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Liberté de création des partis politiques : oui au multipartisme, mais...

Publié le lundi 26 septembre 2005 à 07h49min

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119 partis politiques ont légalement droit d’existence au Burkina puisqu’ayant chacun un récépissé de reconnaissance délivré par un service technique du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Ce qui dénote certes de l’ancrage du multipartisme dans un Burkina dont la démocratie fait bon chemin.

Cependant, au regard des actions de certaines formations politiques sur le terrain, la question de recentrage de l’animation du jeu politique se pose de plus en plus avec acuité.

De 1991 à nos jours, la démocratie burkinabè a environ quinze (15) ans d’expériences. Des expériences basées sur une vie politique nationale dont le socle est le dialogue, la tolérance, la liberté d’opinion et d’association. Parlant de liberté d’association, la loi permet aux Burkinabè, à des associations et des partis politiques de participer pleinement à l’édification d’une nation démocratique forte.

Et en quinze ans de démocratie, le ministère, chargé des libertés publiques a délivré cent dix-neuf (119) récépissés à des responsables politiques.

Des partis politiques peu représentés

Sous d’autres cieux où la démocratie et le multipartisme sont des exemples, du fait qu’un parti politique est national, il a une assise nationale c’est-à-dire qu’il a des structures représentatives dans quasiment toutes les localités ou circonscriptions électorales. Et ce dans le but de mobiliser un électorat en sa faveur, car dans le jeu démocratique l’objet d’un parti politique est d’accéder au pouvoir par les urnes. Le parti politique ainsi représenté dans les différentes localités du territoire national mène, tout au long de l’année, des activités d’information et de formation de ses militants sur leur droit mais et surtout leur devoir dans la construction d’une nation démocratique et prospère. Participer à la formation civique de la population tel doit être en effet la tâche des partis politiques au-delà des périodes électorales où le message diffusé même s’il est beaucoup plus spécifique, doit prendre en compte l’aspect civique.

Mais au Burkina, cela paraît tout autre. On assiste à l’existence de formations politiques squelettiques se limitant seulement à quelques villes telles que Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et Koudougou. Des partis politiques dont l’audience est très réduite.

Pis, il y a des partis qui ont pour siège, le domicile de l’un des responsables (souvent le premier responsable). Ce qui montre le manque de sérieux et d’ambition d’envergure nationale au sein des partis politiques. Des militants incapables eux aussi de participer financièrement à la vie du parti par le paiement des cotisations annuelles. C’est donc dire que bien de partis politiques ne se créent pas sur une base de militants convaincus qui entendent faire un sacrifice pour aider le parti à mieux s’imposer dans le landerneau politique, ce, en vue de pouvoir bien défendre les causes de tout un peuple.

Il faut repenser le multipartisme

Susciter le débat politique sur le multipartisme au Burkina s’impose de plus en plus au Burkina. Comment recentrer le jeu démocratique pour que les partis politiques soient d’obédience nationale ?

A notre entendement cela est une volonté politique à faire de la liberté publique en matière de création de partis politiques un apport positif à l’enracinement de la démocratie au Burkina. Raison pour laquelle il faut repenser la délivrance des récépissés de reconnaissance d’existence. On pourrait par exemple s’assurer que le parti politique demandeur de récépissé soit représenté dans trente-cinq (30) provinces. Ce qui signifie qu’il faut soumettre aux demandeurs de récépissé un cahier des charges qui leur exige sur une période donnée, une représentativité dans les 2/3 des quarante-cinq (45) provinces du Burkina et peut-être une certaine base de militants.

Le service technique chargé de la délivrance des récépissés doit s’assurer que le parti politique demandeur remplit les conditions prescrites dans le cahier des charges avant de délivrer le récépissé définitif de reconnaissance d’existence. Ainsi on pourra recentrer le multipartisme au Burkina ; ce qui contribuera à renforcer le processus démocratique.

Abou OUATTARA
L’Hebdo

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