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Cinquantenaire de l’OUA/UA : Introspection, prospection et projection au menu

mercredi 22 mai 2013.

 

Les Etats africains commémorent cette année le 50ème anniversaire de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) sous le thème « Panafricanisme et Renaissance africaine ». Quel est l’état du continent 50 ans après la mise en place de cet instrument destiné à la réalisation de ses ambitions et de ses aspirations ? Quel avenir envisager pour les cinq prochaines décennies ? Un coup d’œil furtif sur le quotidien des populations africaines impose que cet évènement soit une occasion de réflexion collective, un temps d’introspection, de prospection et de projection.

Convaincus de leur droit inaliénable de déterminer leur propre destin, les peuples africains ont contraint les puissances coloniales présentes en Afrique, à accepter leurs revendications d’indépendance. C’est pendant ce vaste processus de décolonisation débuté à la fin de la décennie 50 que la grande majorité des Etats africains ont accédé à la souveraineté nationale.

Ayant marqué de leurs empreintes indélébiles cette lutte d’émancipation des peuples africains, les leaders politiques de l’époque ont très tôt, senti l’impérieuse nécessité d’unir leurs forces pour bâtir une entité dont la puissance et le rayonnement permettra d’offrir aux populations le bien-être, et de faire entendre la voix du continent sur la scène internationale. Ainsi, le 25 mai 1963, 32 Etats vont porter sur ses fonts baptismaux l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA).

La nouvelle organisation qui incarne les aspirations des peuples, s’est vue fixer comme objectif principal « d’accélérer la libération totale de l’Afrique du colonialisme et de toutes formes de discriminations, en l’occurrence l’Apartheid ». L’OUA s’est également engagée à promouvoir l’unité et la solidarité entre les Etats africains en vue de poser les bases d’un avenir politique et économique durable.

Ainsi, dès les premières heures de la création de cette institution, des efforts furent consentis par des hommes et des femmes pour l’acquisition d’une réelle indépendance du continent. Ce jubilé d’or offre une belle occasion de reconnaître et de saluer la vision des Pères fondateurs de l’OUA mais également de tous les héros et héroïnes des luttes de libération de l’Afrique. Leur détermination et leur engagement ont permis à l’OUA de pleinement remplir sa mission historique.

La nécessaire mue de l’OUA vers l’UA

Si l’Organisation continentale au constat a, pleinement rempli sa mission historique, les attentes et les défis des peuples africains ont imposé une nécessaire réorientation de l’OUA. Prenant la mesure des nouveaux défis du continent, les Chefs d’Etats africains ont donc opéré une mue de l’OUA pour la transformer en une Union qui vise à promouvoir une « Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens, et constituant une force dynamique sur la scène internationale ». Ce processus a démarré en 1999 à Syrte en Libye, s’est poursuivi en 2000 à Lomé avec l’adoption de l’Acte constitutif de l’Union Africaine et s’est achevé avec la Conférence inaugurale tenue à Durban en 2002. L’Union Africaine s’est alors vue assigner la mission de servir de fer de lance pour le développement durable du continent.

Une décennie après sa création, l’Union est sur une multitude de chantiers. Les défis du continent se présentent sur plusieurs fronts dont les plus pressants sont la paix et la stabilité, la sécurité, les infrastructures, l’éducation, la santé, le développement industriel, économique et agricole, l’intégration, le commerce.

Les cinquante-quatre (54) pays membres de l’Union Africaine sont tous à des degrés divers, concernés par ces défis. Mais le plus têtu et le plus crucial de tous ces problèmes demeure les menaces à la paix, à la stabilité et à la sécurité. En effet, sans la paix et la stabilité aucun effort de développement n’est envisageable. Malheureusement depuis plusieurs années des conflits et des crises internes sont le lot de plusieurs pays sur le continent, hypothéquant ainsi la prise en charge des questions liées au développement.

Les Conférences des Chefs d’Etat prévues sur des thèmes précis sont souvent devenues des tribunes de résolution de conflits et de crises dans les pays membres. Des efforts sont déployés pour la gestion de ces crises mais plusieurs fronts restent ouverts, des tensions demeurent vives par endroits avec même de nouvelles formes de menaces que sont le terrorisme, l’extrémisme violent et les trafics de tous genres. Ces situations de guerres et de conflits ouverts minent sérieusement le développement du continent et l’exposent à la misère malgré les immenses richesses dont il regorge. Les pays africains se retrouvent donc dans un cercle vicieux duquel ils doivent forcément sortir pour continuer d’exister et mieux, d’émerger.

