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Pazouknam Jean Baptiste Ouédraogo, étudiant réalisateur : « J’ai peur d’avoir des prix et… »

mardi 26 février 2013.

 

A 27 ans, il participe au FESPACO pour la première fois, en tant que réalisateur. Avec deux films en compétition : « Confess » dans la catégorie court métrage et « Une partie de nous » dans la catégorie studio-école. Ce jeune étudiant de l’Institut supérieur de l’image et du son (ISIS) du Burkina est déjà à son 13e film. Mais, a-t-il déjà les épaules assez larges pour porter un poulain de Yennenga ? Pazouknam Jean Baptiste Ouédraogo préfère ne même pas y penser pour l’instant.

« Je suis le réalisateur le plus timide du FESPACO, c’est pourquoi mon film ne fait que 4 mn ». C’est en ces termes que JB comme on l’appelle a détendu la salle de ciné Burkina ce 26 février, juste avant la projection de son film « Confess ». A travers ce film philosophique, un politicien africain, aux dernières heures de sa vie, confesse ses péchés contre son pays et contre l’Afrique à un religieux blanc. Que de symboles et de paroles codées. La lumière et le dialogue sont impressionnants.

Les cinéphiles venaient ainsi de voir le film le plus court du FESPACO 2013. Avec seulement trois comédiens et une salle, « Confess » a été tourné en Belgique lors du festival KINO. KINO « est un concept qui amène les jeunes à libérer leur génie créateur, leur génie d’imagination, et avec le peu de moyen, le peu de décor, le peu de personnage, de faire un très bon film », précise Jean Baptiste Ouédraogo.

En compétition sur deux tableaux

« Une partie de nous », c’est le 2e film en compétition de Jean Baptiste OUEDRAOGO, dans la catégorie film studio-école. Tekla, une fillette de 8 ans est dotée de dons de communiquer avec les éléments de la nature. Elle se noue d’amitié avec un arbre de la cour de son père ; elle partage une grande partie de sa vie avec cet arbre. Un jour son papa décide d’abattre l’arbre parce que les racines de celui-ci ont poussé trop loin et risquent de faire tomber les murs de la maison. Avec cette histoire, JB entend remporter le prix dans cette catégorie.

Le FESPACO est un tremplin pour les jeunes réalisateurs. JB en est fier d’avoir deux films en compétition officielle. « C’est un créneau qui permet aux jeunes de s’exprimer et d’attirer les bailleurs de fonds, des sponsors et aussi d’exprimer nos talents. Vraiment, je suis très content d’avoir deux films en compétition », avoue-t-il. Mais, comment lui-même évalue-t-il ses chances de remporter le poulain d’or de Yennenga ?

« Pour une première participation et j’ai deux films en compétition, c’est déjà une victoire. L’essentiel est déjà fait, je ne cherche pas de prix. J’ai peur d’avoir des prix et dire que je suis grand maintenant », déclare JB. « Je suis à l’école, je dois apprendre. Que j’aie des prix ou pas, je pense que je peux encore mieux faire pour vendre l’image du Burkina », poursuit le jeune réalisateur.

Pazouknam Jean Baptiste Ouédraogo, 27 ans, poursuit ses études à l’Institut supérieur de l’image et du son de Ouagadougou, option réalisation. Il a déjà réalisé ou co-réalisé 13 films dont les plus connus sont : Trouble Coincidence, Dès L’aube, Kungo, Confess, Ma Fille Excisée.

Communication et journalisme

Mais avant de s’essayer au 7e art, JB a effectué des études de communication et journalisme, option communication pour le développement au département communication et journalisme de l’université de Ouagadougou. « J’avais l’intention de travailler dans le cadre du développement. Mais il faut que j’ai en main des outils de l’audiovisuel. C’est ce qui m’a fait basculer en cinéma pour apprendre encore plus pour revenir servir la communication », confie-t-il. C’est en soi déjà une victoire pour JB de figurer sur deux tableaux de la compétition du plus grand festival panafricain du cinéma. Mais, un prix ne ferait que galvaniser davantage l’étudiant-réalisateur.

Moussa Diallo

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