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Vie politique : Redéfinir les règles du jeu

Publié le mercredi 14 septembre 2005 à 08h06min

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L’écrivain Maurice Guiré constate dans ce point de vue, qu’à l’approche des échéances électorales, le dialogue politique, consensuel, participatif et sans passion reste absent du débat démocratique. Il invite les acteurs politiques à préférer le consensus de l’arbre à palabre, à la place du "ring" actuel.

1+1 = 2. Hélas ! Pas en politique...

D’une façon générale, dans la plupart de nos jeunes pays et surtout à l’approche des échéances, le dialogue politique, le vrai - consensuel, participatif et sans passion, reste absent du débat démocratique et ce n’est peut-être pas un vain danger : joutes oratoires, articles de presse incendiaires, querelles de clochers par-ci, "menaces de mort" par-là, dénonciations, règlements de comptes, déballages publics, pièges, ruses, bref ! Des acteurs politiques d’un même pays développent des stratégies et affûtent des armes contre... d’autres acteurs politiques du même pays ! Seulement voilà. Comment peut-il en être autrement quand les règles en place font de la politique un art difficile et un fichu métier où rarement 2 + 2 font 4 ? En effet, ce n’est un secret pour personne que la politique n’est ni une logique, ni une morale, mais une dynamique généralement ir-ra-tion-nelle ! Pour autant :

I) les acteurs politiques clament haut et fort qu’ils visent tous le même objectif : faire avancer leur pays. Bien ; mais a-t-on vraiment besoin de 110 partis politiques pour cela ?

2) ils ont tous de bons programmes ;

3) ils ont tous pu travailler ensemble à un moment ou à un autre, ce qui est encore possible et reste souhaitable ; beaucoup en font l’aveu ;

4) tous confessent partout qu’une dynamique de paix est préférable à une dynamique de guerre ; 5) partout heureusement, le génie national existe et réunit plus qu’il ne divise ;

La fourmi politique que je suis s’interroge. Pourquoi alors tous ces conflits - dont on peut se passer du reste, inopportuns et même dangereux, diluant et dispersant efforts et compétences ? Et si les animateurs de la vie politique décidaient de redonner une autre dimension au contenu de la politique, dimension pouvant prendre la forme d’un arbre à palabres à la place du "ring" actuel, où enfin des nationaux devenus des partenaires, pourront enfin discuter et gérer sereinement leurs affaires dans la concertation et dans la participation, loin des conflits d’ego ?

Aujourd’hui il faut le reconnaître, le terrain politique tel qu’il nous a été légué est glissant et nous est plutôt préjudiciable en bien des points- C’est dommage, car l’un des camps se trompe de cible et l’autre de guerre, chacun jouant pourtant correctement sa participation selon les règles en place. Pourquoi ne pas revoir celles-ci ? Dans leur forme actuelle, tolérant une infinité de partis, ne forment-elles pas plutôt des adversaires face à face et ce, malgré eux, au lieu d’en faire des partenaires ? Il faut donc peut-être en redéfinir d’autres, de nouvelles, où personne ne cherchera plus ni à exclure, ni à déstabiliser.

Seule donc l’imagination d’une nouvelle forme de gouverner peut y pallier, j’en suis certain, à une meilleure gestion de nos jeunes Etats. A la place d’une victoire sur un "ring" individuelle mais sans lendemain, pourquoi, ne pas préférer le consensus de notre arbre à palabres ? Cela est encore possible. L’appel donc de la petite fourmi que dis-je, son rêve est que les acteurs politiques de nos jeunes Etats puissent arriver un jour -In Cha Allah à tenir le discours suivant :

"Unissons-nous et travaillons ensemble désormais pour notre pays. Malgré nos différences et même nos divergences et au-delà de l’affrontement politique nécessaire, il existera toujours très fort heureusement, un consensus autour duquel nous ferons l’unanimité dès qu’il s’agira de se battre pour un meilleur avenir de notre pays".

Le salut passe-t-il par là ! La balle est dans le camp des acteurs politiques. Vêtus de nouveaux habits, ils auront alors su concilier la semence et la moisson et... qu’aura-t-on à leur reprocher ?

Maurice Guiré, écrivain
70 18 91 74 Ouagadougou

Sidwaya

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