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PAI : Alphonse Bonou, ni à l’UPR, ni au CDP

Publié le jeudi 29 septembre 2005 à 08h27min

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Le Parti africain de l’Indépendance (PAI, tendance Soumane Touré) a tenu une assemblée provinciale dans la perspective du parachèvement de son processus de structuration à l’échelle des villages, des départements et des provinces. C’était le 24 septembre dernier à Boromo.

Actualité politique oblige, la convocation de cette réunion adressée aux militants des comités de sections des 10 départements de la province des Balé est passée d’abord dans l’esprit des militants comme une occasion idoine pour eux de demander au « ministre Alphonse Bonou » d’éclairer leurs lanternes sur les récents sujets politiques majeurs dont une certaine opinion radote inutilement dans la clameur des bars obscurs et les débits de boisson de Boromo ou dans les bureaux de Ouagadougou habités par les fantômes politiques en mal de résurrection. Les PAlstes étaient donc sortis en nombre remarquable au point que la salle refusait du monde. Même si, il est vrai, la ville, elle, continuait à vaquer à ses occupations ordinaires.

Le député Séré préside les opérations de vote

L’ordre du jour de cette assemblée provinciale en appelait deux points aux débats : la mise en place du bureau provincial des Balé du Comité Fédéral ( CF) du PAI, et les questions d’ordre divers. La mise en place du CF est une réponse matérielle qui rentre dans le sillon de l’esprit et de la lettre des textes organiques du PAI.

En effet, dans sa structuration pyramidale amorcée du bas vers la haut, le PAI repose sa force, d’une part, sur les Comités de Base ( CB ) organisés dans les villages, les services, les entreprises, etc. , et d’autre part, sur les Comités de Sections ( CS ) de départements qui sont un regroupement de tous les Comités de Bases. A cette échelle inférieure, se succède le Comité Fédéral ( CF) qui a une envergure provinciale portée par les militants des Comités de Sections.

Et c’est justement cette branche organisationnelle du PAI que les responsables locaux du parti des 10 départements de la province des Balé ont créée par voie démocratique le samedi 24 septembre dernier, en présence du militant Alphonse Bonou. Mené de main de maître par le député PAI Bakary Séré, le scrutin qui se voulait direct, universel et opéré sur le mode de vote à « main levée » a démocratiquement ouvert la porte à un bureau comprenant 26 membres.

Le PAI de la province des Balé a donc désormais son bureau du Comité Fédéral (CF). Il est maintenant aux mains de Pascal Gnoumou.
Une fois que la boucle sera bouclée dans les 6 provinces qui composent la Région de la Boucle du Mouhoun, tous les membres des Comités Fédéraux se retrouveront à Dédougou à une date qu’ils auront eux-mêmes arrêtée pour élire le bureau du futur Conseil Régional (CR ).

Des doutes levés

Les échanges sur le second point de l’ordre du jour étaient visiblement une occasion recherchée par les militants pour entendre de vive voie la position officielle et surtout la vision politique du PAI suite à la rupture du « contrat » politique qui liait le parti à l’Exécutif. Contrat noué dans la perspective de la conjugaison des efforts communs pour la « recherche d’une plus grande cohésion et d’une plus grande efficacité de l’action gouvernementale » depuis l’entrée du PAI au gouvernement en 2000.

Il faut dire que le sujet a suscité une curiosité certaine dans l’assistance parce que parmi des ministres PAI mis hors du gouvernement actuel, il y a que M. Alphonse Bonou semble le plus faire l’objet d’occupation des esprits très vite gagnés, et à dessein, par une nuisible confusion et des diatribes malveillantes dans toute la province des Balé.

Ramenant donc le sujet à sa juste proportion politique, Alphonse Bonou a d’abord tenu à réaffirmer son indéfectible appartenance au PAI, et cela, en réponse aux propos qui avaient vite fait de le faire passer, lui et sa femme, ses enfants et ses bagages à l’UPR de Toussaint Abel Coulibaly. « Dans ces conditions, s’en défend-il, il vaut mieux avoir affaire au bon Dieu qu’à ses anges ».

Ensuite, il y a aussi que le PAI a sa propre lecture de la scène politique qui le met en dehors des partis se réclamant de la « mouvance présidentielle ». Seulement des concours de circonstances politiques peuvent amener, dans une « compréhension bien partagée », le PAI à accompagner l’Exécutif pour faire un bout de chemin.

En outre, dans la perspective politique actuelle, le point commun sur les partis de la mouvance s’accordent et qui justifient maladroitement leur présence aux côtés du CDP est bien cette vérité douloureuse selon laquelle ils ne disposeraient pas d’un projet de société autrement plus différent que celui du parti au pouvoir.

Alors leur idée est faite qu’il vaut mieux se rassembler parce qu’on se ressemble. Or, explique Alphonse Bonou, le PAI se respecte, il a des ambitions, il a une conviction et une vision du combat politique. Cette projection s’appelle les enjeux politiques. Et pour les faire connaître et accepter, le PAI avait le devoir historique d’investir logiquement un candidat pour la présidentielle du 13 novembre 2005. Toutes choses qui justifient ce choix porté sur la personne de Soumane Touré.

Et le PAI, se réjouit, Alphonse Bonou, est effectivement serein de savoir que le gouvernement ait donné une lecture politique à leur démarche qui n’est autre que celle de la perspective de la conquête du pouvoir d’Etat. « Que chacun apporte sa moisson et on verra après la présidentielle », lance, rassuré, l’homme de Vy.

A ceux qui prédisent l’imminence d’une éviction du député Bakary Séré de son siège, M. Bonou a répondu laconiquement que le PAI est un parti discipliné. « Les députés de la province des Balé qui sont revenus chasser précipitamment leurs suppléants lors de la 2e législature, les populations les connaissent, ce ne sera pas moi ».

Le « député de Oury » est donc rassuré : il ne dansera point sur les braises ! Quant à la bagarre politico- juridique engagée depuis 2000 entre MM. Soumane Touré et Philippe Ouédraogo qui se réclament tous les deux du PAI authentique, Alphonse Bonou a déclaré que la fin de cet imbriglio à rebondissements voulu à dessein prendra définitivement fin le 29 octobre 2005. C’est sous des vivats et des ovations que le « ministre Bonou » a quitté ses militants qui semblent plus que jamais soudés et rassurés.

Par Soubouy DJADOUO (Collaborateur)

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