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Lettre au député Mahama Sawadogo : "Continuons donc de rigoler"

Publié le jeudi 29 septembre 2005 à 08h40min

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Monsieur le directeur,

J’ai pris connaissance des « compléments d’informations » que Monsieur le vice-président de l’Assemblée nationale, délégué aux Questions administratives et financières, a publiés dans la presse (cf. notamment l’Observateur paalga du vendredi 23-09/2005) relatifs à la récente augmentation des indemnités de session des députés.

Cet article faisait suite à un éditorial du journal l’Observateur paalga paru le 12 septembre. Dans sa livraison, le vice-président a évoqué un certain nombre de points auxquels je voudrais réagir. Ne pouvant pas m’adresser directement à lui par respect des convenances, de peur de commettre un délit de lèse-majesté, je viens par la présente vous prier d’être mon interprète auprès de lui.

Avant toute chose, il faut que j’exprime à Monsieur le vice-président toute l’estime que j’ai pour sa personne. Je l’observe en effet depuis son entrée dans la vie publique et ai même eu à l’approcher au temps du « génie créateur libéré » quand il avait la haute main sur ce qui est aujourd’hui la mairie de Ouagadougou. Il a été un responsable attaché à ses idées mais pondéré dans ses manières. En ce temps, par exemple, les « veillées débats » avaient beau traîner en longueur, il était toujours en éveil, ne donnant jamais le moindre signe de fatigue ou de somnolence.

Ce n’était vraiment pas un surexcité, l’ex-camarade. Ainsi, lorsqu’il y avait "AG" dans la cour du haut-commissariat et que quelque CDR exalté lançait brusquement à tue-tête : « La BANQUE MONDIALE ! ! ! » ou « Le FMI ! ! ! » ce n’était pas le vice-président qui se serait levé au-dessus de tout le monde, aurait formé de ses mains un méchant poing puis crié de toutes ses forces : « A BAS ! ! ! », foutant ainsi la trouille aux réactionnaires tapis en arrière. Cela dit, voici ce que les « compléments d’information » du vice-président appellent de ma part.

1) De l’indemnité de session des députés

Cette indemnité est servie aux députés pour leur permettre de faire face aux frais d’hébergement et de nourriture durant les sessions à Ouagadougou. Si c’est bien de cela qu’il s’agit, on peut légitimement se demander pourquoi alors il faudrait payer des frais de séjour à ceux des députés qui ont leur demeure habituelle dans la capitale. Le vice-président soutient à ce sujet que la majorité de nos élus résident hors de Ouagadougou. En consultant la liste des députés, ce n’est pas la conclusion à laquelle je suis parvenu.

J’ai mis au point une méthode bien à moi qui permet en un temps record d’avoir la situation des députés qui résident à Ouagadougou. Je vous la soumets, c’est une méthode très simple, facilement mémorisable et efficace pour déceler les députés qui ne sont pas des « SDF » dans la capitale. Voilà, je cite des noms et vous m’arrêtez si vous estimez qu’il s’agit d’un député n’ayant pas où dormir à Ouaga. A tout seigneur, tout honneur. Commençons par les tenants du perchoir : Rock Marc Kaboré, Marc Yao, Mahama Sawadogo, Gilbert Ouédraogo, Soumane Touré ... tous Ouagalais comme il se doit.

Ensuite :
- les dames député : Bana Ouandaogo, Viviane Compaoré, Fatou Diendéré, Marlène Zèbango, Blandine Sawadogo, de même que leurs sœurs députés, elles ont leur homme à Ouagadougou et ont par conséquent le gîte et le couvert gratis ;
- les députés qui ont exercé par le passé une fonction ministérielle et qui, en toute logique, possèdent une villa à Ouagadougou : Alfred Kaboré, Christophe Dabiré, Léonard Compaoré, Naboho Kanidoua, Joseph Kaboré, Bernard Nabaré, Cyrille Goungounga, Fidèle Hien, Emile Kaboré... En fait ils sont plus de 20 anciens ministres parlementaires auxquels on ne ferait pas l’insulte de penser qu’ils n’ont pas où dormir et manger à Simon-ville ;
- les Naabas-députés : le Boussouma, le Tenkodogo, le Manga, le Larlé... qui étaient Ouagalais avant d’être intronisés ;
- les députés dont le nom commence par B : Grégoire Bado, Moussa Boly, Dieudonné Bonanet, Gaspard Badolo...et d’autres B bien gras et gros ;
- les 0..., comme Ouédraogo : Ernest Nongma, Ram, Idrissa, Ledéa Bernard, Ouinlassida François, Tahéré ;
- les transfuges unis : Toussaint Abel Coulibaly, Nazi Bani..., Sébastien Ouédraogo, Diemdioda Dicko ;
- les députés multipapys : Ki-Zerbo, Nouhoun Barry, Fidèle Lankoandé... qui ont vu Ouaga se construire devant eux ;
- les frères Yaméogo... avaient sans doute une maison à Ouaga avant même de naître ;
- les anciens occupants du perchoir : Arsène Bongnessan Yé, Mélégué Traoré... (cumulativement anciens ministres) qui ont déjà goûté à la chose... ;
- les députés qui ne peuvent plus rester ensemble à l’ombre d’un même arbre : Philippe Ouédraogo, Soumane Touré... anciens employés du Liptako Gourma et de la SONAR ;
- le député qui parlait beaucoup et qui ne parle plus : Dim Salif Sawadogo, ex-patron de tout ce qui était immobilier au Burkina Faso (qui dit mieux ?) ;
- le député « trop parler c’est maladie » : Laurent Bado..., qui nous fit part jadis de ses démêlés avec un muezzin de ses voisins.

