Retour au format normal
lefaso.net

Autant le dire… : Encore un énième forum…national ?

lundi 5 novembre 2012.

 

Blaise Compaoré sera ce mardi matin face aux corps constitués de la Nation pour échanger avec eux sur leurs préoccupations. Ce sera au palais des Sports de Ouaga 2000. Après les personnes âgées sur leurs préoccupations et leurs contributions à la consolidation de la paix et à la construction de la Nation, les femmes sur ce qu’elles pensent faire pour forger solidement les leviers du développement de leur pays le Burkina, les forces armées à l’occasion du 52e anniversaire de leur création pour maintenir la paix et la cohésion sociale, il y a juste quelques temps, le président Compaoré va parler directement avec une couche très importante de ses compatriotes : les corps constitués.

Et ce, dans le cadre du dialogue social que pilote le ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale. Sans doute que certains parleront de forum superfétatoire, de forum…de plus. Ce qui est tout à fait normal. Mais, ce qu’il convient de retenir, c’est que les Burkinabè ont des préoccupations, parfois spécifiques en fonction des couches sociales. En décidant donc de les rencontrer directement, sans intermédiaire, autour de questions qui les préoccupent, Blaise Compaoré leur donne l’occasion de les exprimer non seulement à lui, mais à l’ensemble de la Nation. Même si immédiatement des solutions ne peuvent pas être trouvées. Ne dit-on pas que qui veut trouver le remède à sa maladie doit la vendre ?

La gouvernance politique, la gouvernance économique, la gouvernance institutionnelle, sociale et même culturelle, etc, sont des questions essentielles qui sont régulièrement posées par les corps constitués au président du Faso à l’occasion des vœux de nouvel an et dans d’autres occasions. Quoi donc de plus normal qu’en retour, celui-ci trouve l’occasion d’échanger directement avec les principaux concernés. Dans tous les cas, ce sont des questions suffisamment transversales que seul le président du Faso, seul son gouvernement, encore moins l’Assemblée nationale ne peuvent à eux seuls leur trouver des solutions.

C’est pourquoi, il est important, voire indispensable que tous les acteurs concernés par ces questions puissent s’asseoir ensemble, les examiner et voir de commun accord quelles sont celles qui peuvent trouver des solutions à court terme, celles qu’il faut considérer dans le moyen terme et celles dont il faut envisager les solutions plus tard. Il ne s’agira donc pas pour le président du Faso de prendre tout seul des engagements, mais à l’ensemble des acteurs. Puisque, c’est une autre forme d’implication de tous dans la gestion de l’Etat. Il reste entendu que les décisions finales reviennent au chef.

Et justement, c’est pour cette raison, entre autres, qu’il faut que les recommandations, décisions et autres résolutions (comme on aime à les formuler) de ces rencontres soient bien suivies afin qu’elles produisent effectivement les résultats escomptés. Il ne servira à rien de réunir à chaque fois des couches sociales de la Nation pour dépenser de l’argent, gaspiller du temps et des énergies pour des questions qui vont rester dormir dans les tiroirs. On ose espérer que des dispositions sont déjà prises pour éviter ce genre de situations.

Car, l’expérience très récente montre bien que ce sont toujours ces questions non résolues, en suspens qui resurgissent d’une autre façon et qui constituent les crises sociales. Les Burkinabè ont donc les occasions à eux (ailleurs on préférerait des conférences nationales ou toutes autres formes de rencontres) pour exprimer leurs préoccupations, prendre des engagements et envisager ensemble l’avenir de leur pays.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso



Vos commentaires

  • Le 6 novembre 2012 à 10:24, par KODES BILL En réponse à : Autant le dire… : Encore un énième forum…national ?

    Je ne partage du tout votre avis sur ce forum qui est de trop. En réalité, si la volonté est de résoudre les problèmes, les corps constitués sont composé de plusieurs couches de la société et qui ont des problèmes spécifiques qui peuvent être résolus d’une autre façon et non dans une foire comme celle là. Cette rencontre a plutôt un autre objectif inavoué....