LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Perfectum Afrique : La gestion du changement à l’heure de l’entreprise moderne

Publié le mardi 5 septembre 2006 à 07h44min

PARTAGER :                          

Le changement est l’un des concepts clefs du management moderne aussi bien dans les entreprises privées que publiques. Ne pas changer dans un environnement économique national et international en perpétuelle mutation, c’est être condamné à disparaître.

Mais comment s’y prendre pour mener à terme le changement dans une entreprise ? Comment la direction d’une entreprise doit-elle s’assurer qu’elle conduit de façon efficace le processus de changement engagé ?

C’est pour trouver un début de réponse à ces questions que des cadres d’entreprises nationales et de la fonction publique burkinabè et tchadiens ont participé à la mi-août 2006 à Paris, à un séminaire de formation organisé par le cabinet Perfectum Afrique et animé par son directeur général, Abdoul Karim Traoré autour du thème : « La gestion du changement dans les organisations publiques ».

Le séminaire qui a duré plusieurs jours et qui s’est déroulé sous la forme d’échanges entre l’orateur et les « étudiants », a porté sur la compréhension des principaux processus associés au changement. Mais aussi à l’acquisition de méthodologie permettant d’analyser, d’orienter la gestion pratique du changement au plan organisationnel et humain, à la réalisation et à la gestion du changement.

Pour réussir un changement, il faut, selon le directeur de Perfectum Afrique, « identifier des étapes du changement en tenant compte de la culture de l’organisation et des acteurs concernés, anticiper et réduire les potentielles résistances et analyser les risques éventuels du changement à mener ». L’organisation pyramidale, hiérarchique de l’entreprise étant à proscrire dans les entreprises, « il faut faire participer tous les salariés dans le projet de changement quelque soient leur niveau de responsabilités », insiste Abdoul Karim Traoré.

Sachant qu’il ne suffit pas de décréter le changement pour qu’il s’opère, le manager doit s’appuyer sur un noyau de salariés acquis au changement, les « hommes-clés qui incarnent les forces positives » pour faire bouger les mentalités, d’autant que tout changement est souvent vécu comme une menace et une remise en cause des acquis. Il appartient à la direction de convaincre les plus sceptiques que leurs intérêts seront mieux protégés si le projet de changement aboutit.
Les cadres de la Société nationale des hydro-carbures du Burkina (Sonabhy), de l’université de Ouagadougou et l’Assemblée nationale du Burkina disent ne pas regretter d’avoir effectué le déplacement de Paris.

Sériba Ouattara, directeur général du commerce et président du conseil d’administration de la Sonabhy, Jean Hubert Yaméogo, directeur général, Clément Tiankuy, directeur des affaires financières, Tahirou Barry, Directeur des ressources humaines de l’université ou Antoine Bougma, conseiller juridique du président de l’Assemblée nationale, tous « engagés dans une dynamique de changement », affirment avoir acquis des armes nécessaires pour affronter les bouleversements que, chacun dans son domaine devrait gérer dans un futur plus ou moins proche.

Entreprise publique, la Sonabhy est inscrite sur la liste des sociétés à privatiser. Pour l’instant, il est prévu que l’Etat garde au moins 51% du capital, mais rien n’est encore définitif et il n’est pas exclu que les partenaires financiers internationaux obligent le gouvernement à revoir à la baisse sa participation. « Toutes les hypothèses sont envisageables » explique Jean Hubert Yaméogo, d’où l’intérêt de se préparer à conduire l’inévitable changement de la Sonabhy. Il en est de même des autres séminaristes.

Dans le cadre de la refondation, l’université est désormais organisée en Unités de formation et de recherche (UFR). Mais ce qui va encore changer, c’est l’introduction de la Licence Master Doctorat (LMD) avant 2011 qui se traduira par l’instauration d’un enseignement à distance dans le but de régler le problème récurent des salles de cours. Avec la LMD, la maîtrise disparaîtra et devra rehausser le niveau des étudiants tout en permettant une plus grande mobilité des enseignants et des étudiants.

Quant à l’Assemblée nationale (A.N), elle souhaite disposer de sa propre fonction publique qu’elle gérerait selon ses propres critères de recrutement et d’avancement. A terme, le personnel de l’A.N ne sera plus composé de fonctionnaires détachés de leur administration d’origine, mais directement recruté par elle, quitte à établir des passerelles avec la fonction publique d’état.

L’organisation de ce séminaire dans la capitale française est une première pour Perfectum Afrique, connu sur le continent noir pour ses prestations en formation, conseils et recrutement. Selon le directeur général, Abdoul Karim Traoré, « en venant à Paris, nous avons l’ambition d’aller conquérir d’autres marchés hors d’Afrique, notamment en Europe comme le font des sociétés telles que KPMG ou Price Waterhouse ». Parce que plaide t-il, « se contenter uniquement du marché africain, c’est se mettre en marge de la mondialisation ».

Joachim Vokouma,
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique