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lefaso.net

<I>Le Reporter</I> : Un an déjà !

lundi 16 juin 2008.

 

Le journal que vous tenez est le douzième du Reporter. C’est donc le dernier numéro de sa première année d’existence, de lutte pour se maintenir et s’affirmer dans un paysage sociopolitique et médiatique presqu’imperméable. Mais grâce à votre soutien à tous, nous sommes restés debout et déterminés. Notre détermination et notre engagement se sont renforcés, au fil des mois, grâce aux échos qui nous parviennent de milliers de lecteurs à travers le territoire national et même au delà.

Dans le premier éditorial du Reporter intitulé « Le sens de notre engagement », nous écrivions ceci : « Nous avons choisi le domaine médiatique, convaincus que c’est là que nous pouvons le mieux apporter notre contribution à l’émergence d’une société démocratique réelle, une société de justice sociale, où le mérite, le travail, l’intégrité, l’éthique et la morale sont des valeurs essentielles. Oui, nous rêvons d’un Burkina Faso où le pauvre suscite chez les riches, compassion et solidarité ; où le faible bénéficie de la protection des forts ; où la solidarité n’est pas seulement un slogan mais une valeur essentielle dans nos rapports aux autres ; où toute vie humaine est sacrée ; où le culte de la personnalité et la réussite sociale à courte échelle sont bannis ; où la politique n’est pas l’apanage des médiocres, des méchants et autres marchands d’illusions ; où la nation est reconnaissante de ses fils méritants ; où le peuple mérite respect et considération.

Oui, nous rêvons d’un Burkina Faso où le respect et la protection de la dignité humaine constituent le fil conducteur de nos actes quotidiens ».
Ce rêve est le fondement de notre engagement. Nous continuons et continuerons de le nourrir, dans un contexte national où les dures réalités quotidiennes ont eu raison des principes éthiques et moraux, des valeurs sociétales et des aspirations à une vie en communauté où toutes les couches socioprofessionnelles cohabitent à égalité de chance dans l’accès aux biens et services publics de base.

Le Burkina Faso, comme bien de pays de la sous-région, est en effet dans une impasse étouffante du fait de la fracture sociale, de la crise de confiance entre gouvernants et gouvernés, de la longévité d’un pouvoir politique qui se contente désormais de se maintenir sans capacité de réaction appropriée aux aspirations du peuple au mieux-être. Cette impasse se renforce progressivement et dangereusement par la longue agonie morale qui fait que, de plus en plus, pour bien de citoyens de ce pays, seuls comptent l’accumulation de biens matériels, l’enrichissement et le pouvoir personnel à tout prix.

Naturellement, dans un tel contexte général, la démocratie, en ces principes de base, se trouve dévoyée et l’intérêt général est perçu comme la somme des intérêts particuliers et individuels. Dans cette compétition peu loyale pour les ressources et pour le pouvoir, les plus vulnérables se retrouvent exclus, écrasés par le poids de la misère économique et sociale et relayés à une citoyenneté de seconde zone.
Presque tous les secteurs de la vie publique sont verrouillés par des puissants qui ont instauré des monopoles de fait, qui tendent à convaincre les plus faibles d’esprit que nous sommes nés tard dans un monde où tout a été déjà dit et inventé. Il faut suivre ou se faire écraser.

Malgré tout, nous avons opté de continuer à rêver d’un Burkina Faso plus vivable pour tous. Nous sommes convaincus que les plus grandes nations ont été construites grâce aux rêves d’illustres personnalités qui avaient une haute idée de la vie en communauté. En Afrique, les indépendances ont été possibles parce que de grands Africains y avaient rêvé.

Nous sommes convaincus que cet autre Burkina est possible mais à la seule condition que ses filles et fils, dans un sursaut national, s’y engagent et s’y emploient sans calculs politiques ou économiques malsains.
C’est fort de cette conviction qu’il y a un an, nous avons décidé de nous lancer dans cette aventure en créant Le Reporter. Sans prétention de jouer les Zorro ni de chercher à plaire ou à déplaire, nous avons voulu simplement offrir à tous les Burkinabè ou africains, un espace de contribution à l’expression d’une autre façon de penser et de gérer le bien commun. Un an après, nous sommes heureux de constater que ce rêve est partagé par de nombreux lecteurs grâce auxquels le bébé que nous avons enfanté dans des conditions difficiles commence à nous donner des signes d’une croissance encourageante.

Nous exprimons notre profonde gratitude à tous ceux qui nous ont fait confiance malgré notre jeunesse (les lecteurs, les annonceurs, les institutions et personnes ressources, etc.)
Nous renouvelons ici notre engagement et notre détermination à poursuivre nos efforts pour que votre journal soit à la hauteur de vos attentes. Pour ce faire, nous étudions déjà la possibilité de changer la périodicité du journal pour vous permettre de l’avoir deux fois dans le mois.

Avec votre soutien à tous, le rêve continue. Nous avons le droit et même le devoir de rêver d’un Burkina meilleur à celui que nous avons. Si nous refusons de rêver de lendemains meilleurs, nous ne nous donnerons jamais les moyens de nous battre pour que s’arrête enfin le rouleau compresseur de la misère économique et morale qui nous écrase et nous avilit. Osons donc inventer l’avenir !

Boureima OUEDRAOGO

Le Reporter(reporterbf@yahoo.fr)



Vos commentaires

  • Le 17 mai 2011 à 12:30, par Ambroise COLOGO En réponse à : <I>Le Reporter</I> : Un an déjà !

    Félicitations pour le travail de qualité que vous faites et surtout le courage et la détermination avec lesquels vous exercez. Si le Burkina tient encore debout c’est sans doute en partie grâce à ceux qui, comme vous, ne cessent de dénoncer avec force et courage les multiples abus auxquels le long règne nous a habitué. Bravo !

  • Le 8 octobre 2012 à 07:58, par fof En réponse à : <I>Le Reporter</I> : Un an déjà !

    Jai une bavure faite par la douane de ouessa que voudrai denonce/\Donne moi e numero du directeur