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Guerre israélo-libanaise : L’heure des bilans a sonné

Publié le jeudi 31 août 2006 à 07h47min

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La guerre Israélo - libanaise connait un cessez-le-feu depuis bientôt deux semaines. C’est l’heure des bilans dans les deux camps. Bilans amers du fait qu’Israël reconnaît avoir lancé les soldats de Tsahal dans une bannière de loup quand le Hezbollah fait un mea-culpa sanglant quant au kidnapping opéré sur les deux soldats israéliens. A pas de charge Kofi Annan tente de colmater les brêches.

Partie d’une « banale » histoire de deux soldats israéliens kidnappés par le mouvement armé libanais, le Hezbollah, Tsahal fait pleuvoir « le feu » sur le Sud Liban durant des jours et des nuits. Aujourd’hui, après la trêve observée grâce à un cessez-le-feu arraché de haute lutte par la communauté internationale avec la bénédiction des Etats-Unis, allié inconditionnel d’Israël devant Dieu et les hommes, les deux camps tirent les bilans de leur folie meurtrière.

Mea culpa sanglant. Ehud Olmert reconnaît publiquement que ses hommes n’étaient pas assez préparés à cette guerre. Cette déclaration met à nu la folie qui a guidé cette guerre dans le camp israélien : la précipitation. Toutes les voies officieuses et officielles de la diplomatie n’ont pas été utilisées en vue de parvenir à la libération des deux soldats de Tsahal kidnappés par le Hezbollah. Aujourd’hui, avec le recul, Israël tire les conséquences de sa propension impulsive guerrière au dépend des méthodes douces de la diplomatie.

Du côté du Hezbollah

Ensuite, le Hezbollah (qui signifie « parti de Dieu » en arabe). Ce mouvement chiite libanais a reconnu aussi « s’être trompé » sur la force de frappe d’Israël. Son leader charismatique, Hassan Nasrallah, malgré l’aura dont jouit son mouvement auprès des populations du Sud Liban sinistrées, a jeté un pavé dans la marre en reconnaissant que son mouvement n’avait pas prévu que la furie israélienne serait aussi violente et destructrice. Et pourtant. Les milliers de bombes en train d’être déminées au Sud Liban (170 par jours) et qui continuent de faire des victimes, notamment parmi les enfants, témoignent s’il en était besoin, que Tsahal n’est pas allé de main morte. Malgré cette guerre, le problème posé par le « parti de Dieu » au Sud du pays du Cèdre reste entier. Entier du fait que le Hezbollah, créé en 1982 a fait de son leitmotiv, la lutte contre l’occupation israélienne par le biais des attentats et des prises d’otages. Nonobstant ce fait, les deux soldats kidnappés n’ont pas encore été libérés et rien ne laisse croire qu’Israël ne rebelottera pas. La Force d’interposition des Nations unies (FINUL) version 2006 pourra-t-elle éviter la ballade de l’après première invasion israélienne de 1978 ?

En rappel, en 1978, Israël s’installe dans le Sud - Liban avant de céder la place à la FINUL. La FINUL restera en fonction jusqu’en 1984. Et malgré cette présence, Israël en 1982 a entamé l’opération la plus meurtrière de l’époque, baptisée « paix en Galilée ». Cette opération permet d’assiéger Beyrouth et de décimer l’OLP. En 1985, Israël se retire de Beyrouth mais garde le contrôle d’une bande de terrain de 1 200 km2 dans le Sud Liban jusqu’en 1997. La fondation du Hezbollah tire sa racine de l’invasion israélienne de 1982. Aujourd’hui, les Nations unies remettent en place la FINUL sans avoir pris le soin de régler deux épineuses questions. La première, désarmer le Hezbollah et la seconde, mettre un terme aux invasions israéliennes dans le Sud - Liban. Mais à l’état actuel des choses, cela semble mission impossible au vu des données géopolitiques du proche et du Moyen - Orient.

Au Liban, le gouvernement de Beyrouth n’a pas les moyens financiers et militaires nécessaires pour reconstruire le Sud - Liban et désarmer le Hezbollah. Cet Hezbollah dont les parrains semblent être la Syrie, l’Iran, éternels ennemis des Etats-Unis soutien indéfectible d’Israël dans le Gotha des nations.

Que faire ?

C’est la question fondamentale à laquelle doit répondre dans les plus brefs délais les grands de ce monde. Le secrétaire général de l’ONU, en tournée dans le grand Moyen-Orient semble avoir pris le taureau par les cornes. En réclamant la libération des otages israéliens et la levée du blocus aérien et naval imposé par Israël, Koffi Annan s’inscrit dans la résolution partielle du conflit. Non sans laisser place à d’éventuelles reprises du conflit.

Car, tant que le Liban dans son armée et la structure étatique avec l’aide de la communauté internationale ne sera pas en mesure de désarmer le Hezbollah, Israël ne sera jamais à l’abri des roquettes, des attentats, des prises d’otages de ce mouvement. Et tant que l’épineuse question de la Palestine, de l’Iran (l’enrichissement de l’uranium en vue du développement de son arme nucléaire) le bourbier irakien, la Syrie, ne sera pas résolue, la trêve est toujours fragile. La crise dans cette partie du monde n’est pas prête de finir.

La conférence internationale des Etats participant à la FINUL et de certains pays arabes qui se tient ce jour, a l’obligation de faire taire les relents guerriers des uns et des autres. Or, le Hezbollah qui a pris sur lui de donner de l’argent à ceux dont les habitations ont été détruites, prouve qu’il n’est pas prêt de désarmer. « Le parti de Dieu » montre par ce geste que son assise financière est à toute épreuve. Cette assise prend sa source avec la bénédiction de la Syrie qui a une dent contre Israël depuis la cuisante défaite enregistrée en 1948. Cette défaite provoquera une longue série de coups d’Etats en Syrie.

La guerre israélo-libanaise observe une trêve fragile. Ainsi, pour trouver une solution définitive à cette crise, il est impératif que toutes les parties prenantes à cette crise (Hezbollah, les gouvernements libanais, syrien, iranien et israélien) s’asseyent autour d’une même table pour négocier. Cela est-il possible ? Wait and see.

Daouda Emile OUEDRAOGO

Sidwaya

Tout d’abord Israël. L’Etat hébreu, pour sauver l’honneur et libérer les deux soldats kidnappés lancent les réservistes de Tsahal dans le bourbier du Sud - Liban aux trousses d’un ennemi invisible et armé : le Hezbollah. Les bombes pleuvent. Des milliers de familles voient leur habitation s’effondrer comme des châteaux de carte sous l’effet des missiles de Tsahal. Au sol, des réservistes, sous le commandement de la hiérarchie militaire de l’armée israélienne poussent le zèle jusqu’à entrer en territoire ennemi sans avoir la maîtrise du terrain que nécessite l’art de la guerre. Au sortir de cette mission, ils (les réservistes) ne savent plus à quel saint se vouer.

Ils réalisent l’ampleur des dégâts dans leur rang du fait qu’ils ont été déroutés par les difficultés rencontrées. Méconnaissance du terrain, des procédés et tactiques de guerre utilisés par les sympathisants du Hezbollah, les mines antipersonnels et les bombes larguées qui n’ont pas explosées. Sous les feux de rampes des critiques, le Premier ministre Israélien fait volte-face et décide de la création d’une commission d’enquête en vue de faire la lumière sur « la préparation de la guerre par les « kôrôs » de Tsahal ».

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