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Présidentielle 2005 : Quels discours politiques ?

Publié le jeudi 22 septembre 2005 à 07h40min

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A trente jours de l’ouverture officielle de la campagne présidentielle du 13 novembre prochain, les électeurs-votants prennent connaissance des projets de société des présidentiables, pardon, des candidats déclarés. Cependant, nombre d’électeurs cherchent toujours leurs marques : la quasi-totalité des projets de société (A part celui du CDP) ne sont pas assortis du comment atteindre les cibles qu’ils visent.

Alors dans une telle situation, mi-figue, mi-raison, les électeurs ne sont-ils pas en droit de douter de l’efficacité de leurs offres politiques. Examinons.

Georges Bernard SHOW dirait : « Certaines personnes voient les choses comme elles sont et disent pourquoi ? D’autres rêvent de choses qui n’ont jamais été et disent pourquoi pas ? » A supposé qu’on s’inscrive dans la première cohorte, celle qui fait de la rigueur scientifique sa méthode de travail. Alors seule la méthode de gestion des affaires publiques (CDP) en cours ne peut qu’être examinée : les autres prétendants au pouvoir n’ont jamais géré. La gestion du pouvoir d’Etat est du fait des élus (président de la République, députés, conseillers municipaux) et de l’Administration du pays qui mettent en œuvre les politiques et programmes après avoir dégagé les grandes orientations et les priorités nationales du moment.

Et il en va de même pour le parti au pouvoir du Burkina Faso. En effet, la IVe République se démarque de ses devancières par la stabilité de ses institutions d’une part ; et, par la pertinence de ses politiques de développement d’autre part. Mais n’ayant pas la qualité, ni les moyens de rendre compte, comme il se doit, des actions et de leurs corollaires sur le développement, car cela est de la prérogative du candidat COMPAORE, il est, néanmoins, possible de dresser quelques constats de la situation actuelle de nos politiques de gouvernement.

Transparence et fiscalité

Les deux septennats qu’a connus notre pays ont été marqués de politiques fiscales acceptables. Il est vrai qu’il existe un décalage de la perception de la réalité entre les contribuables et l’Etat depuis des lustres. Parce que la réticence des contribuables face à l’idée d’une nouvelle imposition est naturelle et récurrente dans tous les pays. En témoigne la rhétorique qui a cours tant dans les pays développés que dans ceux en voie de développement sur la flambée des prix du pétrole. Dans un tel contexte, les fonctionnaires des administrations financières se doivent d’être plus regardants dans la détermination et la définition des politiques fiscales afin de ne pas faire le lit de l’illusion fiscale par la sous-estimation ou la sur-estimation. C’est seulement à ce prix qu’ils permettront au parlement de continuer et de légitimer son action.

Il est vrai que la marge de manœuvre de nos Etats se trouve très réduite du fait de la mondialisation de l’économie et de l’application des normes communautaires de l’UEMOA : déficit budgétaire de base rapporté au PIB nominal de 3 % ; encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB ; ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales de 25 %, tout naturellement. Mais le goulot d’étranglement ou noeud ; gordien, c’est la réforme fiscale qui doit davantage être portée sur l’équité fiscale, l’élargissement de l’assiette fiscale et la lutte contre la fraude fiscale car la pression fiscale du pays est en deçà de la moyenne de la sous-région.

A contrario, la transparence a été de mise au cours des septennats. En effet, le souci des gouvernants se résume depuis là à ce constat devenu célèbre dans la politique de décentralisation : « traiter les problèmes où ils se posent ». La mise en place très prochaine des communes rurales viendra parachever cet important élan de décentralisation en cours dans notre pays en donnant davantage la parole aux Burkinabè des villes et des campagnes. Autre fait notoire, l’autre aspect de la démocratie, celle représentative, la première étant le rôle des élus politiques qui agissent au nom de la collectivité tout entière, dit-on.

La floraison des partis politiques, des organes de presse, des syndicats, d’associations de consommateurs ou autres consacrés par la constitution ou les lois ordinaires est une mesure de la transparence dans la gestion car les responsables syndicaux par exemple prennent place dans les conseils d’administrations où ils portent les voix de leurs adhérents, pendant que les responsables des associations peuvent recueillir des informations pour les porter à la connaissance de leurs membres aux fins d’ouvrir le débat sur tel ou tel aspect d’une décision... pour se faire entendre par exemple. Si l’on ajoute le financement des partis politiques et de la presse à la liberté d’expression le compte est bon.

Quelques politiques de développement

Le bien-être des Burkinabè s’améliore avec la mise en œuvre de politiques publiques de développement convenablement jaugées. Les actions de l’exécutif ont consisté, un tant soit peu, à insuffler des stratégies clairvoyantes dans tous les secteurs de développement. Dans le domaine du secteur primaire, notamment l’agriculture des efforts considérables ont été fournis pour valoriser ce domaine.

Ainsi, le gouvernement a continué ses politiques des terres par les exploitations cultures de contre-saison par exemple permettant ainsi d’améliorer la politique d’autosuffisance alimentaire puisque à cela il faut ajouter la bonne tenue du cheptel (bovins : 7 millions ; caprins-ovins : 14 millions ; volailles : 100 millions). Bien évidemment, il faut intensifier cette politique pour tendre vers la mécanisation agricole et la valorisation de toutes les plaines agricoles ; mais il faut être confiant car le projet du CDP devrait prévoir cela.

Au niveau des secteurs sociaux tels l’éducation, la santé, l’emploi et l’eau, les pouvoirs publics s’affairent à relever les défis de la qualité des produits, la disponibilité et l’accessibilité des services. Dans ce sens, certains observateurs internes (Centre pour la gouvernance démocratique) et les partenaires techniques et financiers sont optimistes. Seul le sous-secteur de l’emploi, lanterne rouge, doit connaître des actions soutenues.

Bien de politiques de créations d’emplois sont élaborées par le ministère en charge de l’Emploi certes ; mais la faiblesse du secteur privé, grande pourvoyeuse d’emplois bien plus que la Fonction publique, qui se traduit par une insuffisance d’entreprises privées est incapable d’absorber les nombreuses demandes d’emploi. Mais l’espoir est permis quand on sait que l’adage dit que « ce sont les petites rivières qui font les grands fleuves). Nous en sommes convaincus et confortés en cela, lorsque Anne O. KRUEYER, première directrice générale adjointe et présidente par intérim du FMI affirme, in L’Observateur PAALGA de jeudi 15 septembre 2005 que : « Les autorités du Burkina Faso sont à féliciter pour leurs politiques macro-économiques prudentes et les progrès réalisés en vue de l’atteinte des Objectifs de développement de millénaire ». C’est juste et bon.

Au total, c’est ce qu’on a voulu dire tout au long de notre démonstration des actions du chef de l’Etat, candidat à sa propre succession à la présidentielle prochaine. Pour les autres candidats, les électeurs ne peuvent que demander plus de transparence dans la présentation de leurs programmes de gouvernement notamment dans les modes d’actions puisque l’action des pouvoirs publics varie selon l’orientation politique des gouvernants.

Ainsi, la gauche par exemple, ne privilégie pas les mêmes domaines et n’agit pas de même manière que la droite : leurs objectifs, leurs priorités, leurs modes d’actions sont partiellement différents.
Alors Messieurs de l’Opposition, c’est bon mais c’est pas arrivé !

Par Crominini
L’Opinion

P.-S.

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