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COTECNA : Le DG entendu chez le Premier ministre

Publié le lundi 16 juin 2008 à 14h13min

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Sébastien Dayama, DG de COTECNA

Tertius Zongo veut assurément donner un signal fort aux Burkinabè en matière de culture de suivi. Il l’a en tout cas prouvé en recevant dès le lendemain de sa conférence de presse, le directeur général de COTECNA au Burkina. Le 11 juin 2008, en effet, à la mi-journée, loin des caméras et autres micros des hommes de presse, le Premier ministre a rencontré le directeur général de COTECNA, Sébastien Dayama et certains de ses collaborateurs. C’était en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Jean-Baptiste Compaoré.

La tenue de cette rencontre montre la volonté de Tertius Zongo d’aller de l’avant et de ne pas dormir sur ses lauriers. Le chef du gouvernement confirme ainsi que beaucoup de bonnes choses se font aussi dans le secret des cabinets ministériels et que son équipe sait communiquer à bon escient.

Pour en revenir à la rencontre, du peu qui est parvenu à Sidwaya, le directeur général a déclaré que le chef du gouvernement burkinabè, tout en suivant de près les évolutions des engagements du Burkina vis-à-vis de ses partenaires, est particulièrement soucieux de leur bonne exécution dans l’intérêt de toutes les parties. Aussi, la société COTECNA se dit agréablement surprise de l’attitude du Premier ministre qui leur permet de se corriger pour toujours mieux répondre aux attentes de leur partenaire burkinabè.

Pour le directeur général, Sébastien Dayama, "le Premier ministre a une véritable culture du suivi. Nous l’avons constaté lors de la rencontre qu’il a bien voulu nous accorder. Il suit et est parfaitement informé de l’évolution de chaque convention que le Burkina a signée. Ce qui lui permet d’avoir une gestion rapprochée et efficace de celles-ci. Nous lui sommes reconnaissants d’avoir attiré notre attention très rapidement sur certaines pratiques anormales au sein de notre structure. Cela nous permet de faire une halte et de nous corriger pour aller de l’avant. Ce qu’il faut savoir, c’est que le Premier ministre n’était pas obligé de le faire puisque la section 6.4 de l’article 6 de la convention qui nous lie avec l’Etat burkinabè stipule qu’en cas de manquements, le gouvernement a toute la latitude pour infliger des sanctions à COTECNA. Il aurait pu se taire malgré tout et sévir conformément à la convention en temps opportun. Son Excellence n’a pas voulu qu’un seul centime de l’Etat soit perdu du fait de cette situation et a donc dénoncé publiquement ces pratiques.

C’est tout à son honneur et nous lui sommes reconnaissants. Par là, il prouve également son attachement au dialogue dans la résolution de tous les problèmes qui touchent les intérêts du Burkina et de ses partenaires ». Le directeur général de COTECNA et ses collaborateurs ont salué également l’ambiance qui a entouré cette rencontre et ont affirmé avoir trouvé des interlocuteurs ouverts, francs et déterminés pour la réussite du programme de vérification des importations du Burkina. Aussi, soutient le directeur général, cela est une invite à persévérer dans le travail car les plus hautes autorités y croient et y tiennent. Il apprécie alors positivement la tenue de cette rencontre et dit toute la satisfaction de sa société de voir l’intérêt que les premiers responsables du Burkina Faso portent aux missions de sa société.
"Le Premier ministre, dit-il",a relevé que malgré la conjoncture, les recettes douanières ont augmenté durant le premier trimestre de l’année 2008. Nous ne pouvons pas faillir… ".

