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Présidentielle 2005 : En vertu de l’article 130 du Code électoral

Publié le lundi 3 octobre 2005 à 07h42min

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En ce dernier trimestre de 2005, nombre de pays africains devraient renouer avec cette tradition récente du scrutin présidentiel démocratique et transparent tant rêvé.

Si pour la Côte d’Ivoire voisine ce luxe est rejeté aux calendes grecques du fait de la crise qui sévit depuis le 19 septembre 2002, sauf tremblement de terre, le Burkina Faso y sacrifiera après les expériences quelque peu ratées de 1991 et de 1998. Et cette année, sauf avènement d’un "tsunami", les électeurs auront l’embarras du choix des programmes, des candidats.

Depuis ce dimanche 2 octobre 2005, soit 42 jours avant l’élection présidentielle du 13 novembre, en vertu de l’article 130 du code électoral, le Conseil constitutionnel a procédé à l’affichage, en son greffe, de la liste des prétendants au trône. Mais avant cet exercice, le Conseil que préside le magistrat Idrissa Traoré a dû se référer aux dispositions de ce même code qui stipule entre autres :

Article 123 : Tout candidat aux fonctions de président du Faso doit être Burkinabè de naissance et né de parents eux-mêmes Burkinabè et être âgé de trente-cinq ans révolus à la date du dépôt de la candidature et réunir toutes les conditions requises par la loi. Les candidatures peuvent être présentées, soit à titre individuel, soit sous le patronage d’un parti, d’un collectif de partis ou d’un groupement de partis ou de formations politiques légalement reconnus.

Article 124 : La déclaration de candidature à la présidence du Faso doit comporter : 1) Les nom, prénoms, date, lieu de naissance, filiation, profession du candidat ;
2) la mention que le candidat est de nationalité burkinabè et qu’il jouit de ses droits civiques et de ses droits politiques, conformément aux dispositions du titre premier du code électoral ;
3) s’il y a lieu, la mention que le candidat a reçu l’investiture d’un parti, d’un collectif de partis ou d’un regroupement de partis ou de formations politiques légalement reconnus ;
4) le titre de la candidature ;
5) la couleur choisie pour l’impression des bulletins de vote et, éventuellement, le symbole qui doit y figurer ;

6) la signature légalisée du candidat ;
7) le reçu de versement du cautionnement prévu à l’article 127, soit 5 millions de francs versés au Trésor public.

Article 125 : La déclaration de candidature doit être accompagnée des pièces suivantes :
- Un certificat de nationalité ;
- un extrait d’acte de naissance ou de jugement supplétif d’acte de naissance en tenant lieu ;
un bulletin n°3 du casier judiciaire datant de moins de trois mois ;
- s’il y a lieu, une attestation par laquelle un parti, un collectif de partis ou regroupement de partis ou formations politiques a investi l’intéressé en qualité de candidat à l’élection présidentielle. Il en est donné récépissé. Article 126 : La déclaration de candidature est déposée au greffe du Conseil constitutionnel, quarante-cinq jours au moins avant le premier tour de scrutin par le mandataire du candidat ou du parti politique qui a donné son investiture. Il en est donné récépissé.

Les fonctionnaires et les agents publics de l’Etat, candidats ou non à des élections et désirant battre campagne, bénéficient sur leur demande, d’un congé spécial ou d’une mise en disponibilité et d’une reprise de service à l’expiration des délais consentis par les textes réglementaires. Les agents relevant du code du travail, candidats ou non à des élections et désirant battre campagne bénéficient, sur leur demande, d’un congé spécial non rémunéré.

Article 134 : Tout Burkinabè qui a la qualité d’électeur, peut être élu président du Faso sous les réserves énoncées à l’article 123. Article 135 : Sont inéligibles : 1) Les individus privés par décision judiciaire de leurs droits d’éligibilité en application des lois en vigueur ; 2) les personnes pourvues d’un conseil judiciaire ; 3) les individus condamnés pour fraude électorale.

C’est au regard donc de ces dispositions légales que le Conseil constitutionnel a dressé comme suit la liste des candidats à la présidentielle 2005 :
- Norbert Michel Tiendrébéogo du Front des forces sociales (FFS) ;
- Me Bénéwendé Stanislas Sankara de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankariste (UNIR/MS) ;
- Philippe Ouédraogo du Parti africain de l’indépendance (PAI) ;
Me Hermann Yaméogo de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) ;
- Pargui Emile Paré du Mouvement du peuple pour le socialisme/Parti fédéral (MPS/PF) ;
- Soumane Touré du Parti africain de l’indépendance (PAI) ;
- Blaise Compaoré du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ;
- Ram Jean-Baptiste Ouédraogo du Rassemblement des écologistes du Burkina (RDEB) ;
- Toubé Clément Dakyo de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) ;
- Kilachiu Laurent Bado du Parti de la renaissance nationale (PAREN) ;
- Nayabtigoungou Congo Emmanuel Kaboré du Mouvement pour la tolérance et le progrès (MTP) ;
- Gilbert Bouda du Parti burkinabè pour la refondation (PBR) ;
- Ali Lankoandé du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS).

A l’issue donc du tamisage du constitutionnel, les disqualifiés ont pour identité : Boukary Kaboré "Le Lion" du Parti pour l’unité nationale et le développement (PUND) et Son Excellence Frédéric Fernand Guirma, candidat indépendant, tandis que les non-partants officiels se résument à Nongma Ernest Ouédraogo de la Convention panafricaine sankariste (CPS) qui dit prôner une candidature unique sankariste (mais pourquoi maintenant et à la veille du scrutin ?) et Harouna Dicko, le candidat libre qui avait suscité la naissance du Rassemblement politique nouveau (RPN), mais qui avoue n’avoir pas eu le temps matériel et les moyens nécessaires pour l’élaboration d’un programme dans lequel il souhaitait rendre son objectif mesurable et l’inscrire dans la durée.

Depuis ce dimanche donc, en attendant d’éventuelles réclamations, l’horizon de la présidentielle 2005 s’est éclairci, ouvrant la voie aux millions d’électeurs pour un débat sain et apaisé d’idées, pourvu seulement que les différents candidats et les animateurs de la scène politique en donnent la consigne. Car, un fait est de postuler à la magistrature suprême, et un autre est de pouvoir proposer un programme qui puisse sortir le Burkina Faso des tréfonds du sous-développement. Et en la matière, ils ne semblent pas être nombreux à avoir une Bible, le seul refrain qu’ils entonnent étant "l’anticonstitutionnalité" de la candidature du président sortant, Blaise Compaoré.

Nous n’osons présager de rien, mais notre vœu le plus absolu est que tous les prétendants puissent parcourir le Faso de long en large pour vivre les réalités du terrain ; que les électeurs appréhendent les enjeux du scrutin, et que les règles du jeu qui doivent s’appliquer à tous soient respectées par tous. Nous n’ignorons pas qu’elle sera rude, éprouvante même, cette campagne qui succède à la saison agricole, au regard de l’expérience du terrain et du langage politique, du charisme et de l’engagement des uns et des autres.

Et au regard du tableau dressé par le Conseil constitutionnel, seulement deux d’entre les candidats ont déjà affronté une présidentielle : Blaise Compaoré qui en est à son troisième exercice après 91 et 98, et Ram Jean-Baptiste Ouédraogo à son deuxième essai après 98. Alors, compétiteurs, la balle est ronde pour tous, à vous maintenant de jouer.

Observateur Paalga

P.-S.

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