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Yacouba Traoré, directeur général de la RTB : La 7e rentrée « sous le signe du renforcement et de la déconcentration »

dimanche 13 janvier 2013.

 

La rentrée RTB, c’est désormais une tradition pour la Radiodiffusion télévision du Burkina. Placée sous le signe du renforcement et de la déconcentration, la 7e édition aura lieu du 18 au 20 janvier 2013. Dans l’interview qu’il nous a accordée, le directeur général de la RTB, Yacouba Traoré lève un coin du voile sur les activités au programme et fait une ouverture sur la 8e rentrée prévue pour se tenir en octobre prochain. Soirée des académiciens (Faso académie), lancement de la saison 3 de la série Affaires Publiques, lancement de la RTB2-Centre constitueront les faits marquants de la 7e rentrée RTB qui aurait dû se tenir en fin 2012.

Lefaso.net : La RTB organise sa 7e rentrée télévisuelle à compter du 18 janvier prochain, côté préparatifs, peut-on dire qu’on est fin prêt à une semaine de l’évènement ?

Yacouba Traoré : Au jour d’aujourd’hui, on est prêt parce que si on nous dit d’émettre au niveau de la RTB2-Centre, les choses sont fin prêtes. Au niveau des préparatifs de la cérémonie elle-même, nous sommes prêts. L’autre inquiétude, c’est que jusqu’au 15, le parrain était dans sa cérémonie coutumière. Il s’agit de sa Majesté le Mogho Naaba Baongo. Il est de retour, donc on peut dire que l’inquiétude est levée.

Lefaso.net : Sous quel signe vous placez la 7e rentrée RTB ?

Yacouba Traoré : Sous le signe du renforcement et de la déconcentration. On a eu la RTB2-Hauts Bassins en 2010, on aura la RTB2-Centre cette année. Voilà, on essaie de renforcer le processus de déconcentration parce que selon le schéma du ministre de la communication, il faut que chaque région ait une chaine de proximité.

Lefaso.net : Rappelez-nous les activités au programme de cette rentrée ?

Yacouba Traoré : Vous aurez une soirée spéciale dédiée aux lauréats de Faso Académie ou bien les artistes qui ont marqué Faso Académie. L’invité d’honneur, c’est Salif Kiékiéta dit Smarty. Vous aurez une soirée spéciale « Affaires Publiques » pour le lancement de la 3e saison de la série Affaires Publiques. Et puis, vous aurez bien entendu la soirée de lancement de la RTB2-Centre dans les locaux de la radio nationale.

Il faut dire aussi que sa Majesté le Mogho Naaba doit nous remettre un certain nombre d’équipements numériques à l’occasion de cette rentrée. Du reste demain (ndlr : l’interview a eu lieu le 11 janvier), nous sommes invités dans la cour avec le comité d’organisation pour le remercier d’avoir accepté parrainer cette édition.

Lefaso.net : Quelle est la grande innovation pour cette édition ?

Yacouba Traoré : Cette année, la grande innovation, c’est le lancement de la RTB2 Centre. Vous savez qu’à l’occasion de la rentrée RTB que nous avons effectué à Bobo-Dioulasso en 2010, nous avons lancé la RTB2-Hauts-Bassins qui rayonne sur Bobo-Dioulasso et ses environs. A l’occasion de cette 7e rentrée RTB, nous allons lancer la RTB2-Centre qui va rayonner sur Ouagadougou et ses environs. Ce sont des chaines de proximité qui émettent essentiellement en langues nationales. A Bobo, c’était le Dioula. A Ouaga, ce sera le Mooré, le Dioula et le Fulfuldé parce que Ouagadougou est particulier. Au-delà du fait qu’il se situe dans une zone où le Mooré est dominant, il faut tenir compte du fait aussi que c’est la capitale et que les trois principales langues se retrouvent ici. Donc, on va parler à 85% le Mooré, le Dioula et le Fulfuldé.

Lefaso.net : Est-ce à dire qu’il n’y aura plus ces langues à la RTB nationale ?

Yacouba Traoré : Il y aura ces langues à la RTB puisque la RTB2 ne couvre que Ouaga et ses environs. Alors que pour que les informations soient entendues dans ces langues sur l’ensemble du territoire, il faut la chaine nationale. Donc, à la RTB, nous estimons que l’un ne gêne pas l’autre, la mission des RTB étant entre autres de faire la promotion des cultures nationales à travers la valorisation de nos langues.

Lefaso.net : A l’issue de cette rentrée, faut-il s’attendre à voir de nouvelles émissions sur les antennes de la chaine nationale ?

