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Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

Publié le mercredi 1er septembre 2010 à 23h08min

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Depuis le début de la saison pluvieuse, la commune de Ouagadougou a accéléré les travaux de curage des caniveaux. Une équipe de l’Association jeunesse sans frontière du Burkina (AJFB) était au quartier Dapoya pour la vidange de ces caniveaux d’évacuation des eaux usées. Le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré qui était sur les lieux a démoli des hangars et des kiosques anarchiquement installés et pointé du doigt l’incivisme des riverains.

Depuis 2003, le maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré a engagé une campagne de curage des caniveaux de la ville pour faciliter l’écoulement des eaux pluviales. Le jeudi 1er septembre 2010, les membres de l’Association jeunesse sans frontière du Burkina (AJFB) était à Dapoya, un quartier de la ville de Ouagadougou pour la vidange des caniveaux de ce quartier.

Présente dès 7 heures, l’équipe composée d’une cinquantaine d’ouvriers, s’attelaient à vider ces canaux qui débordaient par endroits. Des plastiques, des bidons de boissons gazeuses, des pneus, de vieilles chaussures, des pagnes s’entassaient sur le bord des caniveaux. A 10 heures 55mn, le maire Simon Compaoré et quelques-uns de ses collaborateurs étaient sur les lieux pour superviser les travaux. A peine arrivé, il ordonne la démolition de plusieurs hangars et kiosques construits le long de ces canaux d’évacuation.

Une décision qui va créer un véritable tohu-bohu sur la rue Salembéré Sibiri, juste en face du lycée Saint Joseph. La mairie, selon l’un des chefs d’équipe de curage, Karim Ouédraogo, avait exigé la destruction de ces hangars et kiosques. Certains s’étaient déjà exécutés. D’autres par contre, avaient refusé d’obtempérer. Du coup, des installations anarchiques ont été détruites. Pour le maire Simon Compaoré, cette mesure vise à permettre à l’équipe de curage de mieux travailler.

"Ce sont les riverains eux-mêmes qui travaillent à boucher les caniveaux. Selon les textes, il est interdit de construire des kiosques sur les caniveaux. Nous sommes en train de mettre de l’ordre", a-t-il déclaré. Ibrahim Kanazoé est l’un des gérants du maquis restau le Réseau dont un pan de la clôture se trouve sur le caniveau. Il avoue ne pas être au courant de l’ordre donné de démolir les installations sur les caniveaux pour permettre aux agents de travailler. Pour lui, si c’était le cas, il ne voit pas de problème à ce que les autorités communales procèdent à ces destructions.

Bien avant, l’équipe de curage se démenait tant bien que mal, pour entasser les déchets usés sur le bord des caniveaux. Un caterpillard ramassait ces ordures et les reversait dans un bac. Ousséni Sana est l’un des chefs d’équipe. Le curage dans ce quartier a commencé la veille, mardi 31 août 2010.

Le travail comporte beaucoup de difficultés, fait-il comprendre à travers ses explications : "dans certains endroits, avoue Ousséni Sana, les pneus sont entassés dans les caniveaux. Au fur et à mesure, le sable s’entasse, crée un blocage et l’eau n’arrive plus à passer". La profondeur du caniveau est d’environ 1,50m. Pourtant, les déchets débordent par endroits. "Certains ont construit sur les caniveaux. Ce qui complique notre tâche", se plaint-il. Ousséni Sana et ses amis avaient sortis un tas de bidons de boisson gazeuse en face d’une boutique.

Il accuse les clients de les y jeter après consommation. Interrogé, le boutiquier Salif Bissiri, avoue que personne ne jette de déchets dans les caniveaux. Pour lui, les riverains ont toujours respecté les consignes données par la mairie. C’est en ce moment que le maire de Ouagadougou est arrivé. Le hangar de sa boutique n’a pas échappé à la démolition. Preuve qu’il n’a pas respecté les ordres donnés la veille.

