LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Organisation des consommateurs du Burkina : La politique agricole sur la bonne voie

Publié le mercredi 28 septembre 2005 à 08h16min

PARTAGER :                          

« Nous avons reçu un communiqué de l’Organisation des Consommateurs du Burkina (OCB) » A travers cette note, la structure rend un hommage au ministre Salif Diallo pour ses multiples efforts à la tête du département qu’il dirige. Un travail que l’opinion publique a su en long et en large dans les colonnes des Editions Sidwaya (n°5382 du 30 Août 2005) à travers la rubrique Invité de la rédaction. Lisez plutôt.

Cet écrit, loin d’être l’apologie d’un homme politique se veut être la description d’une situation palpable sur le terrain.) La lutte contre la faim a cessé d’être l’affaire des seuls pays touchés par la famine pour devenir l’affaire de toute la communauté internationale. Elle constitue l’un des huit (08) objectifs du Sommet du millénaire définis en 2000 à New York dont le but est de participer à la réduction de moitié le nombre de 840 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde à l’horizon 2015.

N’avons-nous pas participé à ce sommet qui a lancé un appel à la mobilisation des Etats pour lutter contre la faim dans le monde ? Selon les estimations faites par la FAO et qui couvrent la période 1998-2000, sur les 840 millions de personnes qui souffrent de la faim et de malnutrition dans le monde 799 millions de femmes, d’enfants et d’hommes se trouvent dans les pays en développement, 30 millions dans les pays en transition et 11 millions dans les pays industrialisés.

Le Sommet mondial de l’Alimentation cinq (05) après qui s’est tenu à Rome du 10 au 13 juin 2002 avait invité les Etats membres de la FAO de mettre en place une instance nationale réunissant des institutions et des individus de divers horizons reconnaissant la possibilité et l’urgente nécessité d’œuvrer en faveur de l’élimination de la faim.

Le Burkina Faso à l’instar de beaucoup de pays, a mis sur pieds en 2003 une Alliance Nationale de Lutte contre la Faim dont l’Organisation des Consommateurs du Burkina (OCB) est membre. Notre rôle de défenseur des intérêts des consommateurs ne doit pas se limiter aux critiques mais nous devons également savoir reconnaître le mérite de certaines actions.

Cette année, les travaux du Sommet Mondial de 2005 qui se sont déroulés du 14 au 16 septembre au siège de l’ONU à New York, se sont tenus dans un contexte marqué par la crise alimentaire où la famine sévit dans certaines régions du globe en particulier dans les pays sahéliens. C’est un moment où le traitement des questions alimentaires, revêt un intérêt capital pour les populations et donne de l’espoir au monde rural.

Le Burkina Faso est en train de mener des activités sur le plan agricole qui méritent d’être relevées avec force tant elles s’inscrivent en droite ligne des préoccupations du monde rural et répondent aux impératifs définis par le Sommet du millénaire en matière de lutte contre la faim. Même si pour l’heure, certains résultats sont en deçà des attentes à cause des aléas climatiques, la clairvoyance et la justesse des choix des options en matière de politique agricole sont à saluer.

Les Editions Sidwaya N°5382 du 30 août 2005, ont publié l’interview du ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, le Dr Salif Diallo qui a permis également aux lecteurs de mieux connaître la politique agricole du Burkina Faso. L’interview tout en faisant une lecture de la situation politique nationale et internationale à travers un ensemble de questions dignes d’intérêt, a eu l’avantage d’aborder beaucoup d’aspects de la vie de la nation.

En tant qu’association apolitique et à but non lucratif, nous n’allons pas nous appesantir sur le côté politique de l’interview mais plutôt sur le côté social, technique et professionnel. Au plan technique, les réponses données aux questions relatives à la crise alimentaire, aux statistiques agricoles, à la commercialisation des produits agricoles, aux problèmes de blé du Sourou, aux Journées nationales du paysan, aux OGM, à l’exécution des travaux de construction de barrage, à l’avenir du coton de l’Afrique, à l’importance pour le Burkina et le citoyen lambda d’un projet de plage de Bagré, aux solutions à envisager pour que les actes de détournement de vivres ne se reproduisent plus etc.... ont été traitées avec beaucoup de sérénité et de maîtrise des dossiers de la part d’un responsable politique qu’il est avant tout.

