Elle a été présidée par Tuo Fozié, l’un des ministres ivoiriens issus des FAFN. Notre équipe de reportage, composée de Alain Dabilougou et de Moussa Nagabila, y était. Elle reviendra du reste, dans nos prochaines éditions, sur divers aspects de la vie en zone rebelle.

C’est sur un boulevard du palais du carnaval animé qu’a eu lieu la commémoration du troisième anniversaire. Les festivités ont débuté avec le passage en revue des troupes par le ministre Tuo Fozié, représentant le secrétaire général des Forces nouvelles , le commandant Chérif Ousmane (commandant de la zone Sud-Bouaké), et le général Bakayoko Soumaïla, chef d’état-major des FAFN.

Le commandant Chérif Ousmane (commandant du secteur de Bouaké), après avoir demandé une minute de silence en la mémoire de tous les combattants des Forces nouvelles tombés au front, a fait un historique de la rébellion et a expliqué les raisons de la prise des armes le 19 septembre 2002. Pour lui, cette guerre tire ses origines dans "la perturbation de la hiérarchie militaire, la brisure de la chaîne de commandement dans l’armée, le problème identitaire, l’ivoirité, ...". Et d’ajouter que "pour donner une chance à la paix, les Forces nouvelles sont allées très tôt à des négociations, à des accords qui, aujourd’hui, sont mis à mal, et vous avez aujourd’hui, une armée digne de ce nom, susceptible de ne tolérer aucune attaque ".

Le Général Soumaïla Bakayoko, chef d’état-major des Forces armées des Forces nouvelles, lui, a déclaré en substance que le mal ivoirien ne pourrait trouver remède que dans une transition politique solide et impartiale : "Les Forces nouvelles apporteront leur soutien à la transition et resteront vigilantes jusqu’à ce que la paix s’en suive ", a-t-il déclaré .

Dans son allocution d’ouverture de la cérémonie, le ministre Tuo Fozié (représentant le secrétaire général des Forces nouvelles, Guillaume Soro, en visite à Niamey), n’ a pas occulté les torts causés aux populations et les a remerciées pour leur soutien "indéfectible" : " Si des éléments vous ont causé des torts, nous vous demandons pardon !" Ces discours ont fait place à des défilés de troupes, à des parades et à des manifestations sportives durant le reste de la journée.

En prélude à la cérémonie du 19 septembre, la ville de Bouaké a connu un grand nombre de manifestations sportives : des matchs de football entre civils (vendredi 16 septembre), entre les militaires des Forces armées des Forces nouvelles, un grand gala de boxe, un cross populaire, etc.

Par Alain DABILOUGOU et Moussa NAGABILA

Le Pays