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Les treize amazones du Parlement burkinabè

mardi 15 mars 2005.

 

En accueillant treize députés femmes à l’hémicycle, la troisième législature n’a pas inventé la roue. Bien avant elle, des femmes ont siégé et participé à l’animation du parlement. Et pourtant, le cas de la troisième législature est bien singulier et mérite beaucoup d’attention.

Par le passé en effet, seul le parti au pouvoir avait le privilège de compter des femmes élues à l’hémicycle alors que pour cette législature toutes les princiaples formations politiques ont au moins en leur sein des femmes ; La palme est détenue par le parti majoritaire, le CDP qui à la date d’octobre 2004, avait neuf élues contre une pour chacune des quatre autres formations(UNDD, ADF-RDA, Paren, PDP/PS).

Ces treise amazones sont issues de régions diverses et la quasi totalité du territoire est couverte. Mieux, elles sont pour la plupart titulaires sur les listes. La région de la boucle du Mouhoun est la moins misogyme avec la présence de quatre femmes élues sur les dix députés soit un taux de 40%.

Au sein de l’hémicycle, nos amazones ne s’e laissent pas conter. Elles sont si actives qu’elles ont déjà exercé dans les instances de l’Assemblée nationale.

Viviane Compaoré

Elle est l’une des deux femmes députés élues sur la liste des suppléants. Elle est donc arrivée à l’hémicycle quand des titulaires de la région du centre nord ont été appelés à des hautes fonctions. Cette ancienne ministre n’est pas pour autant moins active. Elle a ainsi assumé deux ans durant la tâche de rapporteur général de la commision des finances et du budget (2002-2004).
Parallèlement elle coordonne les activités de la section burkinabè de l’Assemblée parlementaire de la francophonie.

Fatoumata Diendéré

Son nom ne passe pas inaperçu pour de nombreux burkinabè. Il y a que cette battante est l’épouse du Colonel Gilbert DIENDERE, homme de confiance du chef de l’Etat et chef d’Etat major particulier de la présidence du Faso. Ce deuxième mandat de député, Fatou DIENDERE l’assume pleinement aussi bien au parlement que dans son fief du Passoré. Elle a été deux années durant (2002-2004) secrétaire parlementaire. Elle se signale aussi sur le terrain par ses nombreuses initiatives dans le domaine du sport et du bien-être des femmes.

Idiéma Véronique Kando

Elle st elle originaire du Sanguié. Professeur des Lycées et Collèges, elle a été mordue par le virus de la politique depuis les premières heures de la révolution des capitaines en août 1983. Elle a franchi les portes du parlement pour la première fois en juin 1997. Sitôt les commissions générales créées en juin 2002, Idiéma Véronique KANDO a été élue par ses collègues, présidente de la commission des affaires étrangères et de la défense (CAED) ; Elle a dirigé cette importante commission deux années durant avant de passer la main en juin 2004.

Bana Ouandaogo

Ell a été, à l’instar de Fatou Diendréré, membre du premier bureau de la troisième législature. Originaire de la région du Sahel, elle a été ministre de l’action sociale et de la solidarité nationale. Elle peut être considérée comme un poids dans sa région où malgré les mentalités peu favorables à l’épnouissement des femmes, elle été élue deuxième sur la liste CDP du Sahel.

Aïssata Sidibé

Député ADF-RDA, elle a eu l’honneur de conduire la liste de son parti dans la région de la boucle du Mouhoun. C’est une grande confiance pour cette « novice » politique qui n’a été connue du public que depuis son élection. Elle bénéficiera de la même confiance à l’Assemblée nationale. Elle est élue secrétaire parlementaire en 2002, elle conservera même le poste depuis lors.

Marie Blandine Sawadogo née Ouédraogo

est un cadre du ministère de l’action sociale. Avant son entrée au parlement, elle a exercé d’importantes responsabilités. Originaire de Pabré dans la province du Kadiogo, Blandine Sawadogo n’est autre que l’épouse du ministre des enseignements sécondaire, supérieur et de la recherche scientifique. C’est sur elle que s’est porté le choix de l’Assemblée nationale comme membre du parlement panafricain.

