
Etalons : Traoré Idrissa "Saboteur" en pompierIdrissa Traoré dit Saboteur est le nouvel entraîneur des Etalons seniors. Un accord a été passé le jeudi 29 juin 2006 entre le technicien national du ballon rond et la FBF pour un contrat allant du 1er juillet 2006 au 30 septembre 2007. Présenté à la presse hier au siège de la FBF, Saboteur a animé séance tenante un point de presse. « J’ai l’insigne honneur de vous présenter l’honorable Saboteur au titre de nouvel entraîneur des Etalons seniors ». C’est en ces termes que le président de la FBF, Seydou Diakité qui venait fraîchement de signer le contrat avec le nouveau maître à penser des Etalons a présenté, dans les couloirs du siège fédéral, le technicien retenu à la presse. Puis Saboteur et ses nouveaux employeurs se soumettent à une séance photo. Le président Diakité avant de se retirer dans ses bureaux, lance : « Je lui donne toute la pleine responsabilité de la gestion de l’équipe nationale ». C’est tout dire. Idrissa Traoré n’est pas un simple entraîneur, c’est « un sélectionneur national » qui tiendra seul le bâton de commandement technique des Etalons. Le président de la FBF a ainsi mis à profit l’occasion pour couper court à une rumeur persistante. « On dit souvent que c’est nous qui faisons le classement. Mais Saboteur est là, il pourra le confirmer ou l’infirmer » a-t-il conclu. A la suite de ce cérémonial, le nouveau entraîneur, en compagnie du 3e vice-président de la FBF, chargé des équipes nationales convièrent séance tenante, les journalistes dans la salle de conférence de la FBF pour un point de presse. D’entrée de jeu, le 3e vice-président de la FBF, le Lt colonel Jean Baptiste Parkouda, déclara : « suite au départ imprévu de Bernard Simondi, nous nous sommes employés à trouver un coach national. Des candidatures nous sont parvenues mais pas celle de Saboteur. Mais après analyse de la situation, le comité fédéral a estimé que Saboteur était l’homme de la situation. Nous avons fait une démarche en ce sens et il a accepté ». Et le vice-président d’égrener les raisons qui justifient ce « choix bien pensé et responsable ». A deux mois du début des éliminatoires, il fallait selon le Lt colonel Parkouda, un technicien qui a une bonne connaissance du milieu. En plus, le vice-président affirme que Saboteur qui a la carrure requise était disponible car libre de tout engagement et réclamé par le public. L’aspect financier a aussi milité en faveur du choix de Saboteur. La FBF a reçu au total 6 candidatures pour ce poste. Mais les prétentions salariales de bon nombre d’entre eux ont découragé la structure fédérale. Saboteur, du fait qu’il soit entraîneur national, sera t-il payé au petit bonheur, s’est inquiétée la presse ? Le vice-président qui s’est refusé de révéler le salaire du coach des Etalons a néanmoins indiqué que le montant retenu arrange certainement les deux parties. La courte durée du contrat qui lie la FBF à son employé a suscité des interrogations au sein de la presse. A ce sujet, le vice-président a avoué que la FBF a tenu à s’aménager une porte de sortie. « Nous ne doutons pas que notre collaboration sera heureuse et fructueuse. Mais le contraire peut arriver. Le contrat étant corps dans ce dernier cas, la séparation sera facile. Mais il est envisagé de prolonger le contrat deux mois avant si les résultats sont probants », a-t-il laissé entendre. Pour Saboteur lui-même l’échec n’est pas envisageable. « Mon retour à la tête des Etalons est un défi pour moi. Ce défi, j’entends le relever. Et pour ce faire, j’attends la collaboration franche de tous les fils du pays. Je lance un appel solennel au public afin qu’il resserre les rangs derrière son équipe. Je demande qu’il prennent d’assaut les stades. L’équipe nationale est une vitrine de la Nation. Elle est sacrée. La tâche ne sera pas facile. Mais dans l’unité, nous déplacerons les montagnes ». Révélant un peu « ses plans de bataille », Saboteur qui reconnaît que le potentiel est là, entend mettre l’accent sur la rigueur pour bâtir son équipe. « Mon objectif est clair, la qualification des Etalons à la CAN 2008. Pour y parvenir, il faut travailler. Le bon travail se fait dans la discipline et la rigueur », affirme-t-il. Le nouvel entraîneur n’a pas manqué de rendre hommage à ses prédécesseurs et a promis de s’appuyer sur le travail qu’ils ont déjà abattu pour construire son équipe. Pour l’heure, la FBF n’a pas désigné les adjoints qui aideront Saboteur dans sa tâche. Mais la question sera tranchée d’ici à une semaine. Jérémie NION Qui est Idrissa Traoré ? Né à la veille de Noël (24 décembre) 1943 à Gaoua, Idrissa Malo Traoré « Saboteur » signe sa première licence de footballeur dans l’équipe de l’ASFB avant de rallier la capitale Ouagadougou pour la Jeanne d’Arc (actuel ASFA-Y) en 1962. Son poste : latéral droit. Extrêmement vigilant et offensif à souhait, il est vite appelé en équipe nationale en 1964 par le regretté Guy Fabre, alors coach de l’ex-Haute Volta, aujourd’hui Burkina Faso. Il brille dans les Etalons jusqu’en 1970. Il participe à la campagne contre l’Algerie (2-1 à Ouagadougou et 3-1 à Alger) en 1967. En mars 1968, le Burkina élimine la Guinée (2-0 à Ouagadougou et 3-1 à Conakry) toujours avec « Saboteur » comme latéral droit. Toujours en 1967, l’équipe nationale est battue par l’olympic de Marseille à Marseille même. Dans les rangs marseillais Skoblar, Magnuson et le Togolais Franck Fiawo étaient présents. En 1970, « Saboteur » raccroche en tant que joueur de champ mais ne s’éloigne pas pour autant du terrain. Après avoir obtenu le diplôme d’instructeur de la FIFA et de la CAF, la licence A de l’école de football de Cologne en Allemagne et le diplôme de 3e degré (major de sa promotion), « Saboteur » prend en main son ancienne équipe (YCO) et plus tard le Kadiogo FC. Avec « Saboteur », le Kadiogo accédera en demi-finale pour la première fois dans l’histoire du club et du football burkinabè. Hors du pays, « Saboteur » a traîné sa bosse en Côte d’Ivoire, au Congo, au Gabon, au Niger, au Mali et en Tunisie. Docteur en droit (spécialité criminologie) de l’Université de Montpellier en France, « Saboteur » a été élu meilleur entraîneur africain par la CAF en 2002. Médaillé d’honneur de la police du Burkina Faso et des Nations unies, il a été aussi distingué cette année par le ministère des Sports et des Loisirs. Il est marié et père de cinq enfants. Yves OUEDRAOGO Sidwaya Vos réactions (10) |