
ECHEANCES ELECTORALES AU BURKINA : L’opposition pose ses conditions au Premier ministreHier mercredi 2 décembre 2009, à 17h, a débuté la rencontre entre le Premier ministre et les partis et formations politiques "légalement reconnus au Burkina Faso" sur les dispositions préparatoires à l’élection présidentielle de 2010. Pendant que Tertius Zongo parle d’accélérer le processus d’identification, le discours est tout autre du côté de l’opposition. En effet, celle-ci demande, entre autres, l’instauration d’un dialogue politique et la prise en considération du Chef de file de l’opposition. Dans son mot introductif, le Premier ministre a expliqué de long en large le processus d’identification de l’électorat, phase jugée indispensable dans le processus électoral. D’où la première phase de l’attribution massive de jugements supplétifs d’actes de naissance qui a permis l’enregistrement de 1 300 000 personnes sur les 4 200 000 Burkinabè qui ne l’étaient pas encore. Une deuxième phase a débuté le 1er décembre 2009 qui prévoit d’enregistrer 1 800 000 personnes. Ces enregistrements massifs permettront la délivrance des cartes nationales d’identité, seule pièce qui servira à l’établissement de la liste électorale. Ainsi, des ressources seront mises à la disposition de l’Office national d’identification qui pourra délivrer 25 000 cartes par jour, dont 15 000 à Ouaga et 10 000 à Bobo Dioulasso. Le Premier ministre a aussi évoqué des difficultés au niveau du vote des Burkinabè de l’étranger, les ambassades et consulats généraux étant exigus pour recevoir les électeurs et la loi ne précisant pas non plus si ce vote pouvait se dérouler hors de ces ambassades. A cela, il faut ajouter une difficulté budgétaire liée au montant du scrutin qui est passé à 20 milliards de F CFA au lieu de 7 milliards au titre du dernier scrutin présidentiel. La fin de ce discours marqua aussi la fin de la présence de la presse dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères où se tenait la rencontre. Mais à la sortie, les journalistes ont reçu le mémorandum du Cadre de concertation des partis politiques de l’opposition (CPO). Un mémorandum qui devra être remis au Premier ministre et dont le contenu porte sur des observations et des préoccupations sur la gouvernance de Tertius Zongo et sur les prochaines consulations électorales. Au titre du premier point, cette première phrase à l’adresse de Tertius Zongo :" Depuis votre nomination en juin 2007, les partis politiques membres du CPO constatent un manque de considération de votre part et de votre gouvernement vis-à-vis des partis politiques." Arguments invoqués, la rencontre de ce 2 décembre a été décidée unilatéralement par le gouvernement et les partis politiques n’ont été informés qu’à travers le ministère de l’Administration territoriale. Deuxième point, concernant le statut du Chef de file de l’opposition, le CPO estime que le gouvernement "traîne les pieds" pour appliquer ledit statut. En outre, le Chef de file n’a été "ni invité, ni informé", encore moins consulté sur les questions de la présente rencontre. De plus, "pendant qu’autour de nous, on fait appel au "talent de médiateur, de dialogueur" de notre président, force est de constater que celui-ci et votre (Tertius Zongo, ndlr) gouvernement n’ont jamais trouvé nécessaire de dialoguer avec leur propre opposition sur des questions nationales qui exigent le consensus." C’est pourquoi le CPO "exige" l’instauration d’un dialogue politique et la recherche du consensus dans la méthode de gouvernance politique. Quant aux consultations électorales, les partis membres du CPO "réitèrent leurs propositions sur les réformes politiques ; exigent en particulier la révision du fichier électoral (et) l’adoption de la carte biométrique comme carte d’électeur (...)" Le Premier ministre, à la fin de son discours introductif, avait dit ceci : "On ne sera pas d’accord mais à défaut, on se sera expliqué." Par Abdou ZOURE Le Pays Vos réactions (6) |