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Université de Ouagadougou : Reprise effective le 1er septembre

mardi 2 septembre 2008.

 
Les étudiants s’attroupaient autour des tableaux d’affichage pour voir la programmation des examens.

Lors des assemblées générales de l’Association nationale des étudiants du Burkina (ANEB) et des différentes associations, les étudiants ont tous opté pour la reprise des cours. Ce lundi 1er septembre, ils étaient effectivement nombreux, les étudiants, à arpenter la cour de l’Université de Ouagadougou.

L’Université de Ouagadougou vivait une ambiance particulière ce lundi 1er septembre 2008. Déjà, sur l’avenue Charles-de-Gaulle, la majorité des motocyclistes et des cyclistes convergeaient vers l’université. Devant les amphithéâtres et les parkings, des étudiants devisaient. C’était aussi les retrouvailles. Les boutiques et les secrétariats publics avaient ouvert leurs portes.

Des étudiants lisaient la programmation des cours sur les tableaux d’affichage. On avait l’impression d’être dans une autre ville à l’intérieur de Ouagadougou.

Il y a une semaine à peine, régnait une incertitude sur l’effectivité de la reprise des cours ce lundi 1er septembre 2008 comme annoncée par les autorités universitaires. C’est ce que confirme Judicaël Gaël Lompo , étudiant en deuxième année de communication et journalisme : "Ces deux mois ont été un temps d’incertitude et de doute. On ignorait dans quelles conditions les cours reprendraient. On a aussi appris que les cités sont en démolition. On se demandait vraiment si on allait reprendre les cours".

Aoué A. Akampti, étudiant en première année de Sciences économiques et gestion (SEG) est d’avis avec M. Lompo. "Vous savez, on a beaucoup perdu pendant ces deux mois et demi. Pendant tout ce temps, on n’arrivait pas à bosser", a-t-il confié.

Ce manque de concentration est dû aux difficultés causées par la fermeture de l’Université. La suspension des allocations sociales, selon Vivien Akouandambou, a rendu la vie dure pour les étudiants.

Il y a eu des cours hier matin

A l’amphi B, situé côté est de la présidence de l’Université de Ouagadougou, des étudiants en médecine prenaient leurs cours. Malgré l’intervention de leur délégué, une partie de la salle a refusé d’être prise en photo. Selon M. Akouandambou, des étudiants en deuxième année SEG prendraient des cours en ce moment-là au SIAO (il était environ 9 heures). Ceux de la première année attendant la programmation des cours de travaux dirigés (TD). Selon les étudiants de cette filière, les cours théoriques sont terminés.

Le directeur des affaires académiques, de l’orientation et de l’information, M. Samuel Nakolendoussé nous apprend qu’il devrait rencontrer ses étudiants pour commencer ses cours de travaux pratiques fondamentaux pour leurévaluation.
Quelques étudiants restent dubitatifs "Vous savez, l’Etat a fait le minimum, mais j’ai des frères, des amis qui sont revenus des provinces. Ils ne savent pas où dormir. Il faut que le restaurant universitaire soit rouvert pour permettre aux étudiants de pouvoir au moins manger", reconnaît M. Akampti.

Nadine Konseiga, étudiante en première année de communication et journalisme, en attendant la programmation des examens, elle avoue sa satisfaction quant à la reprise. "C’est bien que les étudiants aient décidé de reprendre les cours. J’en suis vraiment contente. Si on veut mener un bras de fer, c’est nous qui allons perdre" a-t-elle prévenu.

Les inscriptions commencent demain

Les nouveaux bacheliers étaient sur le campus ce lundi matin. Il y avait de longues files au niveau de la comptabilité. "Je suis venu retirer ma pochette d’inscription" nous apprend Evariste S. Bougsaré. Titulaire du BAC D, il espère s’inscrire en droit. Gladys W. Douamba, elle, est titulaire également du BAC D. Elle compte s’inscrire en SEG. "J’ai choisi cette filière parce que je veux être économiste. C’est vrai, il y a beaucoup d’étudiants dans cette filière mais j’espère m’en sortir", a-t-elle affirmé. Elle dit suivre des cours d’anglais au centre de langue américain en attendant la reprise en décembre.