Pour Simon Compaoré, les populations refusent de collaborer. La sensibilisation est l’un des moyens efficaces pour une prise de conscience. Dans ce cadre, il prévoit une assemblée générale des riverains pour les mettre devant leur responsabilité. "Ils nous appartient de faire en sorte que le caniveau soit fonctionnel en faisant en sorte que nous-mêmes, nous ne soyons des agents vecteurs du remplissage des caniveaux", c’est ce message que devrait passer chaque riverain à son voisin, estime Simon Compaoré.

"S’ils ne peuvent pas faire cela, c’est qu’ils ne veulent pas contribuer à l’amélioration de leur qualité de vie", a-t-il ajouté. Sidi Mahamadi Cissé est le directeur de la propreté de la commune de Ouagadougou. Selon ses affirmations, la mairie a débloqué 100 millions de francs CFA pour le curage des caniveaux.

Cet argent est utilisé de deux manières. 70 millions de francs CFA sont attribués à l’équipe de la mairie, constituée des membres de l’AJSB. Celle-ci travaille durant toute l’année. Suite à un appel d’offre, la mairie a retenu l’Entreprise Bélemkoabga Zara (EZ) et l’Entreprise burkinabè des travaux d’équipement (EBTP) pour la vidange des caniveaux. Elle a reçu 30 millions pour cela d’après M. Cissé. L’objectif recherché à travers le curage des caniveaux de la capitale burkinabè est de faciliter le bon écoulement des eaux pluviales.

"Les caniveaux sont conçus pour draîner exclusivement les eaux pluviales et non les eaux usées comme on le constate malheureusement", a-t-il rappelé. Il exhorte les riverains à ne pas confondre les réseaux d’égouts conçus et aménagés par l’ONEA pour draîner les eaux usées domestiques et industrielles et les canaux construits par la mairie pour les eaux pluviales. "Si on ne respecte pas ce principe et si on continue avec cette attitude, en cas de pluie, il faut s’attendre à des inondations", a prévenu M. Cissé.

Le directeur de la propreté de la commune de Ouagadougou a confié d’ailleurs que trois ménages ont été touchés par la pluie du mardi 31 août 2010. Les travailleurs pour leur part s’indignent du comportement de certains riverains. Pour Ousséni Sana, souvent après le curage, certains n’hésitent à jeter des ordures dans les caniveaux. Il se rappelle qu’en 2007, il avait conduit une équipe pour le curage du caniveau de la rue Salembéré Sibiri. Cette année, se souvient-il, un pan du caniveau s’était écroulé sur un ouvrier. Ce dernier a eu les jambes fracturées. Il ne s’attendait pas à revenir de sitôt sur ces lieux.

Leurs efforts ne sont pas souvent reconnus. " Lorsqu’on quitte les trous, tout sale, il y a des gens qui nous appellent "les cochons de Simon". Si de telles situations sont monnaie courante, il se trouve pourtant d’autres qui reconnaissent le bienfait de notre travail. "Quand nous étions du côté du Théâtre populaire, un certain Adams vendeur de pièces détachées nous a rendu service en nous servant chaque jour du thé et du café gratuitement". Ces ouvriers travaillent en journée continue. Ousséni Sana appelle les riverains à avoir un peu de considération pour eux car "la mairie c’est tout le monde".

Boukari OUEDRAOGO (Stagiaire)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 septembre 2010 à 01:39 En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

    Sur ce point je donne totalement raison à Simon. ceci est loin de ses déclarations arrogantes et insultantes envers le peuple.
    Pour l’une des rares fois je le soutiens

    • Le 2 septembre 2010 à 16:23 En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

      Je me permets de dire que vous avez tort de soutenir Monsieur Le Maire. Car vous voyez bien que le curage a débuté en 2003 comme le dit l’article. Effectivement vous vous souviendrez aussi qu’un opérateur privé (ETRANGER) avait claqué la porte en disant (je le site) :"Nous voulons de l’argent mais pas l’argent des pauvres gens qui souffrent. Je suis venu ici au BURKINA pour plutôt apporter ma part de contribution ...".

