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Forum mondial sur l’eau : Vers une démocratisation du débat national sur l’eau et l’assainissement

Publié le samedi 26 novembre 2011 à 20h09min

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Si d’ici à 2015, la question de l’accès de tous à l’eau potable venait à trouver des réponses appropriées dans nos pays en développement, sans doute, beaucoup d’obstacles auront été franchis dans l’optique de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui visent, faut-il le rappeler, à réduire de moitié la misère de l’humanité. Cette hypothèse tient au fait que l’eau, utilisée à bon escient, est un véritable facteur de développement.

En effet, ils sont innombrables les avantages liés à l’or bleu. L’eau permet via l’accès à l’assainissement d’améliorer la santé de l’Homme. Grâce au liquide précieux, l’on peut produire davantage en agriculture y compris en élevage et s’assurer une autosuffisance alimentaire ou se faire des économies.

La solution à l’incontournable problématique de la préservation de l’environnement et de lutte contre la désertification dans nos Etats passe forcément par la disponibilité de l’eau pour reboiser et entretenir les plants. Bref, l’eau est une denrée vitale. Pour vivre, chaque être humain a besoin d’eau, ne dit pas que, l’eau, c’est la vie. En outre, aucun développement humain, social, économique n’est possible sans le liquide précieux. Et à ce propos, des études ont révélé qu’un dollar investi dans l’assainissement rapporte neuf dollars.

Malheureusement, aujourd’hui encore, plus d’un milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable et aux conditions minimales d’assainissement et d’hygiène ; et les maladies hydriques tuent chaque année plus de 3,5 millions de personnes, en majorité des enfants.

Les taux d’accès à l’eau potable au Burkina

Pour ce qui est de l’Afrique, 500 millions personnes continuent de déféquer à l’air libre, faute d’accès aux services d’hygiène et d’assainissement, avec tous les risques sanitaires que cela comporte pour eux.

En matière d’eau potable, 300 millions d’Africains n’y ont pas encore accès. La situation est particulièrement critique dans les pays post conflits. Ils sont moins de 20% qui ont par exemple accès à l’eau potable en République démocratique du Congo, qui pourtant représente, à lui tout seul, le quart du potentiel hydraulique du continent.

Dans des pays comme le Burkina Faso, la donne est relativement appréciable grâce notamment à l’action conjuguée de l’Etat, des partenaires techniques et financiers et des organisations non gouvernementales.

Selon les chiffres officiels, le taux d’accès à l’eau potable au Faso est de 56,6% en milieu rural et de 75% en milieu urbain (données de 2010). Même là, il existe, comme l’a reconnu le Premier Luc Adolphe Tiao, des disparités d’accès à l’eau potable entre régions et milieux de résidence.

La culture et l’art au service de l’eau et de l’assainissement

C’est pourquoi, ici au Faso et dans cinq autres pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Mali, Niger, Sénégal et Togo), Eau Vive, une ONG de solidarité internationale engagée en Afrique dans le domaine de l’eau et de l’assainissement depuis plus d’une trentaine d’années, et ses partenaires, sont à pied d’œuvre pour appuyer les acteurs du domaine à préparer leur participation au prochain Forum Mondial de l’Eau (FME) à travers la tenue courant décembre 2011 et janvier 2012 de forum nationaux sur l’eau et l’assainissement. Prévue du 12 au 17 mars 2012 à Marseille en France, la 6ème édition du FME s’annonce comme un nouvel élan pour l’eau et l’assainissement en Afrique et ailleurs. En mobilisant tous les acteurs de l’eau et de l’assainissement du citoyen décideur, « A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde » espère que le FME aura de réelles répercussions pour l’ensemble des populations.

Le premier mot d’ordre est de rassembler les citoyens autour du thème de l’eau et de l’assainissement et d’entamer un dialogue entre toutes les parties prenantes. A cet effet, les pays organisent de grands forums nationaux, pensés comme des espaces de mobilisation et d’expression citoyenne et populaire. Les solutions et engagements qui sortiront de ces concertations multi-acteurs seront portés d’une seule et même voix au FME.

Afin de mobiliser, mais aussi de sensibiliser le plus large public possible, des scènes artistiques et activités culturelles autour des problématiques de l’eau sont prévues en marge des forums nationaux. Des musiciens et hommes de culture, comme Touré Kunda, Baaba Maal, Gaston Kaboré, Erik Orsenna, Ousmane Sow sont engagés pour faire de ces espaces culturels un lieu privilégié de partage d’idées et de solutions pour que l’accès à une eau potable et saine pour tous ne soit plus seulement un droit humain reconnu internationalement, mais une réalité quotidienne pour chacun d’entre nous.

Faire du 6ème Forum Mondial de l’Eau un nouveau départ

En permettant au plus grand nombre de prendre part aux grands dialogues nationaux sur l’eau et l’assainissement, « A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde » ! soutient la démocratisation des débats nationaux sur l’eau. Tous les consommateurs, le paysan villageois, la mère de famille, l’entrepreneur, le directeur ou bien encore l’homme politique, nous sommes tous concernés. L’implication de tous est indispensable à la réalisation et au suivi des engagements pris par l’ensemble de la société civile.

En partant de manière concertée et organisée pour le 6ème Forum Mondial de l’Eau, les pays africains feront de cet événement international non pas un objectif mais un coup d’envoi pour une nouvelle politique en matière d’eau et d’assainissement. Une politique qui prendra en compte l’avis de tous et qui surtout tiendra ses engagements.

En un mot comme en mille, une démocratie, lentement mais sûrement, se fait jour autour de la problématique de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Et au regard des enjeux, tous devraient s’y engager et se mobiliser pour faire de la question une réalité tangible. Parce que tout le monde y gagne à coup sûr. Car, comme a su si bien le souligné le Secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki-Moon, « L’eau potable et les services d’assainissement de base sont intrinsèques à la survie, au bien-être et à la dignité des Hommes ».

Grégoire B. BAZIE
Lefaso.net

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