Les conférenciers du jour étaient au nombre de cinq : trois handicapés physiques, une handicapée visuelle et un auditif. Pendant la lecture de la déclaration tout comme au cours du jeu des questions-réponses, l’avant-dernière citée prenait des notes en braille, tandis que le dernier interprétait le message en langage gestuel. Et en face d’eux, l’assistance, composée des membres du COPHOD et d’hommes de média. Ainsi se présentait le décor.

Selon le président du COPHOD, Adama Rouamba, il est ressorti, lors d’une rencontre d’échanges au sujet de la participation des personnes handicapées aux scrutins à venir, que les handicapés ne s’impliquent pas réellement dans la vie politique du Burkina ou n’exercent pas leur droit de citoyens. D’où la création du COPHOD pour observer les prochaines échéances électorales. Au sein d’un collectif de plusieurs structures de Personnes handicapées (PH), les membres veulent recenser les barrières qui freinent la pleine participation des handicapés à la vie politique nationale.

Après quoi, ils formuleront des propositions et des recommandations aux autorités compétentes nationales. Entre autres objectifs que le Collectif s’est fixé : amener les personnes handicapées à participer activement à la vie politique du Burkina et à prendre part aux différentes échéances électorales ; participer à l’observation des élections afin de constater les difficultés qu’éprouvent les PH dans l’expression de leur droit de vote ; mener des campagnes de plaidoyer auprès des autorités compétentes pour la prise en compte des besoins des PH en matière de vote ; influencer les responsables des partis à retenir des personnes handicapées comme candidates aux postes politiques.

Pour l’atteinte de ses objectifs, le COPHOD a prévu d’approcher la CENI et les représentants des partis pour les convaincre de la nécessité de rendre accessibles les messages, tant sur les projets de société que les spots de sensibilisation ; notamment au profit des déficients auditifs par l’interprétation des messages en langage de signes.

Pour le début de leurs activités de suivi, le COPHOD a retenu quatre villes du Burkina (Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Ouahigouya et Banfora) où, outre les activités de sensibilisation, il déploiera le 13 novembre 100 observateurs répartis comme suit : 50 à Ouagadougou, 20 à Bobo-Dioulasso, 15 à Ouahigouya et 15 à Banfora. Yacouba Kiéma, un membre du bureau chargé de la communication, a précisé qu’il ne s’agira pas pour le COPHOD d’aller vérifier la transparence de l’urne, de l’indélébilité de l’encre..., mais d’identifier les principaux obstacles à la participation des handicapés à la vie politique de notre pays en vue de la formulation prochaine de doléances aux autorités politiques nationales.

En tout cas, pour ce qui est du vote des malvoyants, Mme Touré Marie Madeleine, également membre chargée de la communication du COPHOD, a laissé entendre qu’au Ghana, des bulletins de vote sont spécialement conçus pour ce type de handicapés. Pourquoi pas au Burkina ? Le souhait donc du COPHOD est qu’on prenne toutes les dispositions pour faciliter le vote des handicapés.

Hamidou Ouédraogo
L’Observateur Paalga