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Partis : Six bougies pour le PAREN

Publié le jeudi 22 septembre 2005 à 07h47min

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Pères et mères,

Frères et sœurs,

A l’occasion du sixième anniversaire du PAREN, le Secrétariat Exécutif Permanent (SEP) du Parti de la Renaissance Nationale adresse aux militants ses souhaits de bon et heureux anniversaire.

Au nom du Président, le frère Laurent Bado, il exprime ses vifs remerciements à tous ceux qui, par d’inlassables efforts et de durs sacrifices, ont permis à ce parti d’idées et d’idéal de s’étendre à toutes les provinces du Burkina. Il invite tous les militantes et militants à demeurer dans la sérénité et la persévérance afin de faire triompher les valeurs qui nous sont les plus chères : le vrai, le juste, le bien. Cette invite n’est pas superflue ; elle résulte d’un climat de nature à faire douter le plus aseptique des Burkinabé.

En effet, cet anniversaire intervient alors que se dissipent à peine les relents fétides de la démission des trois ex-députés PAREN et que s’achève le lynchage médiatique de notre Président, savamment orchestré autour de l’affaire « des millions du Président ». Enfin, et pour nous c’est le plus essentiel, il intervient la veille d’échéances électorales qui constituent pour les Burkinabé de tout bord un enjeu capital car se jouera à cette occasion le destin d’une nation.

Le SEP voudrait, à cette occasion, revenir sur ce qui lui tient le plus à cœur :

- la question des sous du pouvoir,

- l’élection présidentielle du 13 novembre 2005.

1. De la question des sous du pouvoir

Si le SEP aborde cette question aujourd’hui, ce n’est pas pour ajouter quelque chose de nouveau aux explications sur les tenants et les aboutissants des millions de l’OBU (Opposition Burkinabé Unie) ; celles du frère Laurent Bado ont été suffisamment larges et convaincantes ; les démentis de corruption-dont on voulait l’habiller-sont venus de diverses sources dont certaines sont étrangères au parti.

Il semble que c’est le moment et l’occasion de vous apporter le témoignage de ceux qui ont la chance de vivre au contact permanent du Président du PAREN, un homme de principes et de droiture, habité d’un humanisme originel.

A l’opposé de certains chefs de partis qui s’évaporent ou s’expatrient avec les finances de leur formation politique, ou, au mieux, les gèrent de façon obscure, en vase communicant avec le budget familial, le Président du PAREN, après avoir informé son SEP et les trois députés (qui n’en faisaient pas encore partie), de la remise à l’OBU de 30 millions de francs et de ce à quoi ils étaient destinés (information que nous avons garder secrète jusqu’à ce que les démissionnaires la dévoilent pour justifier à la base leur trahison), a confié la gestion de l’enveloppe de son parti au secrétariat compétent.

Le SEP a non seulement approuvé le choix des deux premiers responsables de l’OBU, mais c’est lui qui a ordonné l’achat d’un véhicule pour le PAREN et les autres dépenses liées au fonctionnement de ses structures.

C’est donc le SEP qui est le premier concerné dans cette affaire de millions revenus au Parti. En cette occasion, comme en beaucoup d’autres, son rôle a été déterminant. Ainsi, à son corps défendant, le SEP a assisté aux tirs groupés sur le Président du parti. Il lui paraissait évident que le frère Bado, mieux que quiconque, saurait convaincre. C’était compter sans la mauvaise foi manifeste de tous ceux qui avaient intérêt, dans ce climat de pré-campagne, à travestir et déguiser la vérité et la réalité. Mais pourquoi cela ? Suivez le regard...

1. De l’élection présidentielle du 13 novembre 2005

Le SEP n’a pas besoin de rappeler aux militants du PAREN qu’au jeu de la conquête du pouvoir, certains deviennent féroces, cannibales, vampires de l’espèce la plus carnassière, ne craignant ni croix, ni eau bénite, ni encens, même pas la lumière du jour. En ces moments, le terrain politique devient glissant et les tacles, les crocs- en- jambe, les coups de toutes sortes (tête, pied, coude, genou, poing, dents, poignard) deviennent monnaie courante.

Bado financé par Blaise Compaoré ! Quel cadeau du ciel ! Quelle aubaine ! Certains croyaient trouver dans cette affaire l’occasion rêvée de se débarrasser d’un concurrent sérieux. Vous-mêmes, frères et sœurs, vous en faites l’expérience à plusieurs niveaux ; dans l’univers du politique, c’est la lutte permanente entre le bien et le mal, entre la politique du ventre et celle des idées. C’est connu, le mal a horreur du bien, le voleur a horreur de l’homme honnête, l’aventurier a horreur du visionnaire, le paresseux fuit le travailleur et l’incapable envie l’ouvrier.

Dans ce sens, quoi de plus étonnant que des politiciens, visant le pouvoir sans avoir les capacités morales et intellectuelles pour l’exercer, puisqu’on connaît leur passé politique (ils ont parfois géré les affaires avec le pouvoir 1), leur vie professionnelle et sociale (ils sont des exploiteurs cruels et inhumains, des détourneurs crapuleux), trouvent dans les 30 millions de l’OBU tout un programme de campagne, déclarant qu’ils n’ont jamais été à la soupe, en pensant ainsi ternir l’image de marque de leur concurrent sérieux !