      Savez-vous ce qui s’était passé ? Eh bien à chaque fois que ce monsieur curait les caniveaux, on les remplissait immédiatement. Il a interpelé Monsieur Le Maire mais il a vite constaté qu’on arrivait pas à sanctionner CERTAINS CITOYENS. C’est ce qui a énervé le Monsieur...

      Quant au Maire lui-même vous savez qu’il aime s’alarmer pour rien alors que TOUTES LES SOLUTIONS ET TOUS LES POUVOIRS SONT A SA PORTEE.

      Prenez le cas de la circulation routière. Que font les policiers MUNICIPAUX ??? Ils raquettent les gens au lieu de régler la circulation...

      Sur l’avenue 56 comme ailleurs à OUAGA, de gros camions obstruent les voies à longueur de journée et rendent la circulation TRES DIFFICILE.Le Maire les voie. Mais il dit quoi ?

      On continue de bitumer des voies sans les marquer et les gens circulent au hasard. Et quand il y a un accident, Monsieur Le Maire s’indigne. Regardez de grandes voies comme NAABA WOBGO (ex BASSAWARGA), Avenue OUAGA 2000, Charles De GAULE, ETC... Des voies non tracées.

      Monsieur Le Maire PREFERE LES URGENCES (ça paie mieux...).

      Ceux chargés de l’affaire dans les mairies ne s’attaquent qu’aux gens sans protection qui ne commettent d’ailleurs que des larcins...

      Monsieur Le Maire, QUAND ALLEZ-VOUS ENFIN PRENDRE UNE DÉCISION SÉRIEUSE ?

  • Le 2 septembre 2010 à 11:41, par le bon citoyen En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

    Pour les caniveaux, aucune campagne de sensibilisation n’aura d’effet sur une population qui déteste la propreté.
    La mairie n’a qu’à prendre l’exemple de la Côte d’Ivoire. Il faut amender.

    Il suffit de dire que la propreté de la portion du caniveau longent chaque cours dépend des résidents. Ainsi une équipe de l’assainissement de la mairie passera une fois par mois pour le contrôle. Si un caniveau est rempli de déchets, la cours à qui appartient la portion est responsable et payera des amendes et procédera de l’enlèvement de ces ordures à ses frais. Vous verrez que ces gens surveilleront ces caniveaux et le tour est joué.

    Une fois j’ai assisté à une opération de ce genre à Tampoui. Pendant que le maire était en train de parler du problème avec des menuisiers qui rabotaient sur le caniveau, une vendeuse d’orange s’est contentée de jeter les déchets de ses oranges expulsés dans le caniveau devant le maire qui n’a pu se retenir.

    Bonne journée

  • Le 2 septembre 2010 à 12:05, par l’éclaireur En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

    S’attaquer au marchands riverains est une bonne stratégie efficace de communication, mais pas efficace pour une amélioration durable de l’environnement !!
    Il faudrait que la mairie de Ouagadougou rende tout simplement obligatoire l’établissement d’un contrat d’enlèvement des ordures pour toute habitation ou service (boutique, ...).
    Cela ne coûte que 500 ou 1000 cfa par mois !
    . de plus ça renforcerait l’emploi des ramasseurs.

  • Le 2 septembre 2010 à 13:09, par Wend-yam En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

    l’incivisme est l’une des tare des ouagavillois ; Monsieur le bourgmestre il faut passer aux sanctions, on ne va pas continuer à depenser des millions pour curer des caniveaux qui se transforment aux lendemains en poubelles publiques par les memes inconscients qui sont sont les premiers a critiquer l’autorité municipale d’inaction quand il ya des inondations.