Ouf !, comme c’est fatigant. Il y a beaucoup d’autres députés lambdas. A leurs yeux qui brillent et à leur peau veloutée ça se voit bien que les bonnes choses qu’ils mangent ne se trouvent pas habituellement dans leurs circonscriptions. En conclusion, on peut affirmer qu’ils sont peu nombreux les élus nationaux qui n’ont pas une maison personnelle à Ouaga contrairement à ce que pense le vice-président.

En vérité, je n’en vois que trois (3) ou 4, peut-être 5 ou 6. L’argument selon lequel les indemnités de session sont destinées à couvrir les frais d’hébergement n’est donc pas irréfutable. Par conséquent, avec un zeste de civisme, pour ne pas parler de patriotisme, on aurait pu limiter le paiement des indemnités de session aux seuls députés n’ayant pas leur domicile à Ouaga.

Sinon, à vouloir augmenter ces indemnités au gré de celles versées aux membres du gouvernement et aux présidents d’institution, que pourront dire nos chers représentants quand il sera question un jour de lutter contre la perdiemite et la gombocoxie chez les séminaristes et les colloqueurs notoires ?

Monsieur le vice-président le sait : quand la situation l’exige, il faut savoir libérer son génie créateur. Il doit se rappeler qu’à une époque qu’il connaît bien, il n’était pas question de payer des frais d’hébergement à des agents de l’Etat en séminaire-atelier dans leur ville de résidence. A cette époque encore, lorsqu’un fonctionnaire partait en mission à l’étranger et qu’il était pris en charge par le pays hôte ou par un organisme international, il avait l’obligation de reverser les fonds perçus au départ à titre de frais de mission. Le cumul était interdit.

2) Des trois millions annuels pour financer de petits projets

u’est-ce que Monsieur le vice-président entend par petits projets ? En tout état de cause, les projets, petits ou grands, ne sont pas des prérogatives des députés. Durant une législature, les seuls projets à réaliser par un député sont ceux arrêtés de commun accord avec le parti auquel il appartient. Dans une ville donnée, une province ou une région, les projets à réaliser sont ceux figurant dans le programme du parti et qui avaient dû être annoncés ou promis aux populations au cours de la campagne électorale.

Le député a une compétence nationale. Le député n’est ni une ONG ni une association régionale ou provinciale ni un ministre des Travaux publics en miniature. Un projet identifié par le parti pour être réalisé dans le Yatenga devient l’affaire du député natif du Gulmu et du député ressortissant du Samogo-Faso.

3) De la pension de retraite des députés

A ce chapitre, comme à celui concernant l’indemnité de session, Monsieur le vice-président cite allègrement les lois qui instituent les pratiques en discussion. Ce faisant, il met en exergue leur légalité. Il ne faut pas déplacer le débat sur le terrain de la légalité en évoquant des décrets, des lois et leurs modificatifs. La question n’est pas là. Quand on est soi-même fabricant de lois, on ne peut pas manquer de loi pour légaliser une décision qui vous concerne.

Nos députés ne sont tout de même pas comme ces cordonniers qui sont mal chaussés ! Que l’on se comprenne donc, ce qui trouble l’opinion, ce n’est pas l’absence des textes légaux qui instituent les différents avantages accordés aux députés. Ce que le contribuable et les électeurs veulent plutôt qu’on leur dise, ce sont les raisons pour lesquelles les élus du peuple s’octroient certaines faveurs dans un contexte de pauvreté généralisée.

Enfin, franchement Monsieur Sawadogo, je suis étonné de l’impatience manifestée par le vice-président de voir rapidement appliquée la loi instituant une retraite des députés au Faso au motif que « La mesure n’est pas spécifique à notre Parlement et qu’elle est même en vigueur dans de nombreux Parlements africains comme non africains ».

