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Tribune de la femme/ Mamounata Nikiéma, réalisatrice cinéma : « Je suis ouverte, mais j’ai des principes »

jeudi 18 octobre 2012.

 

Elle est de ces personnes qui ne sont pas adeptes du pessimisme. Elle s’est appropriée cette citation pour toujours tenir bon : « Si tu vois le monde comme mille opportunités, tu trouveras ton chemin et tu iras là ou tu veux, mais si tu vois le monde comme mille mines tu n’oseras pas faire un pas parce que tu te dira que ça va sauter ». Jeune femme au grand esprit, du journalisme, elle a préféré la réalisation cinéma pour dit-elle, mieux s’exprimer. Elle, c’est Mamounata Nikiéma. Rencontre !

Une femme dans un milieu dit réservé aux hommes, doit doublement travailler. Mamounata est bien consciente de cela. Ouverte d’esprit, elle dit avoir des principes. Elle privilégie énormément les échanges quelle que soit la question abordée. Petite de taille et juste un peu ronde, Mamou comme l’appellent affectueusement ses amies est d’un style assez simple. Jean, Tee-shirt ou chemise avec des chaussures baskets : voici un peu le style d’habillement de la belle et généreuse réalisatrice. En effet, après un Bac littéraire en 2001, elle s’inscrit au département de communication et journalisme, option communication pour le développement.

Elle s’intéressera après sa maîtrise en 2005 (qu’elle soutient en 2008), au cinéma. C’est ainsi qu’a-t-elle confié : « J’ai donc décidé de faire une spécialisation en réalisation de cinéma documentaire. J’ai bénéficié d’une bourse d’une année à l’Université Gaston Berger à Saint Louis au Sénégal au terme de laquelle, j’ai obtenu un Master 2 en réalisation documentaire de création en 2008 ». Munie donc de ce parchemin, Mamou n’a plus autre occupation que de faire des films documentaires tout en travaillant sur de petits projets dans le même sens.

La réalisation cinéma, un métier de contact !

Métier noble, le journalisme était une passion pour la jeune Mamounata. Mais la réalisation cinéma est venue prendre le dessus et elle ne le regrette point. Car dit-elle : « tout comme le journalisme, la réalisation est un métier de contact. L’on est toujours en relation avec des gens. On partage ce qu’on vit, mais également ce que vit aussi les autres ». Enrichissante à tous les niveaux, Mamounata a déjà 5 films à son actif dont 4 documentaires et une fiction. La dernière sortie est titrée : « Savoir raison garder » qui a émerveillé plus d’une personne.

Le financement, l’une des plus grosses difficultés !

Les difficultés dans la réalisation des films relèvent du financement. « Il n’y a pas de financement dans ce métier. Il est encore plus facile de faire de la fiction. Mais en documentaires, les règles sont assez exigeantes avec notamment les formats. Les accompagnements sont peu », explique la jeune réalisatrice l’air assez triste. Peu de fonds sont alloués à la réalisation des films documentaires, si fait que l’on doit se battre vigoureusement dans l’espoir d’avoir des projets. Là aussi, tient-elle à préciser : « Il ne faut pas que l’on accorde des projets à des personnes pour le simple fait qu’elles sont des femmes, car le milieu à tendance à faire croire que les femmes ne peuvent pas aller au bout de leur conviction. L’on doit avoir des projets parce qu’on le mérite ».

Cela, s’explique : « les femmes sont victimes de préjugés et l’on ne tarde pas à dire que les femmes cinéastes tout comme toutes les femmes publiques ont des cuisses légères. Mais ils se trompent largement ».

Ouvrir sa propre « boîte » de production

Ses relations avec les autres cinéastes sont des meilleures. De très franches collaborations. Mais comme toute personne ambitieuse, Mamounata qui vient d’avoir son propre matériel de travail, souhaite ouvrir sa propre « boîte » de production. Ecrire des films, des projets et se battre pour la recherche du financement sont ses occupations quand elle n’est pas sur le plateau de tournage. Elle est aussi la secrétaire de l’association « Africa Doc » qui fait la promotion du cinéma. La femme a son avis est celle qui a plus de volonté et d’engagement.

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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