Aussi dès la sortie de l’audience, le directeur général de COTECNA a-t-il réuni ses collaborateurs pour procéder, sur la base des indications et des conseils donnés par le Premier ministre et le ministre de l’Economie et des Finances sur la situation, à une réorganisation des équipes d’inspection en attendant que la procédure en interne débouche sur une sanction vigoureuse des brebis galeuses. C’est ainsi que les équipes de valorisation et celles chargées des inspections ont aussi été réorganisées. Parmi ces importantes réorganisations, il faut aussi noter celles liées à la mutation de tous les agents des sites chargés des inspections et l’envoi en mission le 21 juin 2008 en France, du directeur des opérations de COTECNA-Burkina, porteur d’un message à ses collaborateurs de France. "Nous n’allons pas être tendre avec les brebis galeuses. Les employés COTECNA qui seront pris seront traduits en justice.

En effet, la corruption est punie par la loi. Il faut en faire usage. Nous l’avons rappelé à nos agents qui sont par ailleurs régis par un code de conformité et d’éthique commercial en interne. Nous disons aussi aux importateurs qui seraient tentés de croire que par nos services, ils pourront tromper les douanes moyennant des dessous de table, qu’ils font fausse route. Nous les dénoncerons aux autorités qui les sanctionneront. COTECNA n’est pas là pour cautionner de mauvaises pratiques. Elle est là pour travailler honnêtement et porter assistance aux douanes dans sa mission d’optimisation du recouvrement des recettes, la lutte contre la fraude et la fuite de devises. Elle ne laissera pas les commerçants non plus. Elle respectera ses engagements vis-à-vis de l’Etat burkinabè. Elle travaillera sur la base d’éléments qui ont réellement fait l’objet de transaction", martèle Sébastien Dayama.

Sa société déclare pratiquement la guerre aux ripoux puisque des fortes sommes (1 à 10 millions de F CFA) sont, dit-on, promis à tout employé COTECNA qui dénoncerait avec preuves à l’appui, l’importateur qui se serait rendu coupable ou complice d’indélicatesse dans l’exercice de sa mission de vérification des marchandises avant embarquement et à destination. Sur les causes de ses manquements, le directeur général dit poursuivre ses investigations mais pense qu’elles sont liées à des facteurs qui leur avaient échappé mais qu’ils ont maintenant pris en compte suite à l’interpellation du chef du gouvernement. Il en profite pour revoir tout le système de fonctionnement de ses services et promet que bientôt COTECNA mettra en place dans la nouvelle convention, des outils qui aideront au mieux et qu’à terme, le Programme de vérification des importations sera plus bénéfique pour le Burkina. Un programme qui a prévu un renforcement des capacités des partenaires des Finances, Douane, Commerce et des conseillers Douanes dans les ambassades du Burkina Faso.

Un important volet social permettra aussi aux populations de bénéficier d’appuis divers de la part de COTECNA qui, dans sa politique d’aides sociales, prévoit une assistance au volet éducatif, santé et eau. Revenant sur l’éventuelle implication de sa structure dans le renchérissement de la vie au Burkina, il a soutenu que sa société n’y est pour rien. "Nous faisons un travail qui consiste à quantifier, valoriser et déterminer la qualité des marchandises importées. Les résultats de ce travail sont transmis aux Douanes qui en font usage dans les déclarations. Ce qui fait que certaines personnes, par manque d’information, ont cru que nous avions un rôle dans le renchérissement du coût de la vie au Burkina. COTECNA n’y est pour rien. Cette flambée des prix est un phénomène mondial et est liée à la flambée des cours du pétrole", insiste M. Dayama.

Il promet dans les tout prochains jours, d’autres mesures pour toujours améliorer les prestations de sa société au Burkina. Le directeur général de COTECNA salue l’initiative et l’esprit de la rencontre avec le Premier ministre. Cette rencontre au sommet est la preuve de l’importance de la société COTECNA pour le Burkina Faso. Conscient de cela, le premier responsable de cette structure au Burkina Faso se donne les moyens de réussir sa mission avec le soutien de son personnel. "Faire plus et mieux" est désormais la nouvelle devise de cet homme.

Victorien A. SAWADOGO

Sidwaya

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