Kaka Madeleine Bonzi

Elle est arrivée à l’hémicycle grâce à la confiance des électeurs de la boucle du Mouhoun. Elue deuxième sur la liste CDP de cette région, K. Madeleine Bonzi est aujourd’hui membre du bureau de l’Assemblée nationale. Elle a fait son entrée dans cette instance en juin 2004.

Saran Séré/Sérémé

est, elle aussi, originaire de la région de la Boucle du Mouhoun. Comme sa « soeur » Bonzi K. Madeleine, elle siège au sein du bureau du parlement depuis juin 2004. Dans son Sourou natal, elle essaye d’organiser ses soeurs pour donner une meilleure place aux femmes.

Marie Suzanne Coulibaly/Kondé

Elle a été élue dans la région de la Boucle du Mouhoun où elle a conduit la liste de son parti, le PDP/PS. A l’Assemblée nationale, c’est elle qui a été appelée pour assumer les charges de présidente de la commission du développement économique et de l’environnementet, ce depuis juin 2004.

Marlène Habata Zébango née Kiélo

Elle est bien connue dans le paysage politique burkinabè. Elle a été dans les années 1990 l’une des premières femmes chefs de parti. Pour la présente législature, elle a été élue sur la liste nationale de l’ADF-RDA.
Au moment de la crise qu’a connue le parti, elle a pris fait et cause pour Hermann Yaméogo et a du même coup rejoint l’UNDD .

A l’Assemblée nationale, elle se signale par des participations à des missions importantes comme celle qu’elle a effectuée à New York pour prendre part aux travaux de la session de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Yéri Adèle Kambou épouse Tiemtoré

Elle est originaire de Kampti dans la région du Sud-ouest. Cependant elle a été élue sur la liste nationale par son parti, le congrès pour la démocratie et le progrès.

Avec son statut d’élue, elle tente d’entretenir la flamme de l’unité dans son Kampti natal avec le lancement de compétitions sportives et culturelles.

Josephine Drabo/Kanyoulou

Issue des rangs du Parti pour la renaissance natioale (Paren) du professeur Laurent BADO, elle est cadre du ministère des finances. Elle essaye d’occuper ses soeurs du Sanguié à travers diverses activités. Elle participe également à la promotion de la jeune fille en parrainant les prix de l’excellence au primaire. Joséphine Drabo Kanyoulou a conduit la liste de son parti au plan national.

Cécile Beloun

Première suppléante sur la liste CDP du Nord, elle a eu accès à l’hémicycle dès l’annonce de la formation du gouvernement en juin 2002. Elle est très active dans son Yatenga natal où elle bouscule aussi bien dans la politique que dans le social. Ainsi, elle est conseiller municipal de Ouahigouya et présidente de l’AMMIE , une association d’aide aux malades.

On peut dire que le virus de la politique a visiblement gagné le sexe dit faible. Les hommes n’ont qu’à se le tenir pour dit , la bataille sera désormais rude à l’avenir. L’argument de la féminité utilisée jusque-là pour écarter des candidates vient d’être battu en brèche.

Les treize élues de la troisème législature ont fait la preuve qu’une femme responsabilisée peut donner les meilleurs résultats. Au regard du résultat à mi-parcurs, les princesses Guimbi Ouattara et Yatenga, les héroïnes historiques de la cause féminine au Burkina, n’auront pas à se retourner dans leur tombe car, les treize amazones de l’hémicycles portent haut le drapeau de la femme burkinabè.

Y. Koussoubé
Lefaso.net



Vos commentaires

  • Le 25 mai 2007 à 14:29, par yahaya , de Milan (Italie) En réponse à : > Les treize amazones du Parlement burkinabè

    Je souhaite seulement bonne chance à SAREN SEREME qui me semble etre la plus jeune de ces treize amazones du parlement burkinabè, et surtout du courage.