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Ali Lankoandé : le boulanger qui veut mettre Blaise dans le pétrin

Publié le jeudi 15 septembre 2005 à 07h48min

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A - Comme... assise politique : Vieux briscard de la politique, Ali Lankoandé est souvent qualifié par certains de "sans assise politique". Pour lui, c’est un non-sens, car il faut suivre le parcours d’un homme, avoir assez d’éléments sur lui pour faire un jugement qui échappe au subjectivisme.

B - Comme... brouille (avec Ki-Zerbo) : Une brouille a-t-elle affecté les rapports Ali Lankoandé - Ki-Zerbo il y a plusieurs années de cela, au sujet d’un voyage à Bobo ? (Il serait parti sans attendre Ki-Zerbo). Que nenni selon le champion du PDP/PS, car en 45 ans de compagnonnage (il a connu Ki-Zerbo en juillet 1960) il n’y a jamais eu entre eux de brouille au point d’affecter leurs relations. Lui il se battait pour un idéal : le panafricanisme, qui a été son premier moteur de combat.

D - Comme... dissension politique : Pour lui, il y a de moins en moins d’idéologie dans les partis, mais on fonctionne maintenant avec des programmes. Si donc chacun met du bémol dans ses considérations personnelles, ces dissensions disparaîtront.

Ou... Comme déception : Il y a déception quand les gens en qui on croît lâchent prise.

E - Comme... élection présidentielle : Le professeur Ali Lankoandé voit le scrutin du 13 novembre 2005 avec optimisme. Il attache du prix à la transparence, d’où sa participation à la création de la COTE, la Coordination pour la transparence électorale. Sans cette transparence, la démocratie restera un panier percé.

F - Comme... fidélité : La fidélité s’explique par la croyance en une conception commune de la société. Lui et Ki-Zerbo, depuis des décennies, partagent les mêmes valeurs cardinales d’où cette fidélité à toute épreuve.

L - Comme... liberté : Au nom de la liberté, il a posé un certain nombre d’actes majeurs dans sa vie.

M - Comme... MLN : Militant de première heure du MLN, Ali Lankoandé a suivi l’évolution de la vie politique de la Haute-Volta d’alors. Ainsi en 1958, veille des indépendances en Afrique, de nombreux Voltaïques ne croyaient pas à l’indépendance. Le MLN (face à la politique de De Gaulle) a fait campagne pour le "Non".

Lui battait campagne à l’Est (Fada), tandis que son autre compagnon, feu Amadou Dicko, alors professeur d’espagnol au lycée Ouezzin de Bobo, battait la sienne au Nord (Djibo). Le "Non" ayant été battu, Dicko Amadou avait écrit un ouvrage intitulé : Le journal d’une défaite. Ali Lankoandé déplore que l’accession à l’indépendance de la Haute-Volta dans des conditions douces n’ait pas été mise à profit pour faire de grandes choses.

Et si la dénomination du MLN a changé à plusieurs reprises, la ligne politique, elle, demeure intacte. Ainsi le MLN est devenu UPV avec l’arrivée des camarades du PRA de Bobo, avec à leur tête Sitafa Sanon. Puis l’UPV s’est transformée en FPV avec la venue de "Jo Weder" et ses compagnons, qui avaient claqué la porte du RDA.

D’où la naissance du Front de refus, qui, soit dit en passant, n’est pas un parti politique, selon Ali Lankoandé, car ce sont des gens qui avaient quitté le RDA, parce que ce parti soutenait la candidature de Lamizana qui n’a jamais été ... RDA. Il est convaincu que si tous ces gens ont rejoint le MLN, c’est parce qu’ils ont fini par croire aux idées- forces du parti.

Avec l’avènement de la CNPP/PS, les choses s’avéraient plus compliquées, car des malentendus se sont faits jour, et le professeur Ki-Zerbo a préféré partir pour mettre sur les fonts baptismaux le PDP/PS. Ki-Zerbo avait été sanctionné en son temps sans être entendu, foi d’Ali Lankoandé.

O - Comme... opposition crédible : Il faut une unité pour cette crédibilité, et on ne peut pas demander à des choses éparses d’être crédibles. Le professeur soupçonne d’ailleurs tous ceux qui parlent de non-crédibilité d’avoir un parti pris pour des gens. Mais la confiance du peuple est indissociable de cette crédibilité.

P - Comme... professeur (de physique-chimie) : A l’époque il avait le choix, car beaucoup qui ont fait l’Ecole normale comme lui sont devenus autre chose que professeurs. Il a débuté sa carrière en tant qu’enseignant au Lycée technique d’Epinal, dans le Vosges en France (1957). Sa bourse lui sera retirée pour activités syndicales. Ce sera ensuite la faculté de Nancy où il sera moniteur de thermodynamique. Il passera haut la main le CAPES (écrit et oral). Mathias Sorgho, alors ministre de l’Education de la Haute-Volta, lui demandera de rentrer dare-dare au pays, car il y avait un manque crucial d’enseignant de P.C.

Patriote, il reviendra au bercail en octobre 1961, renonçant en même temps à sa nationalité française et perdant son poste à la Fonction publique française. Aujourd’hui l’homme possède une boulangerie à Fada, le Nungu di pin. Etant donc boulanger, parviendra-t-il à mettre Blaise dans le pétrin, selon le sens originel du terme ?

S - Comme... socialisme : En mai 2001, le Parti socialiste du Burkina (PSB) de Ouendlassida François Ouédraogo (actuellement député à l’AN) se sabordait dans le PDP/PS. D’aucuns ont affirmé que le PDP avait besoin du "s" de ce parti et a fait des pieds et des mains pour cette fusion. Pour lui, il y a eu des discussions entre les deux partis, il y a eu des congrès de part et d’autre, les bases ont été consultées, et c’est après cela qu’il y a eu le congrès de fusion. Il a entendu lui aussi ces allégations, mais il rappelle que le PDP était déjà à l’Internationale socialiste. Alors pourquoi vouloir un "s" pour affirmer son socialisme ?

Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

Observateur Paalga

P.-S.

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