Très clairement, Monsieur le vice-président invite au mimétisme. Il faut se méfier du mimétisme. A priori, il n’y a pas de mal à appliquer chez nous des choses qui sont appliquées ailleurs. Mais il faut veiller à appliquer des choses qui sont en rapport avec nos capacités. Sinon il y a beaucoup de bonnes choses qui sont en vigueur sous d’autres cieux et qui devraient l’être ici, chez nous au Faso.

Il y a par exemple le RMI, - revenu minimum d’insertion -, en vigueur en France et qui oblige l’Etat à verser mensuellement un minimum d’argent aux personnes les plus démunies. Il y a aussi l’allocation chômage qui, comme son nom l’indique, est accordée aux personnes en rupture temporaire de travail. Il y a vraiment beaucoup de bonnes choses ailleurs : la gratuité de l’école, la gratuité des soins médicaux...

La patrie ou la mort ?... _Puisque de toute manière la pension de retraite verra le jour, la loi étant déjà votée, il faut que je vous prévienne dès à présent, Monsieur le député. A l’application, vous risquez de rencontrer quelques difficultés. Ainsi, je me demande si les textes permettront à une même personne qui pointe déjà à la CARFO ou à la CNSS de percevoir aussi une pension dite « parlementaire ».

Il est à craindre également que la mesure donne des idées à nos élus locaux qui pourraient se mettre à rêver d’une « pension de retraite municipale ». Avec Simon à leur tête, il vous sera difficile de refuser une gentille petite loi aux membres de l’AMBF pour qu’ils se la coule douce quand ils ne seront plus maires ou simples conseillers municipaux. Ensuite, qui sait, et les DG de nos grandes Administrations et de nos sociétés nationales ? Ils pourraient à leur tour revendiquer une « pension directoriale » ou pension de « grand commis ».

4) Des prêts sans intérêt pour achat de véhicule _Le contribuable en sait gré aux chers députés d’avoir choisi l’option la moins onéreuse. Mais ici encore, comme pour la pension de retraite, ce qui aurait été pertinent, c’est que le vice-président, toujours en guise de « compléments d’informations », expliquât les motifs pour lesquels il faut que l’Etat accorde des prêts sans intérêt aux membres de l’Assemblée nationale et pas aux médecins, aux magistrats, aux pompiers et aux ambulanciers. Il se trouve aussi, Monsieur le député, des citoyens qui soutiennent que lorsque l’on choisit de briguer un siège de représentant du peuple, il faut d’abord avoir les moyens de sa politique. Bien sûr, ceux qui pensent ainsi n’ont pas raison. Mais ont-ils tout à fait tort ?

5) Des bâtiments de l’Assemblée nationale _Sur ce point, mon avis est que monsieur le vice-président en a rajouté un peu. Dans l’écrit « Trop c’est trop » de l’Observateur paalga, je n’ai lu nulle part des reproches portant sur les bâtiments de l’Assemblée nationale. D’accord, le journal a parlé d’un « vieux bâtiment qui scintille de mille feux pour ne pas dire de mille vitres », mais cela ressemble plutôt à un compliment. C’est tout à fait normal de mettre à la disposition de nos représentants un cadre et des conditions agréables de travail.

En plus de l’efficacité que cela procure aux députés, il y va même de l’honneur de toute la nation. Mais puisque j’en ai l’occasion, je fais grief aux députés d’avoir implanté leur nouvel immeuble flamboyant à l’arrière-cour de leur siège alors qu’ils disposaient d’un terrain idéal juste en face et en bordure d’une avenue historique. Savent-ils que beaucoup de Ouagalais n’ont jamais aperçu ce joyau qui vraiment « scintille de mille vitres » ? Quel gâchis ! Le maire de la ville devrait s’en plaindre.

Monsieur le directeur, je vous remercie d’avoir voulu être mon messager auprès du vice-président de l’Assemblée nationale, délégué aux Questions administratives et financières. Ce que je voudrais ajouter à son intention, pour finir, c’est qu’il est tout de même regrettable d’habiter un pays qui dispute la lanterne rouge avec des pays sortant de guerre selon les indicateurs de développement humain du PNUD. Autrement, nous ne serions pas à nous écrire des chamailleries, vous, le vice-président de l’Assemblée, l’Observateur paalga, le sieur O. Frank, et moi.

N’eût été cette situation particulière de notre pays, pour « renforcer la démocratie », quoi de plus normal que d’offrir à nos députés, eux qui sont nos représentants, quoi de plus normal que de leur accorder de grosses indemnités de session afin qu’ils boivent, mangent, croquent et « TAKBOROSSENT » la nuit venue autant qu’ils veulent à chaque clôture des travaux. Quoi de plus normal que de leur offrir des pensions de retraite confortables, des prêts sans intérêt pour qu’ils s’achètent des voitures de rêve.

