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Sangeeta Isvaran : une danseuse du Bharatanatyam dans nos murs

Publié le lundi 3 octobre 2005 à 06h42min

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Une danseuse de l’Inde au Burkina Faso. Il s’agit de Sangeeta Isvaran, venue donner une série de spectacles sur un style de danse appelé « Bharatanatyam ». On le sait, les films hindous ainsi que la musique et la danse indiennes ont des adeptes au « Pays des hommes intègres » et quelques-uns parlent même le « hindi », la langue du pays du chantre de la non-violence, Mahãtmã Gãndh. En prélude à ses prestations, la jeune et charmante danseuse de l’Inde a rendu visite à L’Obs.

Le « Bharatanatyam » est un style de danse du sud de l’Inde, caractérisé par beaucoup de gestes, d’expressions du visage, des yeux, etc.

Les pas de danse, accompagnés de chants, dont certains datent de 2000 ans, permettent d’exprimer l’amour, la tristesse, la colère, le bonheur. Sangeeta Isvaran, qui a été invitée par Deni show, production d’Aïcha Junior, dit avoir appris cette danse à l’âge de 5 ans avec son gourou qui est une femme âgée aujourd’hui de 76 ans. Le gourou en Inde veut dire une personne de grande sagesse,

qui est comme une mère et prend en charge son élève dans tous les domaines (nourriture, apprentissage de l’art, etc.).

Selon Sangeeta, son gourou continue elle aussi d’apprendre la danse, car on ne finit jamais de maîtriser le Bharatanatyam. Et de faire remarquer que lorsque sa maîtresse danse, elle fait pleurer les gens par sa maîtrise et ses talents. C’est un genre important donc, ajoute-t-elle, car il n’est pas indiqué de donner un spectacle, avant, au moins de dix ans d’apprentissage.

La danseuse notera la différence de son genre d’avec la danse classique que de nombreuses personnes découvrent dans les films hindous et qui viennent des danses folkloriques de l’Inde des années 40-60. Depuis les années 70 à nos jours, lâche-t-elle, son pays est influencé aussi par des rythmes de l’Occident tels que le Rock, le Disco dance, le Hip-hop. Le Rap serait aujourd’hui un rythme populaire dans le pays de Gandhi. Sangeeta Isvaran n’est pas aussi en reste parce qu’elle essaie de s’ouvrir à d’autres cultures. C’est ainsi que parmi ses batteurs, on compte des Burkinabè, des Maliens, des Sénégalais. L’année dernière, cette jeune Indienne était venue participer à la création de « Carmen » de la grande chorégraphe burkinabè, Irène Tassembédo.

« J’ai été touchée par la chaleur des Burkinabè, c’est ce qui m’a motivée à revenir cette fois-ci, suite à l’invitation d’Aïcha Junior pour faire mes premières prestations dans votre pays très accueillant et ouvert au reste au monde. En effet, j’ai été émue de constater que les gens d’ici sont sensibles à notre culture et certains m’ont même parlé en hindi alors qu’ils ne sont jamais venus en Inde. Ce n’est pas dans toutes les contrées qu’on trouve cela. Je ne pense pas que chez moi des compatriotes parlent mooré. Me concernant, je connais quelques mots : mana wana (rires). Je sais que cette expression en moore signifie « comment ça va ? » ou « comment ça se passe ? ». Je crois aux échanges de cultures et lorsque j’ai invité mes batteurs africains l’année dernière dans mon pays, beaucoup de personnes ont aimé leurs prestations ».

Chez elle, Sangeeta Isvaran transmet son savoir à des étudiants et elle travaille depuis quelques années avec des enfants de la rue, des orphelins, des prostituées, des travestis, des réfugiés et des personnes marginalisées et victimes de la guerre en Inde, au Cambodge, en Thaïlande, en Indonésie, en Birmanie, en France, au Canada, aux Etats-Unis, au Mexique, pour ne citer que ces pays. La danseuse assez connue dans son pays est une Gandhienne, une disciple de Mahatma Gandhi qu’elle qualifie de héros. « Le 2 octobre est l’anniversaire de la naissance de ce chantre de la non-violence et j’essaierai de célébrer cela en terre africaine puisque la lutte de Gandhi a commencé en Afrique, notamment en Afrique du Sud ».

Sangeeta Isvaran retrouvera donc les amoureux de la danse indienne, le 30 septembre 2005, à l’hôtel de Ville de Ouagadougou à 20 h, à l’occasion de "Miss Malaïka", après cette soirée inoubliable du 25 septembre au SIAO ».

Cyr Payim Ouédraogo
Observateur Paalga

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