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Recensement général de la population au Burkina : les Nations unies s’engagent

Publié le mercredi 19 avril 2006 à 07h30min

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Au Burkina Faso, le recensement général de la population est organisé tous les dix ans, selon les recommandations des Nations unies. En vue de permettre une actualisation des informations collectées lors du dernier recensement effectué en 1996 et le renouvellement de la base nationale de sondage, un recensement général de la population et de l’habitation sera organisé au Burkina.

Le dénombrement général de la population, la phase la plus importante, se déroulera du 10 au 20 décembre 2006 sur toute l’étendue du territoire national. Pour ce faire, trois organisations du système des Nations unies ont signé le 14 février 2006 à Ouagadougou une convention pour la mise en œuvre de leur programme conjoint dénommé « Recensement général de la population et de l’habitation 2006 au Burkina Faso ». L’objectif est d’assister le Burkina Faso dans la mise en œuvre de cette œuvre gigantesque.

Les trois organisations du système des Nations unies -PNUD, UNICEF, UNFPA vont participer pleinement aux activités de préparation, planification et évaluation du programme conjoint en coopération avec le gouvernement burkinabè. A cet effet, un accord de partenariat a été scellé entre trois organisations du système des Nations unies pour assister le Burkina Faso dans la gestion du programme conjoint. L’une d’entre ces organisations, l’UNFPA, a été désignée comme agent de gestion pour assister le Burkina Faso dans la gestion des fonds et activités du programme conjoint afin d’atteindre les objectifs du programme conjoint de manière plus effective et efficace.

L’objectif du Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH 2006) est de fournir une meilleure connaissance de la situation démographique du pays et de sa dynamique afin de favoriser l’intégration des variables démographiques dans la gestion de l’économie et du développement du Burkina Faso.

Au moment où le pays s’engage dans une communalisation intégrale, le RGPH contribuera à renforcer les bases de la décentralisation en ce qui concerne les aspects de formulation de suivi et évaluation des programmes et projets de développement.

Il servira de base au renouvellement du fichier de la population en âge de voter (18 ans et plus) selon le nouveau découpage administratif. Le questionnaire adressé aux populations portera sur les caractéristiques d’identification des ménages, les caractéristiques individuelles, les caractéristiques de l’habitation et la mortalité.

Au Burkina, le premier recensement général a été réalisé en décembre 1975, le deuxième en 1985, suivi du troisième en 1996, mais le délai serait dépassé si le prochain n’est pas réalisé en 2006.

Aussi la réalisation du « RGPH 2006 » constitue-t-elle une priorité pour le gouvernement. Elle est une opération gigantesque, lourde et complexe dont la mise en œuvre exige la mobilisation d’importants moyens humains, matériels, logistiques et financiers. Son coût global s’élève à environ 6 380 000 000 de FCFA. A lui seul, le dénombrement représente environ 63% du montant global du recensement. En plus du dénombrement général de la population qui a lieu en 2006, une grande partie des activités cartographiques y ont également cours. Il en est de même du traitement des données dont une partie substantielle du budget est mobilisée pour 2006 en vue de mettre à disposition le matériel et les programmes informatiques pour le traitement des données du recensement pilote qui aura également lieu dans le courant de 2006. Ces deux activités (activités cartographiques et traitements des données) sont les deux activités qui mobilisent plus de fonds après le dénombrement général.

Entre deux recensements, les conditions de réalisation diffèrent tellement au point que tout nouveau recensement exige une préparation tout autant nouvelle. C’est pour soutenir la nécessité de réaliser une telle opération de la plus grande importance que le « Document de projet de recensement général de la population et de l’habitation de décembre 2006 » a été élaboré. Ce document ambitionne de sensibiliser et de convaincre les acteurs nationaux et les partenaires techniques et financiers du Burkina en vue de leur appui pour le financement de cette importante opération.

Un document essentiel dans la lutte contre la pauvreté

Pays enclavé aux ressources naturelles squelettiques, le Burkina fait face à une situation de pauvreté massive. Hors, la pauvreté constitue un facteur limitant pour le développement économique et la cohésion sociale. Aussi le gouvernement a-t-il mis en œuvre depuis 2000 un Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP), révisé en 2003, avec l’appui de la communauté internationale. Ce document énonce les objectifs prioritaires de développement pour réduire le niveau de pauvreté des populations d’une part et, les inégalités entre les différentes régions et les groupes socio-économiques d’autre part. Pour le suivi du CSLP, 23 indicateurs ont été définis.

En plus de ce cadre stratégique qui constitue désormais un cadre de référence de sa politique de développement, le Burkina a souscrit aux recommandations issues de grandes conférences internationales organisées sous l’égide des Nations unies : (Sommet sur l’Enfance en 1990, sur l’environnement, Rio en 1992, sur la population et le développement (CIPD) au Caire en 1994, sur le développement social à Copenhague en 1995, sur les femmes à Beijing en 1995, sur le Millénaire, New York en 2000. Des indicateurs de progrès relatifs à la mise en œuvre de ces séries de recommandations sectorielles par les pays ont été également définis par le gouvernement du Burkina Faso.

Pour mesurer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté d’une part et les différentes recommandations sectorielles ci-dessus citées d’autre part, la disponibilité de données statistiques, démographiques, sociodémographiques et économiques fiables pour renseigner les indicateurs retenus aux différents niveaux, est plus que nécessaire.

Le budget du recensement général de la population est subdivisé en 12 rubriques parmi lesquelles le dénombrement, le traitement des données et les travaux cartographiques occupent une place prépondérante. Le budget estimatif du dénombrement est de quatre milliards de FCFA tandis que celui du traitement des données s’élève à 623 millions de FCFA.

Selon les experts, le dénombrement est la phase la plus critique du recensement car elle mobilise en un temps relativement court un effectif assez important de ressources humaines et matérielles. En effet, un effectif de 13 600 agents recenseurs sera nécessaire pour effectuer le dénombrement de la population. Ils seront recrutés au niveau des départements et des arrondissements tout comme les 2720 contrôleurs.

Le budget estimatif de la cartographie (achat de véhicules, de motocyclettes, de mobylettes, de matériels, les lubrifiants, le carburant, les frais de réparation et d’entretien des engins, la reproduction de documents et la prise en charge du personnel) est de 568 millions de FCFA.

Le dénombrement de la population commencera le 10 décembre 2006 et prendra fin le 20 décembre 2006 sur toute l’étendue du territoire national.

Abdoulaye GANDEMA

Sidwaya

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