  • Le 2 septembre 2010 à 13:45, par sidbala En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

    Vous voulez que les gens jettent leurs ordures ou ? Le système de voirie ne marche pas et les caniveaux qui sont faits pour être couverts ne le sont pas. Personne ne s’offusque quant il ya des victimes du fait de ces caniveaux a ciel ouvert. Alors que dans la réalisation d’une voie urbaine avec caniveaux, la dalle de couverture est prévue. Ce pactole est passe ou ?
    Ce sont les braves citoyens, qui culturellement bouchent les trous avec leurs ordures, qui sont pointe du doigt et on sort des leçons de morale pour justifier ou démontrer quoi ? « Retire la poutre de ton œil pour mieux voir et enlever la paille de l’œil de l’autre ». Qui manque réellement de civisme ? L’incivisme est ou ? Il ne suffit pas de le dénoncer pour être exempté.

    • Le 2 septembre 2010 à 16:39, par americain bila En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

      Ceci marche comme tout dans le pays. On fait toujours semblant de résoudre les problèmes, hors les vrais coupables c’est toujours et chaque fois EUX. C’est très simple :
      Construction de caniveaux avec fermeture en dalles prévue => Caniveaux construit sans dalles => ou est passe l’argent des dalles ? C’EST la question sur laquelle Simon doit concentrer ses efforts, car tant que les caniveaux ne seront pas couverts, personne ne pourra empêcher personne d’y jeter de la merde.
      Il faut soigner la maladie et pas les symptômes. Arrêter de nous prendre pour des cons Mr. le maire.

    • Le 2 septembre 2010 à 19:53 En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

      Tchon. Un depute est tombe dans le caniveau de Ouaga 2000 et est mort. Plusieurs autres personnes sont tombees dedans parce que c’est opuvert. Un caniveau, ca se ferme. Donc, Simon, ou est passe l’argent des dalles ? Faut pas mettre du soumbala dans votre poche et penser que les souris ne doivent pas manger vos poches. C’est pas realiste. Ensuite quand on retire lecouteau qui risque de couper son enfant, on prend le soin de lui donner du bois.

  • Le 2 septembre 2010 à 15:40, par le peuple En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

    Bon courage à la Mairie. Il faut que la population sache qu’elle est responsable de son environnement. La Mairie a beau curé si nous ne faisons pas d’efforts pour pour rassembler nos ordures et payer pour qu’on les enlève, rien ne bougera. Regardez tout autour de nous, on jette tout à tout vent ; même dans la plupart des concessions, ce réflexe n’existe pas. Nous vivons dans une véritable poubelle.
    Le problème est que beaucoup de gens méconnaissent les petites règles d’hygiène.
    Proposition : Passez les messages à travers les chaînes de télé, radio, affiches pour sensibiliser la population du burkina.
    "Traitons les ordures avec respect et on se portera mieux ainsi que notre environnement".
    Les sachets noirs qui sont jetés partout peuvent être utilisés pour mettre les ordures, une fois remplie, on attache et ainsi de suite. Combien de ces kiosques et autres boutiques ont des paniers à ordures ?
    Mes frères et soeurs, ça c’est pas affaire de l’article 37 dèh, mais c’est l’affaire de tous. Mobilisons-nous pour un environnement sain.
    Où sont passées les journées de salubrité ?
    Simon pour ce dossier, soutien !

  • Le 2 septembre 2010 à 18:28, par ALEXIO En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

    Je dirais ceci aux maires du Burkina concernant les canivaux À CIEL OUVERT.La solution pour ce problem er tres simple og merite seulement en soutien politique.Superposer ces canivaux comme un circuit electronique.Couvrir tout le circuit avec des planches betoniques,donc tous ses acces seront plus inacceptibles.

  • Le 4 septembre 2010 à 19:51 En réponse à : Remplissage des caniveaux : Simon Compaoré dénonce l’incivisme des populations

    si Simon voulait tant que ça la propreté, pourquoi a-t-il concédé le ramassage des ordures aux privés qui font mal le boulot et qui sont très chers ?

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