Une véritable révolution pour l’agriculture burkinabè

Ce qui est impressionnant et fort appréciable, ce sont la ferme volonté, la conviction aux options de développement agricole et du monde rural et l’engagement à lutter contre les crises alimentaires qui animent le ministre de l’Agriculture. N’a t-il pas mis en place la Confédération Paysanne du Faso (CPF) ? N’est-ce pas lui l’animateur des Journées Nationales du Paysan ?

Et n’a-t-il pas mis en place les Chambres Régionales d’agriculture toute chose qui permet au monde rural de s’épanouir et de prendre conscience de son rôle moteur dans le développement tant on sait que ce monde représente plus de 90% de notre population. Enumérer les réalisations du ministère de l’Agriculture sous la direction du ministre d’Etat serait fastidieux tant elles sont nombreuses. La présente campagne qui est marquée par la flambée des coûts des céréales dont le sac de 100 kg (mil ou de maïs) coûte entre 25 000 et 35 000 F CFA.

Les populations dans certaines régions du Burkina, pour se nourrir, sont souvent obligées de recourir aux feuilles des arbres et d’autres, de passer des Journées entières sans manger. Face à cette situation, le ministre d’Etat et son département avec l’appui des partenaires techniques et financiers, des organisations de la société civile et des opérateurs économiques, ont entrepris une opération de distribution gratuite et de vente à prix social de vivres pour venir en aide aux populations sinistrées afin qu’elles puissent traverser la période de soudure et continuer à produire sans que le découragement ne s’installe.

En outre, le ministre reconnaît que l’agriculture est victime d’un certain nombre de contraintes dont entre autres sa domination à 90% par les aléas climatiques. Afin d’apporter des solutions idoines à la situation, le ministre d’Etat prône un changement des méthodes de travail en passant de l’agriculture pluviale à une agriculture irriguée. En première ligne, il a placé la petite irrigation au profit des petits producteurs qui permet de faire des cultures de contre-saison et de contribuer à la lutte pour l’autosuffisance alimentaire. Avec la petite irrigation l’espoir est donc permis au regard des résultats atteints pendant la phase pilote de la petite irrigation.

Près de 66 000 à 70 000 tonnes de céréales ont été produites sur près de 11 000 hectares. Les superficies des bas-fonds peuvent permettre de quadrupler nos productions à travers les 78 000 hectares dans le Sud-Ouest et les 596 000 hectares à l’Ouest. Les 3500 hectares dans le Sourou permettront de produire suffisamment des quantités de blé pour notre consommation. L’eau est indispensable à la vie humaine et animale. L’organisme humain contient entre 60 à 75 % de son poids. Elle est le nerf de la guerre pour tout développement agricole. Aussi, sa maîtrise est-elle indispensable. A cet effet, le ministère s’est lancé dans un vaste programme de réalisation de barrages à travers tout le territoire national.

Pour le remplissage des barrages et dans le but d’éviter les pénuries chroniques d’eau de consommation en certaine période de l’année, ce département est allé au-delà des attentes en se lançant dans l’opération SAAGA qui permet d’augmenter le volume des pluies. Mieux encore, il a été mis en place des projets pour la production d’eau potable. A ce vaste tableau de réalisations, il faudrait ajouter l’important projet de barrage de Samandéni dans l’Ouest du Burkina qui va révolutionner l’agriculture de notre pays avec l’agro busness et tous les projets connexes qui l’entoureront. Au-delà de ces aspects, on peut relever la volonté du ministre de contribuer à réduire les sorties de devises par les importations de farine de blé et de produits à base de blé tout en poursuivant la politique d’autosuffisance alimentaire.

