fin des récoltes pour apprécier la saveur de ces nouvelles variétés pour lesquelles les producteurs du Bazèga, du Nahouri, du Zoundwéogo et d’ailleurs se sont montrés intéressés.

Soutenir les producteurs

Dans la région agricole du Centre-Sud, 507 ha de bas-fonds ont été aménagés par le PRP.
688 producteurs ont, selon M. Paul Tiemtoré, bénéficié du projet. La production totale s’élève à 2 463 tonnes. Et la demande des populations va croissante. Ainsi, le gouverneur de la région, Mme Pauline Hien Winkoun n’a pas manqué d’exprimer à l’endroit des partenaires son vœu de voir élargir leurs actions dans le temps et dans l’espace.

Le représentant des producteurs a reconnu l’importance du soutien du PRP avec l’appui technique et financier de la République de Chine de Taïwan. M. Mathias Bouda a aussi évoqué les difficultés liées à l’exploitation du bas-fond. Il a au nom des producteurs plaidé pour l’obtention de matériel post-récolte (décortiqueuse, batteuse),
le renouvellement des semences et l’appui en ciment pour la stabilisation des fosses fumières.

Outre les producteurs, la visite commentée a connu la participation d’autorités administratives, coutumières et religieuses et une équipe de techniciens taïwanais. A l’issue de cette visite guidée, l’on a procédé à l’inauguration du magasin de stockage et de l’aire de stockage réalisés par le PRP et qui faciliteront la récolte du riz estimée à 270 tonnes au bas-fond de Gogo.

Zackaria BAKOUAN (zaack_ba@yahoo.fr)
AIB/Manga

Sidwaya

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