Retour au format normal
lefaso.net

Alain Edouard Traoré : Commandeur de la Confrérie des compagnons de Gutenberg

mercredi 21 novembre 2012.

 

Le ministre burkinabè de la Communication et porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, est désormais Commandeur de la Confrérie des compagnons de Gutenberg, une association française créée au début des années soixante-dix pour, selon le deuxième Grand Maître Yvan Lesniak, « défendre la culture française et les valeurs humanistes dans le monde », et dont les membres de réclament de Gutenberg, l’inventeur de l’imprimerie moderne. Il a été intronisé le 16 novembre dans le Salon Royal de l’Hôtel Westin, ex Hôtel Intercontinental, au cours d’une cérémonie dite « Chapitre Solennel ». Six autres personnalités issues du monde la presse et de la communication ont été élevées au grade de Chevalier, Officier et Grand Officier, le titre de Commandeur étant le plus élevé !

19h30 : Les premiers invités, manifestement des habitués des lieux, commencent à arriver, dont Pierre Protar, ancien ambassadeur de la France au Burkina et chef de la délégation de la Commission européenne dans les années quatre-vingt dix. Le ministre Traoré et son épouse, arrivés du Burkina la veille sont accueillis par les membres de la Confrérie, reconnaissables au collier qu’ils portent autour du coup ! Il y a également Jean Guion, Compagnon de la Confrérie, président du Conseil international de solidarité avec le Burkina et ami du président Blaise Compaoré.
A 20 heures, on se transporte dans la grande salle qui accueille le Chapitre Solennel du jour. Il y a là du monde, des patrons de presse (Le Figaro, 20 Minutes, l’AFP) et de l’imprimerie.

A 20h40, trois coups de marteau retissent. L’assistance, répartie autour des tables en prévision du diner, se lève pour saluer l’entrée en scène des membres du bureau de la Confrérie. Le Grand Maître de la Confrérie, Jean Miot, ancien journaliste et ancien président de l’Agence France presse (AFP) prend la parole, ouvre la séance et se livre à une apologie de la presse imprimée : « A l’heure où les Cassandre, fascinés par les écrans, continuent de prédire la fin du papier, il est bon de vérifier que Gutenberg est encore bien vivant » lance t-il. Et pour le prouver, il cite le lancement de lancement de nouveaux magazines et le fait que les adolescents ont repris goût à la lecture, préférant le journal à la tablette.

« Ils disent qu’ils lisent leur journal en même temps qu’ils prennent leur goûter, dans le bus en allant à l’école, dans leur lit. Et pourtant, le Play Bac leur fournit également une version iPad, mais ils continuent de lire sur le papier », poursuit-il. Autre exemple qui, selon lui, montre que l’imprimé fait plus que résister au numérique, la bonne santé du Groupe Prisma. Leader dans la catégorie Magazine, il totalise environ 400 000 « lecteurs numériques », sur tablettes et autres supports contre 120 millions de « lecteurs papier ». Conclusion de celui qui a chopé le virus de la presse à l’âge de 16 ans : « L’écran sauvera l’écrit, mais l’écrit aura toujours le dernier mot ».
Les intronisations peuvent maintenant commencer. On présente le parcours professionnel de l’impétrant puis le Grand Maitre procède à son intronisation. Comme dans un rite d’initiation, il pose une épée son épaule droite, le front et l’épaule gauche, avant de lui passer un collier autour du cou.

Dans le portrait qu’il dresse de lui, Jean Miot a rappelé le parcours universitaire (études en droit et en philosophie) et professionnel (conseiller des affaires étrangères, enseignant à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature (ENAM) et à l’Institut des hautes études internationales de Ouagadougou) du ministre Alain Edouard Traoré, avant de le rassurer sur le sens de son intronisation comme Compagnon : « Il ne s’agit nullement d’une envie de colonisation », écrit-il. « Bien au contraire, nous avons tous ici le même idéal humaniste, le besoin de connaître et de partager avec nos frères africains ». En réponse, le ministre burkinabè de la Communication a exprimé sa gratitude à la Confrérie pour l’« immense honneur fait à mon pays et à moi-même », et indiqué que le gouvernement auquel il fait partie « œuvre inlassablement à communiquer autour des politiques publiques et à faire de la communication un élément essentiel de la transparence dans la gouvernance ».

Il a aussi souligné que le gouvernement soutient la presse presse privée par l’octroi de subventions annuelles et à l’occasion d’évènements spécifiques comme les échéances électorales. Il espère bénéficier de l’appui et l’expertise des membres de la Confrérie pour « élever davantage le secteur des médias au Burkina vers des sommets de qualité ».
Après le Maroc, l’intronisation du ministre burkinabè ouvre des perspectives d’implantation de la Confrérie en Afrique noire. « Son intronisation comme Commandeur lui permettra d’élargir son réseau relationnel, d’avoir des contacts avec les principaux responsables des grands groupes de médias et de l’imprimerie ; ça peut servir dans une politique de création d’une messagerie et d’imprimerie de qualité au Burkina », se réjouit Jean Guion, parrain du nouveau Compagnon.

L’entrée dans la Confrérie des Compagnons de Gutenberg concerne surtout ceux qui apportent quelque chose dans le développement des médias et de l’imprimerie, mais est aussi ouverte aux hommes politiques, chefs d’entreprises, etc. Elle compte 400 membres en France, et est implantée en Suisse, en Italie, en Allemagne, en Belgique, au Maroc, au Canada et au Brésil et est financée par les cotisations de ses membres en raison de 700 euros/an, soit 458500 F CFA. Au cours de la cérémonie, la Confrérie a remis un chèque de 2000 euros pour l’orphelinat Wamdé, qui accueille plus de 400 enfants à Ouagadougou

Joachim Vokouma, Lefaso.net


Les autres intronisés

- Jacques Richard, ancien journaliste et actuellement administrateur délégué de Edition Suisse Holding, propriété du Groupe Hersant avec près de 400 salariés et un chiffre d’affaires de 80 millions en 2011. Il est élevé au grade de Chevalier.

- Thomas Ehrnrooth, également élevé au grade de Chevalier, il est né d’un père travaillant dans l’industrie papetière, un secteur dans lequel il a entamé sa carrière depuis 1979, notamment à Finnpap, une société papetière finlandaise, aux Papiers Magazine à Paris, au Groupe Myllykoski et à UPM France SAS.

- Marc Tonkovic, diplômé de l’Ecole nationale supérieure de géologie et de prospection minière de Nancy, il est actuellement directeur des opérations industrielles pour Mondadori Magazine France. Il est élevé au grande de Chevalier.

- Michel Muller, élevé au grade d’Officier : Il a commencé sa carrière dans les industries graphiques du Journal d’Alsace à l’âge de 15 ans, puis adhère à la Confédération générale des travailleurs(CGT), fait un passage chez les Pompiers de Paris, et siège au Conseil économique et social de 1990-1998 où il s’occupe de dossiers environnementaux.

- Martin Werfeli : Né en 1956, il préside actuellement le groupe Ringier Print Holding dont il a impulsé le développement aux Etats-Unis, en Asie et en Europe de l’Est. Celui qui est élevé au grade de Commandeur est également très actif dans plusieurs fondations et associations caritatives.
JV

Lefaso.net



Vos commentaires