Quoi de plus normal que de mettre à leur disposition des bureaux dignes de Manhattan, des millions tous les ans pour qu’ils aillent séduire leurs électeurs. Mais voilà, pour notre malheur, nous sommes les enfants de ce pays dans lequel, pour survivre, des paysans vendent leurs karités cinquantenaires portant des fleurs à des charbonniers véreux des villes. Pour survivre !

Malgré tout, Monsieur le député, nous n’allons pas nous quitter sur une note triste. Notre pays est pauvre, et après ? Nous l’aimons bien comme cela. Notre pays, c’est le plus beau pays au monde. Nous n’avons pas de pétrole à Koupèla, mais on s’en fout. Monsieur le directeur, vous avez la chance d’avoir un vice-président qui a le sens de l’humour. J’ai bien aimé quand il a traité des députés de SDF. Des SDF, nos députés ? Il a vraiment de l’esprit, votre vice-président.

Des SDF en 4x4 de luxe. Mais au fait, Monsieur Sawadogo, dites-moi, existe-t-il ailleurs dans le monde un autre pays où la fonction de député ne nourrit pas son homme ? Mis à part bien sûr cette foutue République du Bougawa ? J’allais oublier, Monsieur le vice-président a aussi affirmé que les députés consentent des « sacrifices qui méritent d’être connus et reconnus ». La République est ainsi faite.

Il faut que certains se sacrifient afin que d’autres en jouissent. C’est pourquoi il y a des postes de travail où les responsables se tuent à la tâche. C’est le cas par exemple à la SONABHY, à la SOFITEX, à la LONAB, à l’ONATEL, à la SONAR, à la CNSS... Il faut avoir un destin de sacrifié pour accepter de les diriger. C’est pourquoi, pour nommer des chefs aux « projets de ceci » ou aux « projets de cela », on ne trouve personne. Continuons donc de rigoler, Monsieur le député, pour conjurer notre sort d’habitant d’un pays pauvre.

Cette fois, nous allons jouer en faisant appel à de vieux souvenirs. Voici comment nous ferons : je vous envoie mon « poing » en criant « LA PATRIE OU LA MORT !... ». Vous répondez. Ensuite, à votre tour, vous m’envoyez votre « poing » en criant « VAINCRE AVEC LES MASSES ?... ». Et moi je réponds. Pour sûr, les très jeunes qui nous lisent vont se demander à quel jeu nous jouons. Ils n’ont qu’à ouvrir leur livre d’histoire.

Charles GUIBO

Post-scriptum : la fièvre monte dans le Zondoma... le « Chat Noir » du Nayala aiguise ses griffes... Harouna Dicko projette de s’autoproclamer « Enfant terrible »... Laurent Bado menace de traduire un « Large rassembleur » devant le BBDA pour plagiat consommé... Les criquets pèlerins sont déjà annoncés au Niger... Comble de malheur, les « Fasocrates » sont dans nos murs.

Tant d’événements qui peuvent faire perdre son sang-froid à l’ex- camarade le plus flegmatique... y a bien cette mauvaise embellie : aux dernières nouvelles, le candidat Nongma se serait échappé du ring avant le début du combat. Mais bof !

Alors Monsieur Sawadogo, je vous prie, si à la suite de mon message l’envie prenait le vice-président de prendre son gros fusil pour me faire avaler mon BlC, calmez-le donc. Dites-lui que je suis le cousin de Toégui l’élucubreur. Dans la famille, nous sommes tous élucubreurs.

Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 29 septembre 2005 à 12:00 En réponse à : > Lettre au député Mahama Sawadogo : "Continuons donc de rigoler"

    Vous aviez tout dit, cette Assemblée depuis qu’elle a biffé ’’Député du peuple’’ on savait ses intentions. Elle n’est regroupée que de gens qui changent de veste selon leurs propres intérêts, ils n’ont pas d’idéologie donc pas de morale, elle regroupe de vieux responsables qui n’ont plus la caisse noire à gérer, 2 jours d’indemnités de session c’est le salaire de la majorité de fonctionnaires, ils sont coupés des réalités de ce peuple dont ils clament tant aimer. Le salaire du Député c’est pour ses fonctions pour lequelles ils sont payés. Pourquoi lui octroyer tant d’indemnités ? Dans un pays aussi pauvre que le Burkina Faso ? Si c’est pour leurs propres intérêts ils n’hésitent pas un seul instant à se comparer aux Députés de pays voisins voire des pays occidentaux. Et quand les fonctionnaires réclament de meilleurs conditions de vie et travail, ils parlent de la fragilité du Budget de l’Etat. Que diront-ils ? si un jour les militaires, Gendarmes, Policiers, infirmiers et autres demandent des indemnités pour assurer le service ? Personne n’est duppe au Faso.

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