Sidwaya a rencontré ce ’’Samo ’’ devenu subitement important pour le Burkina Faso et le reste du monde… Interview exclusive.

Sidwaya (S). : Qui est Lassina Zerbo ?

Docteur Lassina Zerbo (L.Z.) : Je suis un citoyen moyen, qui a eu un parcours scolaire et universitaire à Ouagadougou, en France et au Canada, sanctionné par un Doctorat en géophysique appliquée et un ’’Post-Doc’’ en méthodes électromagnétiques aéroportées .

Par la grâce de Dieu, j’ai eu le privilège de me forger une expérience internationale au sein des plus grands groupes miniers au monde ; je veux parler de l’Anglo american et de BHP.

Mes différentes fonctions dans ces groupes m’ont permis de me frotter à des experts reconnus comme étant les plus grands dans ma spécialité.

Ce parcours me vaut d’être aujourd’hui, coordonnateur de la recherche et de l’exploration géophysique pour l’Afrique, chez Anglo american à Johannesburg.

S. : Vous venez d’être porté à la tête de l’Organisation du traite d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE). Présentez-nous cette institution du système des Nations unies.

L.Z. : Dans le cadre de la recherche de la paix et de la sécurité internationales, l’OTICE est l’un des derniers instruments du système des Nations unies taillé sur le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, adopté par les Etats signataires en novembre 1996.

Le Centre international des données que je dirigerai a pour objectifs de surveiller la terre pour détecter d’éventuels explosions nucléaires et événements suspects et de fournir les données à leur sujet .

S. : Concrètement, sur le terrain, comment l’Organisme évolue et qu’est-ce qu’il fait pour éviter la prolifération des armes nucléaires ?

L.Z. : L’OTICE dispose d’un réseau mondial de surveillance de plus de 300 stations de contrôle. Ces stations de contrôle ont pour rôle de capter deux phénomènes principaux générés par l’explosion d’engins nucléaires : le dégagement d’énergie et la création de particules. L’observation de ces deux phénomènes est un signe d’inexécution possible des obligations fondamentales du Traité par un Etat.

Ainsi captées et analysées, ces données sont les produits et informations impartiales accessibles à tous les Etats pour une surveillance mondiale effective.

S. : Comment s’est déroulé le processus de votre désignation comme directeur à l’OTICE ?

L.Z. : Je pense que cette question mériterait plutôt d’être posée à ceux qui ont placé en moi leur confiance pour assumer cette haute responsabilité.

S. : Quelles seront vos taches à l’OTICE ?

L.Z. : Permettez-moi de prendre fonction, avant de parler de la question. En tout état de cause, les tâches à moi assignées seront délicates, sensibles et mériteront de la retenue et un certain nombre de vertus.

S. : Avez-vous d’autres ambitions ?

L.Z. : C’est celles de bien faire mon travail et toujours faire honneur à mon pays.

S. : Quelle est la différence entre le Centre que vous allez diriger et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ?

L.Z. : Ce sont des organisations complémentaires du Système des Nations unies : l’une est beaucoup plus axée sur la non-prolifération des armes, par le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires et l’autre vise à accélérer et élargir la contribution de l’énergie atomique, à la paix, la santé et la prospérité dans le monde

S. : Vous avez été reçu par le chef de l’Etat ; de quoi avez-vous parlé ?

L.Z. : Le chef de l’Etat m’a fait l’honneur de me recevoir. Il m’a félicité et m’a donné l’occasion de lui témoigner ma gratitude et le remercier, personnellement, pour son soutien.

S. : Avez-vous une pensée pour d’autres personnes à propos de cette promotion ?

L.Z. : En cet instant précis, j’ai une pensée pour ceux qui ont guidé mes premiers pas et dont certains ne sont plus des nôtres. Je me dois d’associer mon épouse à ce parcours qui n’a été possible que grâce à son soutien constant.

Ma nomination a un double sens : elle représente à la fois un honneur mais aussi un défi pour le Burkina et le continent africain à travers ma modeste personne.

Entretien réalisé par Ibrahiman SAKANDE
Sidwaya