Yacouba Traoré : Oui, il faut surtout s’attendre à la redynamisation des émissions qui existaient et qui ont d’une manière ou d’une autre périclité. L’émission littéraire existait, nous allons la faire revivre. Il est inacceptable que nous n’ayons pas d’émissions pour enfants. Donc, il faut faire revivre l’émission sur les Enfants. Depuis que Marguérite Doanio a été admise au journal du 20h, cette émission-là est morte de sa belle mort.

Mais, au-delà de ça, cette année est particulière pour la RTB, elle coïncide avec les 50 ans de la RTB. La télévision a été lancée le 05 août 1963. Donc, le 05 août 2013, la télévision aura 50 ans et nous allons célébrer ce cinquantenaire.

A l’occasion de ce cinquantenaire, nous allons ajouter à radio Gaoua une dimension télévisuelle. Ce sera l’occasion pour la RTB2-Sud-Ouest s’il plait à Dieu d’émettre aussi dans les principales langues de la région. Mais au-delà de ça, nous sommes en train de voir dans quelle mesure on peut créer RTB Matin sur la nationale avec un programme matinal tous les matins sur le RTB télé nationale. Ce sont là quelques innovations.

En 2013, vous avez la 7e rentrée RTB à Ouaga, le lancement de la RTB2 Centre, vous avez aussi le cinquantenaire de la télévision nationale où l’accent sera mis sur le lancement de la RTB2 Sud-Ouest. Et vous aurez la 8e rentrée RTB en 2013. Vous savez que la 7e rentrée devait se tenir en 2012. Mais à cause des élections couplées et la fête de l’indépendance, c’est pour nous donner les moyens de bien préparer ces évènements que nous avons décalé cette rentrée en 2013. C’est dire que vous aurez deux rentrées RTB en 2013.

Donc, la 8e va être placée sous le signe de l’accompagnement des pôles de croissance. Vous savez qu’il y a Bagré et bientôt Samandéni. Sans la dimension communication, ça va être compliqué. Donc, la RTB est déterminée, sur les instructions du ministre de la communication, à accompagner les pôles de croissance. C’est un double signe. L’autre signe, c’est la préparation du public à l’avènement de la télévision numérique de terre. Pour toutes ces raisons, nous souhaitons que cette rentrée qui va être organisée en octobre de cette année soit placée sous le parrainage du président de l’ARCEP.

Lefaso.net : Sept ans déjà que vous organisez des rentrées RTB, rappelez-nous la philosophie qui sous-tend ces rentrées RTB ?

Yacouba Traoré : Cette année, grâce aux efforts du ministre de la communication, nous avons bénéficié d’un emprunt d’environ 15 milliards de francs CFA. Avant cet emprunt, la RTB n’a jamais eu un budget consistant qui puisse lui permettre de faire de grandes réalisations.

Quand moi, je suis venu à la direction de la télévision, pendant l’hivernage on ne pouvait pas marcher dans la cours de la télévision. Donc, il s’agissait de fédérer les énergies, de chercher les moyens pour améliorer les conditions des agents. C’est ça qui fait la particularité de notre rentrée. Si non, ailleurs, pour les chaines de télévision dignes de ce nom, il y a des rentrées qu’on appelle cérémonie de grille de programme. A l’occasion de ces rentrées, on présente les nouveaux programmes de la chaine, on présente les nouveaux journalistes, les nouveaux animateurs et on parle même des programmes et des animateurs qui ont été virés pour insuffisance de résultat. Donc, c’est une tradition, c’est une activité qui permet, après une année de travail intense de se retrouver pour dire que nous appartenons à une même famille, la famille de l’audiovisuelle. Voici, l’esprit qui sous-tend l’organisation des rentrées RTB.

Nous, on n’appelle pas ça cérémonie de grille de programme parce que tout simplement nous voulons qu’au-delà de la cérémonie, qu’il reste quelque chose de fondamentale sur le terrain. Vous voyez, lors de la 6e rentrée RTB, nous avons lancé la webdiffusion. Grâce à la webdiffusion, la diaspora peut suivre en direct nos émissions. Donc, il faut qu’à l’issue de chaque rentrée RTB, qu’on puisse dire voilà ce la RTB a pu réaliser au bénéfice de ses téléspecteurs, de ses auditeurs, de ses internautes.

Lefaso.net : Mais, peut-on dire que les résultats sont atteints depuis toutes ces éditions ?

Yacouba Traoré : C’est une politique de petits pas. Nous sommes fiers de nos résultats même si c’est des petits résultats parce que c’est fait avec grand cœur, c’est fait avec la contribution de tous les agents.

Interview réalisé par Moussa Diallo

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