Voilà la trame du complot : que le frère Bado soit un conférencier reconnu et recherché, ça passe ; qu’il captive ses étudiants, c’est bien ; qu’il conçoive un parti avec un programme de gouvernement et une voie originale de développement avec, dès ses premières campagnes électorales, une moisson de conseillers puis de députés, voilà qui devient inquiétant.

Aussi, il ne faut surtout pas le laisser réussir le regroupement des partis de l’opposition alors que ses aînés ne l’ont pas tenté ou ne l’ont pas voulu. La suite, frères et sœurs, vous la connaissez : échec des alliances pour affronter les législatives, échec de la COB (Coordination de l’Opposition Burkinabé) avec ses dégâts collatéraux.

Alors qu’on attendait « le mal causeur » à l’Assemblée nationale, on découvre un élu opposant certes, mais soucieux avant tout de poser sa pierre de façon constructive sur l’édifice démocratique par la proposition de lois : 9 propositions de lois soumises au pouvoir en 19 mois, dont les plus célèbres sont relatives à la moralisation de l’appareil d’Etat et de la culture sociale et celle en gestation qui porte sur la limitation du nombre des partis politiques.

Le pouvoir, en les acceptant, se ferait hara-kiri, mais en se contentant d’en exploiter quelques unes tout en les édulcorant, croit apaiser les tourments sociaux. Mais cela ne fait pas le développement durable. Les Burkinabé attendent des changements profonds, complets, en quantité et en qualité. De même, la communauté internationale est fatiguée d’avoir à sa remorque l’Afrique de toutes les calamités. Elle a essayé tous les types de développements : le mal dont souffre ce continent ne peut être vaincu que par les Africains les plus imaginatifs, les plus intègres, les moins arrimés aux plaisirs terrestres, mais aussi les plus pragmatiques.

Au Burkina Faso, un groupe au pouvoir depuis plus d’une décennie est au bout du rouleau du développement ; il a essayé tous « les programmes » ; il y a eu le large rassemblement, l’actuel est le développement solitaire, pardon, solidaire. Le bateau est plein à craquer mais il est bloqué : il est « à la croisée des chemins ».

Le chemin de la globalisation/mondialisation qui soumet chaque nation à l’obligation de résultats, le chemin d’un lendemain meilleur pour les Burkinabé, le chemin d’un Burkina qui émerge, le chemin d’une vision nouvelle de développement, il suffira que ces chemins se croisent grâce à des hommes et à des femmes qui y croient : des Burkinabé épris de bien pour cette nation y compris le chef d’Etat, désireux de confier le destin de son peuple que lui n’a pas pu ou su sortir de la misère à ceux qui lui donneront cette chance.

Que le choix soit tombé sur le frère Bado n’est que logique ; ce n’est pas une question d’amour ni de haine, c’est une question de survie d’un peuple, d’une nation, dans la paix sociale et la culture démocratique. Seuls les esprits élevés, habités par l’intérêt supérieur de la nation peuvent le comprendre, il faut en convenir : c’est vous, c’est nous, ce sont tous ces Burkinabé qui ont écrit, ont appelé pour encourager à poursuivre. Il y a aussi ceux qui n’ont ni la force d’écrire, ni les moyens de téléphoner mais qui espèrent et attendent le changement, pour eux et pour leur descendance.

C’est pour eux et pour tous les fils de cette terre, c’est pour le changement, c’est pour demain que l’OBU a pris l’argent du pouvoir, que le PAREN a un état de dépenses limpide, visible, palpable ; c’est pour demain et pour tout le monde que nous prendrons toutes les contributions à venir ; le PAREN peut le faire car il a un Président qui a montré plus d’une fois que l’argent et autres richesses matérielles ainsi que le pouvoir et la grandeur ne lui font pas perdre la tête, ne l’aliènent nullement ; ce parti a une hiérarchie en phase avec des valeurs cardinales de notre société ; il a des militants rompus aux sacrifices depuis avec ou sans argent du pouvoir.

Plus nous serons nombreux à demeurer en politique avec ces principes de probité, de vérité, de justice, plus nous ferons échec aux marchands de sommeil qui encombrent le terrain politique. Voyez-en l’exemple au PAREN : ceux qui pensaient que l’argent reçu allait être partagé au sommet du parti tandis qu’on demanderait des sacrifices supplémentaires à la base en cette période d’élections, las d’attendre (l’argent a été distribué aux structures locales) et convaincus définitivement que dans ce parti-là on ne peut pas « manger », sont allés voir ailleurs.

Bon appétit à eux. Frères et sœurs, mobilisons-nous pour les idéaux du PAREN : l’histoire toute proche de ce pays nous le reconnaîtra, les jeunes et les générations futures nous rendront justice.

Frères et sœurs, il n’y a pas meilleure récompense.

VIVE LE PAREN,

VIVE LE BURKINA

Ouagadougou, le 19 septembre 2005

Pour le Secrétariat Exécutif Permanent du PAREN,
La Secrétaire à la solidarité Nationale

Sidwaya

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