Chaque année le Burkina Faso importe pour près de 15 milliards de F CFA de farine et de produits à base de blé. La promotion de la culture du blé locale dans la vallée du Sourou permettra aux consommateurs d’avoir de la farine de blé de qualité à la place d’une farine importée de qualité douteuse et surtout d’espérer une réduction du prix du pain au regard de la baisse du prix de la tonne de blé qui tournera autour de 100 000 F CFA pour le blé locale contre 240 000 F CFA la tonne de blé importé. Cet état de fait, permet également aux producteurs de se faire des revenus pour soutenir la production de blé.

La promotion de l’aquaculture permettra au Burkina Faso de limiter ses sorties de devises liées à l’importation du poisson de mer, le ministre s’est lancé dans l’ensemencement des barrages de ZIGA et de Bagré qui permettra aux consommateurs d’avoir du poisson d’eau douce surtout quand on connaît la valeur nutritive du poisson dans l’alimentation humaine.

Des perspectives heureuses

Une des réponses proposées par la communauté internationale pour arrêter la faim dans les pays en développement était le Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire(PSSA) que le ministre d’Etat a su bien intégrer dans les programmes de développement agricole du Burkina Faso et qui a donné des résultats probants qui font qu’aujourd’hui notre pays est cité en exemple dans le monde et d’où la visite du directeur général de la FAO et de l’ensemble des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Organisation en 2001. En collaboration avec tous les départements ministériels concernés et afin de se donner les moyens de sa politique, ce département est en train de mettre en œuvre un vaste Programme d’appui aux Filières agro-sylvo Pastorales (PAFASP) avec l’appui de la Banque mondiale. L’objectif du PAFASP est de promouvoir les filières agricoles, animales, halieutiques et forestières en apportant des réponses aux principaux problèmes que sont la liaison marché / production, l’insuffisance et le peu de diversification de la production en relation avec la demande, le manque de professionnalisme et la faible structuration des acteurs, l’insuffisance de l’appui conseil aux acteurs et l’inadaptation de l’environnement physique, institutionnel, législatif et financier face aux besoins des acteurs etc. . .

En ce qui concerne les OGM et au risque de se répéter nous disons que dans la mesure où la biotechnologie peut contribuer à atteindre l’autosuffisance alimentaire, il faut l’adopter et l’appliquer avec toutes les précautions qui siéent. Si l’utilisation des OGM peut rendre le coton burkinabé compétitif sur le marché mondial, alors cultivons du coton OGM. Cependant, nous ne devons pas oublier que nos unités industrielles triturent la graine de coton pour produire de l’huile de consommation humaine et des tourteaux pour l’alimentation animale.

Aussi devons-nous auparavant prendre beaucoup de précautions et étudier les risques liés à la consommation de ces deux produits tant pour les hommes que pour les animaux. C’est au niveau de l’étude sur les risques liés à la consommation des produits OGM ainsi qu’à celui relatif à la promotion de la qualité en vue de la mise en marché des produits non-transformés et transformés que les associations de consommateurs qui auront les compétences requises pourront accompagner le ministre et son département.

Pour conclure, nous disons qu’avec de bonnes pluviométries, l’exécution de ces projets contribuera à affranchir le pays de l’emprise de la famine et nous conduira vers l’auto suffisance alimentaire. C’est pourquoi, face à la souffrance des populations des zones touchées par la famine, on ne peut que soutenir le combat que mène le ministre de l’Agriculture surtout si l’on sait que c’est le seul ministre qui a entrepris de mettre en exécution sur le terrain les résultats de la recherche qui dormaient dans les tiroirs ( recherche sur le blé, le manioc, le piment, les cultures biologiques etc...). Nous lui souhaitons une santé de fer et beaucoup de temps à la tête de son département afin qu’il puisse à bon port la politique agricole du Burkina et enrayer à jamais le spectre des crises alimentaire et de la famine dans notre pays.

Le Président de OCB,
Abdoulaye Ouédraogo

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des Etats
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?