La célébration du cinquantenaire de l’OUA/UA sous le thème « Panafricanisme et Renaissance africaine » poursuit cet objectif. Le programme de la célébration soumis par le groupe des Ambassadeurs à Addis s’appuie sur la situation du continent et de l’Union. « Il commence par une réflexion sur les cinquante dernières années, le chemin parcouru à ce jour et à celui parcourir par l’Afrique au cours des cinquante prochaines années. L’axe majeur de cet agenda est un programme de revitalisation sociale, économique et politique, qui permettra de jeter un pont entre le passé, le présent, l’avenir, et de déterminer l’héritage qui sera légué aux générations futures. Il doit favoriser un processus de socialisation panafricaine qui permettra aux générations actuelles et futures de s’imprégner des enseignements tirés de l’histoire et de les utiliser pour accélérer l’intégration et le développement du continent ».

L’Afrique maître de son destin

Face aux crises multiformes qui frappent le monde, il est impératif pour l’Afrique de trouver définitivement les voies et moyens d’un développement durable. Cela impose que l’Union joue pleinement le rôle à elle confiée, à savoir : « bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène mondiale ».

Les différents Portes-feuilles attribués à la Commission illustrent pertinemment la prise de conscience des dirigeants sur les attentes et les priorités des populations. Il s’agit notamment de la paix et la sécurité (prévention, gestion et règlement des conflits et lutte contre le terrorisme), des Droits de l’Homme, (démocratie, bonne gouvernance…), des infrastructures et de l’énergie, des affaires sociales (santé, enfants, lutte contre la drogue…), des ressources humaines, des sciences et des technologies (éducation, formation…), du commerce et de l’industrie, de l’économie rurale et de l’agriculture (sécurité alimentaire, élevage, environnement, eau et ressources naturelles, désertification), et de l’intégration.

Pour plus d’impacts sur le quotidien des populations, la prise en compte de ces différentes préoccupations dans l’organisation de la Commission devrait permettre à cette institution continentale de dépasser le stade institutionnel pour devenir formellement opérationnelle.

Le Burkina Faso joue sa partition

De l’Organisation de l’Unité Africaine à l’Union Africaine, notre pays, la Haute Volta devenu aujourd’hui Burkina Faso, a su apporter sa contribution aux nobles objectifs de l’organisation continentale.

Aujourd’hui, le Burkina Faso ne ménage aucun effort pour apporter sa contribution dans la réalisation des objectifs de l’Union. Sur toutes les questions de préoccupations sur le continent, notre pays a toujours participé aux échanges pour conjuguer son expertise avec celle des autres. Il abrite actuellement le Centre International pour l’Education des Femmes et des Filles en Afrique (CIEFFA) et la structure de l’Union chargée de la promotion de la recherche et de développement agricoles dans les zones semi-arides de l’Afrique (UA/SAFGRAD).

Sur la question cruciale de la paix et de la sécurité, condition obligée pour tout développement durable, le Burkina Faso sous le leadership de son Président a fait le pari de la paix par le dialogue. Il s’est énormément investit et s’investi encore par de moyens pacifiques dans la recherche de solutions aux multiples crises et conflits qui minent le décollage du continent.

Aujourd’hui plus qu’hier, le continent africain, est face à son destin. Riche à tout point de vue, l’Afrique doit enfin forger son destin, celui où ses enfants vivront dans la paix et la sécurité, mangeront à leur faim, s’instruiront, et se soigneront décemment.
Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Régionale

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Vos commentaires

  • Le 22 mai 2013 à 17:22, par Femme de caserne En réponse à : Cinquantenaire de l’OUA/UA : Introspection, prospection et projection au menu

    Le constat est amer et alarmant à cause de certains dinosaures qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts mettant ainsi la démocratie en péril.

  • Le 23 mai 2013 à 17:25, par Sidpasata - Veritas En réponse à : Cinquantenaire de l’OUA/UA : Introspection, prospection et projection au menu

    TOUJOURS RACONTER DES FABLES POUR SE FAIRE PLAISIR. Seulement deux exemples qui montrent que nous tournons en rond depuis des siècles : 1- Depuis que le commerce triangulaire, l’Africain a toujours été la bête de somme pour produire ce dont les européens ont besoins. L’esclave noir a produit le coton en Amérique et aux Antilles pour l’homme blanc, le paysan africain produit toujours le coton pour les étrangers, alors même que nous importons les pagnes, les t-shirts et autres vêtements, les compresses, bandes et cotons pour la médecine. Nous sommes toujours esclaves. 2- Sous la colonisation française nos échanges ne pouvaient pas se faire directement en francs français, mais en une monnaie de singes imitant le vrai franc français, le franc CFA, franc des Colonies Françaises d’Afrique. Devenues "indépendantes" et "souveraines", les même colonies françaisee n’ont pas encore leurs propres monnaies, elles ont garder leur monnaie unique, le franc CFA de la Communauté Francophone d’Afrique ! QUELLE SUBTILITÉ ET QUELLE SINGERIE ! Continuons nos discours d’autosatisfaction, nous irons loin, très loin même.