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Professionnalisation du journalisme au Burkina : Kadou Ki s’interroge sur l’apport de la carte de presse

mardi 26 mars 2013.

 

Le comité technique de la carte de presse a tenu ce 26 mars 2013 à Ouagadougou, une session relative à l’examen des demandes de renouvellement. Cette session a aussi permis d’examiner de nouvelles demandes. Une semaine auparavant (20 mars), l’élève-conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, Toutoa Bienlo Kadou Ki livrait les résultats de son travail de recherche sous le thème : « Apport de la carte de presse à la professionnalisation du journalisme au Burkina », sous la direction de Dr Cyriaque Paré.

La carte de presse a été instituée au Burkina en 2009 pour assainir le milieu de la presse. Plus de trois ans après son institution -avant la session de ce 26 mars 2013-, 632 dossiers ont été examinés par le comité technique de la carte de presse et du laisser-passer. 575 documents ont été délivrés dont 448 cartes de presse (pour les journalistes) et 127 laisser-passer (pour les assimilés). En vue de l’obtention du diplôme de conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication, Kadou Ki a choisi de se pencher sur l’apport de ce document sur la professionnalisation du journalisme au Burkina. « La carte de presse ne confère pas la qualité de journaliste ; elle la certifie tout simplement. Mais, nous pensons que la carte de presse est un instrument incontournable par lequel la profession fera le ménage en son sein », estime-t-elle. C’est donc dire que le professionnalisme n’est pas l’apanage des seuls journalistes titulaires d’une carte de presse.

Pour montrer l’importance de la carte de presse pour une pratique plus professionnelle du journalisme au Burkina, Kadou Ki a procédé à l’analyse des conditions d’attribution, la vérification de la réalité des avantages liés, ainsi que l’analyse des changements opérés depuis l’institution de ce document. Au total, ils ne sont que 192 journalistes détenteurs de la carte de presse dans la capitale, selon les résultats de cette étude. Pour mener à bien son travail, compte tenu de la modicité de ses moyens et du délai relativement court, Kadou Ki a opté pour un échantillon de 111 journalistes (61 détenteurs et 50 non détenteurs), tous résidant à Ouagadougou.

La carte de presse suscite peu d’engouement

La délivrance de la carte de presse marque l’appartenance à une profession, elle est la reconnaissance d’un statut légal. Mais, le constat n’est pas encourageant : « la carte de presse suscite peu d’engouement » de la part des journalistes.

Pourtant, 91% de dossiers déposés ont reçu l’accord du comité technique. Ce manque d’intérêt serait lié à la non effectivité des avantages professionnels et socio-économiques de ce document. « L’instauration de la carte de presse au Burkina a suscité l’espoir d’un changement, d’un renouveau de la pratique journalistique. Elle a pour mission d’assainir le milieu, d’acquérir un statut légal et d’améliorer les conditions de travail grâce aux avantages relatifs à sa détention. Il s’agit d’un meilleur accès aux sources d’information, aux bâtiments et évènements publics, d’une réduction sur les frais d’hôtels, de transports, d’achats de matériel de travail », soutient l’élève-conseiller. Malheureusement, elle n’ouvre pas toutes ses portes.

En 2010, l’intérêt pour le document était grand. Mais, il s’est vite estompé car « la raison d’être de la carte de presse a été mal comprise », précise Kadou Ki. Y compris dans le milieu de la presse. Tous pensaient prioritairement aux avantages financiers. Et la désillusion fut grande.

Des recommandations

Afin de réveiller cet engouement, l’impétrant a fait quelques recommandations. Il s’agit de la poursuite de la sensibilisation par le comité technique chargé de l’attribution de la carte de presse et du laisser-passer, l’élaboration de textes lois plus explicites sur ces documents et la nécessité de l’effectivité des avantages liés à ce document.

Jugeant le thème actuel et pertinent, le jury présidé par Jean Claude Méda, président de l’Association des journalistes du Burkina (et avec comme membres Bakari Hubert PARE du CSC et Cyriaque PARE, directeur de Memoire) a décerné la note de 16/20 à la candidate. A la grande satisfaction des amis, parents et camarades présents pour l’occasion.

Moussa Diallo

Faso-tic.net



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