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Henri Bentegeat : "Si Gbagbo exige le départ du 43e BIMA, nous partirons"

Publié le vendredi 16 septembre 2005 à 09h23min

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Le chef d’état-major général des armées françaises, le général Henri Bentegeat, a été reçu hier en audience par le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré. La coopération militaire entre les deux pays et la crise ivoirienne ont occupé la trentaine de minutes d’échanges qu’ont eu les deux hommes.

Outre donc la coopération militaire entre la France et le Burkina, le général Bentegeat a évoqué la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire avec le président du Faso. En Côte d’Ivoire, dira-t-il en substance, les Forces françaises (Licorne) sont un soutien des forces des Nations unies, et la crise ivoirienne est désormais gérée par les Nations unies et l’Union africaine.

Au sujet du rapport que l’expert du ministère de la Défense français doit faire d’ici quelques jours sur le bombardement du contingent Licorne (6 novembre 2004), le patron des armées françaises a souhaité ne pas s’y attarder ; du reste, il trouve que cet incident est désormais clos.

Ce rapport, vraissemblablement, va conforter la thèse faisant état d’un ordre donné par un proche de Gbagbo, pour attaquer le camp des militaires français afin de simuler une provocation et de masquer l’échec des FANCI (loyalistes) dans "l’opération dignité", qui visait la reconquête du Nord.

Toujours en ce qui concerne la présence militaire de la France en Côte d’Ivoire, le général français a été on ne peut plus limpide : "Le président français a été clair... la France n’impose la présence de ses troupes nulle part dans le monde... Le 43e BIMA est à Abidjan à la suite d’un accord de défense signé entre nos deux pays. Si jamais le gouvernement, le président Laurent Gbagbo décidaient de dénoncer cet accord, naturellement nous l’accepterions ; pour notre part, nous ne demandons rien".

On sait en tout cas que depuis le 6 novembre 2004, les relations franco-ivoiriennes sont exécrables. C’est vrai qu’elles n’étaient pas bonnes, mais avec cette attaque-réplique de novembre 2004, c’est le froid total entre surtout Gbagbo et Chirac, qui ne se sont plus vus depuis le 4 février 2004 ni parlé au téléphone depuis novembre 2004.

Le dernier "avatar" de ces rapports difficiles a été les SMS que les partisans de Gbagbo se sont fait à l’issue du match de football Cameroun-Côte d’Ivoire, le 3 septembre dernier : "Mauvaise nouvelle : on a perdu ; bonne nouvelle : Chirac est mort !", pouvait-on lire sur leur cellulaire. Ce jour-là, le président français était effectivement alité à l’hôpital du Val de Grâce, officiellement pour un hématome de petite taille ayant affecté sa vue.

Le chef de l’Etat ivoirien est convaincu que l’Elysée et le ministère de la Défense veulent sa chute, sans en apporter la moindre preuve. Il est vrai qu’aujourd’hui, le cas ivoirien est une école de la politique française en Afrique, dont on ne sait plus si c’est celle du "ni-ni (ni ingérence, ni indifférence) ou celle de l’attentisme".

Mais voir la relation entre l’Hexagone et ce pays de son précarré sous ce seul prisme serait se tromper en partie, car le cordon ombilical n’est pas coupé entre eux, ne serait-ce que par le lien qu’entretient le FPI (Parti présidentiel) avec le PS français.

A trois jours du troisième anniversaire de la tambouille ivoirienne, on peut conjecturer que le rapport fusionnel France-CI est comme le roseau, qui plie mais ne rompt pas.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Observateur Paalga

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