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Remaniement : le PDDEB a bouffé Mathieu

Publié le mardi 13 septembre 2005 à 08h28min

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T. Hervé Kaboré, DG du PDDEB

Au lieu de dire clairement que le PDDEB a bouffé Mathieu Ouédraogo, parce qu’on lui reproche d’avoir bouffé dans le PDDEB, le porte-parole du gouvernement a parlé de dysfonctionnement, et autre remaniement technique.

On attend alors fébrilement les résultats de l’audit pour voir si Mathieu va boire la coupe jusqu’à la lie. Il paye ainsi au prix fort les « friendly shots » de la guéguerre inter CDP. Mathieu Ouédraogo est un maillon faible c’est pourquoi il est tombé.

La rentrée gouvernementale s’est faite sans trois des pensionnaires du gouvernement Yonli. Un léger remaniement ou ajustement (c’est selon) ; qui a pourtant une très grande portée.

L’important ici ce n’est pas le débarquement des protocolaires du PAI version Soumane Touré. Qu’on nous dise à qui appartient le sigle PAI une fois pour toute afin que cesse ce particularisme « Philippe O » ou « Soumane Touré » à chaque fois qu’on veut parler du PAI.
Le renvoi des ministres Alphonse Bonou et Toundoum Sessouma pour cause d’inscription de Soumane Touré, leur patron, dans la course pour la présidentielle ne rassure pas quant à une victoire de Philippe O. dans la bataille juridique qu’il mène pour la paternité du PAI. Mais attendons de voir, peut-être que le pouvoir veut jouer à Soumane Touré un de ces coups pendables dont il a lui seul le secret. Il risque de se voir dépouiller de tout...

Pour une des rares fois, le pouvoir a accepté communiquer sur un de ses actes majeurs à savoir le remaniement gouvernemental. On aura vu le porte-parole du gouvernement, le "koro" Fofana dans ses tournures amphigouriques embrouiller ce qui est pourtant simple, clair et net.

Le tout Burkina bruissait de ce que l’ex-MEBA aurait pris plusieurs centaines de millions pour les placer dans une banque parce qu’à la maison, le rejeton ne cessait de puiser dans les liasses déposées dans une armoire pour faire la bamboula. Le PDDEB est une affaire de milliards et le premier responsable qui n’avait pas été particulièrement très bon gestionnaire à l’ENSK n’était pas blanc comme neige. Ceux qui l’ont connu professeur à l’université le reconnaissent peu aujourd’hui. Il s’est rapproché de la soupe...

Au lieu de dire clairement que le PDDEB a bouffé Mathieu Ouédraogo, parce qu’on lui reproche d’avoir bouffé dans le PDDEB, le porte-parole du gouvernement a parlé de dysfonctionnement, et autre remaniement technique. On attend alors fébrilement les résultats de l’audit pour voir si Mathieu va boire la coupe jusqu’à la lie. Il paye ainsi au prix fort les « friendly shots » de la guéguerre inter CDP. Mathieu Ouédraogo est un maillon faible c’est pourquoi il est tombé. Sinon, bien avant lui beaucoup devraient être chassés et même mis en examen judiciaire. Il n’est pas le seul dont le fils a eu à se balader avec quelques millions en poche à Ouaga.

Le MEBA n’était pas particulièrement indexé par le grand public en matière de mal gouvernance et d’insatisfaction dans les prestations. La route Ouaga-Bobo qui a englouti plusieurs millions de francs dans les raccommodages et autres colmatages parce que totalement dégradée avant sa réception devrait bouffer son ministre de tutelle. Mais il est là et bien assis. L’insécurité totale et généralisée devrait emporter le premier flic du pays. Il est en poste toujours. Les déclarations tapageuses du ministre de l’enseignement supérieur devraient lui coûter sa place, mais rien.

Remaniement technique ou tactique, il aurait fallu que plus de la moitié du gouvernement avec à la tête le premier des ministres rend le tablier. Malheureusement on a préféré poursuivre avec une équipe qui ne gagne pas. Malgré les résultats flatteurs du sondage du CGD. Un sondage comme l’a dit quelqu’un qui ne serait qu’une manière pour le patron du CGD de montrer pattes blanches au pouvoir après l’avoir effarouché en affirmant l’impossibilité pour Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat. Le grand boss du CGD avait reçu une belle volée de bois vert pour sa position ; aujourd’hui il sort une enquête favorable au pouvoir, ceux qui l’avaient attaqué le congratulent, et le félicitent pour ce travail merveilleux.

En empruntant à Maître Pacéré qui disait « ainsi on a assassiné tous les Mossé », nous disons à propos du chef de la CGD ainsi on a assassiné les intellectuels africains. Il faut se soumettre ou se démettre. Malheureusement il n’y a que des soumissions.
Comment être intellectuel et avoir les couilles même si elles ne valent pas celles de l’éléphant ? C’est la grande question.

De ce léger remaniement on peut retenir aussi des signaux sur les projets du futur pour le pouvoir et par le pouvoir. Il s’agit de l’entrée sur la pointe des pieds du colonel Jean-Pierre Palm (J.P.P). Mine de rien, Blaise Compaoré est en train de préparer sa sortie en rassemblant autour de lui les anciens potes de l’aile politique militaire du CNR.

Laurent Sedogo qui avait été rejeté comme un Kleenex est entré dans le gouvernement, il est donc réhabilité et il ne faut point s’étonner de son ascension dans un futur prochain. Le lieutenant Daouda Traoré est grand patron du Laboratoire national de santé publique ; Pierre Ouédraogo, après avoir squatté à l’ONATEL est dans les NTIC en Belgique... Aujourd’hui c’est J.P.P qui entre dans le gouvernement en tant que ministre des sports et loisirs. Il a longtemps rongé ses freins à Ouaga avant d’aller contre son gré en ambassade à Abidjan. Comme Dieu et Job, Blaise Compaoré a soumis tous ses anciens camarades de lutte à des épreuves avant de les appeler autour de lui. Il se construit ainsi une carapace forte pour mieux se protéger des civils politiciens « gomboïstes ». Il ne serait pas étonnant de voir Pierre CDR entrer dans le gouvernement après l’élection présidentielle du 13 novembre.

En félin politique, Blaise Compaoré osons le dire, veut trouver un remplaçant à Djibril Bassolet, c’est aussi l’un des sens de l’entrée de J.P.P dans le gouvernement. L’aile gendarme du pouvoir a besoin de sang neuf. Mais comme Djibril Bassolet n’est pas Mathieu Ouédraogo, on ne peut pas se lever en grattant sa tête et lui dire d’aller voir ailleurs si le gouvernement s’y trouve. Avant lui, J.P.P était grand patron des flics et des barbouzes, en le faisant revenir au gouvernement pour les sports, il s’occupera aussi de reconstituer ses réseaux. C’est après cela qu’il pourra prendre la place de Bassolet. Surtout que les Etalons, malgré leur belle victoire sur l’Afrique du sud ont très peu de chance d’aller au bord du Nil pour participer à la CAN 2006. Et comme au ministère des sports c’est le foot qui l’accapare tout, J.P.P tout en participant à la campagne présidentielle, va se faire la main en attendant de jouer un vrai rôle après l’élection présidentielle.

Par Kassim kongo
Bendré

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