"J’ai eu peur que les cours ne reprennent pas mais j’ai gardé espoir. Dieu merci, ils ont repris. Nous les nouveaux, cela nous décourage", a confié Mlle W. Jeanne d’Arc Belem. Elle est titulaire du BAC G2 et compte s’inscrire en droit. Le cas échéant, les deux autres options sont les Lettres modernes (LM) et la sociologie. La majorité des étudiants souhaitaient s’inscrire ou en droit ou en SEG.

Au niveau de la direction des affaires académiques, de l’orientation et de l’information, tout est mis en place pour que tout se passe bien. Son directeur, M. Samuël Nakolendoussé nous apprend que son administration n’a pas chômé durant la fermeture du campus. Il fallait travailler pour une bonne reprise. "Nous avons pris les dispositions pour que les inscriptions se passent bien.

Les nouveaux bacheliers vont s’inscrire par ordre alphabétique. Cela consiste à faire en sorte que pas plus de mille étudiants ne s’inscrivent par jour. Les gens pensent que c’est en s’inscrivant le premier que l’on sera mieux orienté. Le dernier à s’inscrire a la même chance que le premier en fonction des critères définis", a expliqué M. Nakolendoussé. Les critères définis par sa structure orientent en fonction des performances obtenues au BAC et de la série du diplôme.

Selon ses explications, chaque candidat fait trois choix par ordre de préférence. Une commission est chargée d’orienter chaque étudiant en fonction des critères définis et de la disponibilité des places. Tous ceux qui ont 12 de moyenne sont orientés dans leur premier choix. Les bulletins des classes de seconde, première et terminale ne comptent plus dans la composition des dossiers d’orientation.

L’assurance de la direction des affaires académiques

"J’ai vu personnellement un parent d’étudiant accompagner son fils pour se faire un faux bulletin. Alors, j’ai dit tant que je serai là, cet étudiant ne pourra pas s’inscrire ici pour servir de leçon aux autres", a souligné M. Nakolendoussé. Les permutations ne sont plus possibles pour une question de justice sociale, toujours selon lui. Au paravant, des étudiants orientés hors de leurs choix essayaient de permuter avec d’autres dans leur situation. Il nous apprend que 90 % de ces permutations sont un échec. "C’est parce que certains veulent forcer les choses en trichant que se posent les problèmes de dérogation par la suite.

Imaginez un étudiant détenteur du BAC G2 et qui veut s’inscrire forcément en économie. Franchement, cela ne peut pas marcher", soutient-il.
Les inscriptions des Burkinabè de la diaspora se font en collaboration avec les ambassades. En Côte d’Ivoire par exemple, les inscriptions se font à l’ambassade du Burkina Faso dans ce pays.
Les fiches sont convoyées à Ouagadougou via Air Burkina. Son administration est alors chargée de traiter les différents dossiers.
la principale difficulté, selon M. Nakolendoussé, est l’entêtement de certains étudiants. Revenant sur la crise universitaire, il estime qu’un problème de communication n’a pas permis de régler plus vite la crise.
Il déplore un fait "il sera difficile à certains étudiants de s’inscrire à l’extérieur.

Les cours ont repris en Europe alors que nous, nous n’avons pas encore fini". Le directeur des affaires académiques rassure tout de même. Les treize mille nouveaux bacheliers seront tous orientés.
Pour Nadine Konseiga, "il faut que les choses se concrétisent. Il ne suffit pas de venir se présenter et repartir sans faire cours. Il ne faut plus qu’il y ait des troubles. Les autorités doivent souvent essayer de comprendre les étudiants".

Dans l’ensemble, tous les étudiants ont repris les cours avec enthousiasme. Il convient de saluer le retour à la raison des différents acteurs de cette crise. Chacun doit mettre un peu d’eau dans son vin afin que s’achève l’année universitaire 2007-2008. Il y va de la bonne santé du devenir de l’école burkinabè.

Boukari OUEDRAOGO (Stagiaire)

Sidwaya